Arsenal Supporter Club France

Sol Campbell

Démarré par Vince, 12-01-2010, 21:25:52

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Vince

CiterSol Campbell - les Clubs ont peur de moi

Battu par Craig Bellamy dans la course pour devenir le manager d'Oxford United, Sol Campbell peine toujours à trouver sa place dans le Football anglais. Il était l'invité d'un podcast (Highbury & Heels) :

"J'ai tenté ma chance [pour Oxford], ils ne m'ont pas engagé. Peut-être que c'est mon manque d'expérience, ce genre de chose, mais c'est un cercle vicieux. De l'expérience ? Comment je suis sensé en avoir ? Faudrait déjà qu'on m'embauche.

Je ne veux pas descendra trop bas, c'est la galère, et puis me retrouver sous les ordres de quelqu'un à me demander ce que je fais là. Je préfèrerai être le manager d'un Club. Je suis quelqu'un de confiant, c'est pas sorcier de diriger un Club de Football, surtout quand on a joué à ce niveau. Si on est assez intelligent, et qu'on apprend vite, en 2-3 matchs vous savez de quoi a besoin l'équipe en terme d'entrainement pour survivre dans ce championnat, ou jouer la montée, ou même finir champion.

Moi je suis quelqu'un d'intelligent, ce n'est pas comme si j'avais joué au Football dans un terrain à vague toute ma vie. Je comprends pas les gens, je suis un des plus grands esprits du Football et je suis gâché car on considère que je manque d'expérience, ou peut-être que je dis trop ce que je pense. En Allemagne ils aiment les gens qui sont franc. Ils n'ont pas peur de les engager. Désolé de dire ce que je pense, j'ai pas peur. Ca devrait être une qualité, mais on dirait que non."

gunner597

Au niveau du melon il est comment ? :lol:

Bouligoal

Citation de: gunner597 le 22-02-2018, 20:36:24
Au niveau du melon il est comment ? :lol:
Grave. Pas sûr que ce côté prétentieux l'aide beaucoup.
229 !!!!!!!!!!!!!!!!!!

Atys

Il manque d'expérience mais aussi un peu d'intelligence Ça facilite pas les choses

Vince

Invalid Tweet ID

"Quel homme hors du commun. Il a construit des équipes incroyables, gagné des trophées avec style, changé la façon de voir le Football. Arsène Wenger."

Vince

13-06-2018, 23:13:18 #815 Dernière édition: 13-06-2018, 23:21:54 par Vince
Citer

Il y a du talent partout.

Partout où l'on va, on peut trouver un talent qui se bat contre le système et qui a juste besoin d'aide pour s'en sortir. J'ai grandis dans l'est de Londres, j'étais l'un d'eux. J'en ai vu pleins d'autres comme moi. Je suis juste un des chanceux qui ont réussit à s'en sortir. Ca ne veut pas dire que je n'ai pas de problèmes. Il y a des positifs et négatifs dans tout les parcours - il faut juste trouver son chemin pour éviter le négatif et aller là où vous voulez aller. Il faut ùtre fort mentalement, car il y aura des déceptions. Il faudra un peu de chance aussi, mais si ça vaut le coup de se battre, alors il faut y aller à fond. J'ai appris tout ça très vite - avant mùme d'ùtre dans le Football.

Quand j'ai commencé à jouer le Football était mon évasion. J'étais un enfant timide, mais le Football m'a aidé à m'ouvrir beaucoup. Un de ces aspects était les duels. J'ai grandis en jouant dans la rue, où l'on ne joue pas toujours contre des enfants de notre âge. Parfois ils ont 2-3 ans de plus. J'ai maintenant des enfants, je sais la différence que font 2 ou 3 ans à ces âges là. Donc j'ai appris à approcher le Football différemment. Ce n'était pas tant une question de puissance mais d'intelligence et de détermination.

Bien que le Football de rue m'a donné ces bonnes bases, partir de Londres à 14 ans m'a fait beaucoup de bien. J'étais devenu un élève de la FA School of Excellence à Lilleshall, où l'envie et la faim que j'avais pouvaient ùtre rassasiées. Lilleshall était un royaume de l'excellence. Pour le Cricket, le Hockey, la Gymnastique, le Tennis de table - tout les meilleurs jeunes talents étaient envoyé là-bas. C'était la première fois que je passais autant de temps à la campagne. Je me rappelle d'ùtre entouré d'une abondance de jolies jardins, ressentant instantanément que ces choses étaient connectées à moi. Certains jeunes venaient, et en l'espace d'un mois leur maison les manquait et ils voulaient partir. Je n'ai jamais senti ça. A l'âge de 14 ans j'étais sérieux à propos du Football - et c'était comme si tout à propos de cet endroit épousait mon psychisme.

C'est 4 ans plus tard que j'ai fais mes débuts à Tottenham, quand Terry Venables m'a fait rentrer à 20 minutes de la fin contre Chelsea à White Hart Lane. C'est difficile quand on est jeune - on est autant anxieux qu'excité, mais en entrant sur le terrain, on a pas l'habitude de ce rythme. Cependant j'ai réussi à marquer, donc c'était de presque parfaits débuts - mùme si on a perdu 2-1. Je me rappelle sortir du terrain en ayant du mal à respirer, mes poumons remplis de toute sorte de choses qui bloquaient ma respiration, ma gorge sèche, j'ai du boire une tonne d'eau. Et tout ça pour juste 20 minutes ! C'est un beau moment dans la carrière d'un jeune joueur. Mais pour moi, ce n'était pas le début que j'espérais. Après ce match, je n'ai plus joué du reste de la saison.

C'était Ossie Ardiles et Steve Perryman qui m'ont vraiment donné ma chance aux Spurs, après m'avoir vu jouer pour l'Angleterre en 1993 lors de l'Euro U18. On remporte ce tournoi, et j'avais hâte de profiter de quelques semaines de vacances quand mon téléphone a sonné. Ils me voulaient dès la semaine suivante. Avant ça, j'ai connu des entraineurs qui voyaient le talent en moi, mais qui ne voulaient pas prendre le risque avec un si jeune homme. Cette fois, j'étais lancé dans le grand bain. Ils m'ont coaché et couvé. Ils ont vraiment cru en moi. Quelques années plus tard, j'ai gouté pour la première fois au rôle de leader. J'étais encore jeune - 21 ou 22 ans - quand Gerry Francis, le Manager des Spurs de l'époque, m'a appelé dans son bureau pour me demandé si je voulais bien ùtre capitaine. "Tu as 24 heures pour y réfléchir". En sortant je me suis dit : je devrais donner des ordres à des gars qui ont 10 ans de plus que moi. Des gars a qui je privais probablement ce rôle de capitaine. Mais je me suis regardé en face, et je me suis dit que je jouerai le plus souvent, je ne serais pas le capitaine du Club, juste celui de l'équipe sur le terrain.

L'équipe avait foi en moi. Je suppose qu'ils ont vu mes capacités, et comment je me comportais, il savaient que j'étais quelqu'un de sérieux à propos du Football. Quelques années plus tard, je suis devenu véritablement le capitaine, mais mùme à cette époque, j'étais surtout capitaine sur le terrain. Je n'étais pas celui qui organisait les fùtes, ou qui se mettait tout le temps au centre de l'attention en dehors des terrains. Je voulais ùtre le plus proche possible du centre, pas trop à gauche, pas trop à droite. Et la seule manière pour moi de contrôler mon environnement c'était en étant capitaine sur le terrain. A travers ma détermination. En encourageant les autres à me suivre. Et c'est le genre de capitaine que je suis devenu - très vocal, très fort dans mes performances. C'était un honneur pour moi d'ùtre le capitaine de Tottenham, mais je savais que je voulais plus. Je voulais gagner.

Arsenal était une équipe avec des joueurs fantastiques, un système stable et, avec Arsène Wenger, un Manager avec la philosophie que je recherchais. Sa façon de penser, de voir le Football, ce n'est pas fait pour tout le monde, mais pour moi c'était une connexion faciles. C'était simple pour moi d'adhérer à son Football. Sa vision était déjà en moi. C'est pour ça que l'on excellait collectivement, on était tous sur la mùme longueur d'onde. L'approche d'Arsène par rapport au Back 4, c'était de considérer le bloc comme une unité - il décidait d'un système, mais individuellement, c'était à vous de jouer. Il ne se fiait pas au joueur totalement confirmé, mais à ceux qui en étaient proche. C'est un peu différent maintenant, mais à cette époque, il fallait trouver les solutions. Et dans une certaine mesure, seuls les grands joueurs en sont capable. Quand un ou deux jeunes joueurs jouent une saison, ils doivent ùtre capable très rapidement de comprendre quelles sont leurs faiblesses dans ce jeu. Il sont dans le grand bain. Certains ont besoin de plus de temps, ou de plus de guidance pour y arriver.

Je voulais faire durer ma carrière aussi longtemps que possible, mais à un moment donné on commence à réaliser que le kilométrage est trop élevé. Les douleurs, les souffrances au réveil. Les vieilles blessures qui ne partent jamais. La routine de la préparation des matchs, les voyages. Au bout d'un moment il y a un ras-le-bol. On se demande, est-ce que c'est juste une phase ? Est-ce que ça ira mieux dans 2-3 mois ? A l'âge de 37 ans, j'appréciais toujours le challenge. Quand des jeunes vous cherchent, mais que vous prenez toujours le dessus, ça fait du bien. "Imagine quand j'avais 25 ans, tu ne me serais pas arrivé à la cheville".

Quand j'ai finalement pris ma retraite, je voulais travailler à la Fédération Anglaise. J'avais mon diplôme B, je voulais devenir entraineur. Mais à cette époque, il n'y avait que un ou deux postes disponible. La Fédération n'était pas faite pour donne sa chance aux anciens joueurs - pas comme maintenant. Ca m'a demandé 3 ans et demi pour obtenir mon diplôme Pro à la Fédération Galloise. En tout 5 ans de travail. Pourquoi ? Parce que je suis un compétiteur. Je veux ùtre dans la compétition, juste d'une manière différente. J'ai les diplômes requis, mais il faut plus que ça. Avec les connaissances, il faut savoir comment communiquer. Comment inspirer. Il faut comprendre les complexités du comportement humain. Comprendre les humeurs, savoir unifier un groupe d'individus. Quelqu'un peut venir à l'entrainement avec une mauvaise attitude, déçu de quelque chose qui s'est passé chez lui. Il faut les outils pour savoir comment l'aider. Si on peut voir des choses dans les joueurs, ça vous rend un meilleur Manager. Et ça les rend de meilleurs joueurs.

La concurrence pour les postes de Manager est féroce, je le sais. Comment obtenir cette première opportunité ? Je me suis beaucoup posé cette question.
Est-ce que c'est une affaire de relations ? Est-ce qu'il faut un bon agent ? Est-ce que c'est juste le timing ? Peut-ùtre tout ça à la fois.
Une chose est certaine, je veux évoluer dans cet environnement - victoires, défaites et matchs nuls. Je veux construire une nouvelle carrière. Être à nouveau compétitif.
J'ai vécu des déceptions. Mais si ça vaut le coup de sa battre, il faut y aller à fond. Je l'ai toujours su.




https://www.coachesvoice.com/sol-campbell-arsenal-tottenham-england/

gunners_dz


Vince

Bonne chance à lui :up:

Ca en fait des Invincibles entraineurs maintenant ..

Vince

15-08-2019, 15:08:10 #818 Dernière édition: 15-08-2019, 15:10:08 par Vince
Malgré un bilan plutôt positif, Sol Campbell et Macclesfield Town se sont mis d'accord pour terminer l'aventure après 8 mois.
Lorsqu'il arrive à Macclesfield Town, ils sont à 7 points du premier non relégable, et suite à une série de bons résultats (seulement 2 défaites dans les 10 derniers matchs), il arrive à maintenir le Club en League Two. Cette saison ils ont plutôt bien débuté avec 3 points en 2 matchs. Les raisons du départ seraient plus financière, lui comme les joueurs ne seraient plus payé.

https://www.skysports.com/football/news/36067/11785848/sol-campbell-leaves-macclesfield-by-mutual-consent

Vince

Bon anniversaire à lui :up:

Petit documentaire sur lui à Macclesfield quand il en était l'entraineur, par Sky Sports


Vince

De nouveau un poste, à Southend :up:


Vince

Citation de: undefinedL'ultime trahison



En Printemps 2001, l'avenir de Sol Campbell à Tottenham est très incertain, il n'a plus que 3 mois de contrat. C'est le capitaine de Spurs, le Rock de leur défense, sûrement le meilleur défenseur du championnat. Pendant cette période il traîne une blessure à la cheville droite, mais lorsque Tottenham reçoit Arsenal à Old Trafford en demi finale de FA Cup le 8 Avril 2001, il va jouer sous infiltrations. Il fait finalement son entrée sur la pelouse longtemps après les autres, célébré par les fans des Spurs soulagés. C'est d'ailleurs Tottenham qui ouvre le score malgré la domination des Gunners. Mais après une demi heure de jeu, Campbell tacle Parlour et dans sa chute le milieu d'Arsenal retombe sur la cheville du défenseur. Campbell est sanctionné d'un jaune, et il est toujours en train de se faire soigner sur la touche quand Vieira égalise pour Arsenal. Il est finalement remplacé par Ledley King. « Dès que c'est arrivé, on a sentit que l'ambiance a changé dans le stade » raconte Stephen Clemence, joueur des Spurs à l'époque. « Ca montre l'importance de Sol pour les supporters et pour nous en tant que joueurs. » La saison est terminée pour lui, et d'ailleurs aussi pour Tottenham qui perd finalement ce match après un but victorieux de Pires en seconde mi temps. C'est aussi sa carrière sous les couleurs des Spurs qui prend fin.


Campbell au duel avec Henry en 2001 à Old Trafford

L'échec des négociations

Sol Campbell, estimé à £20m, considéré comme le meilleur défenseur du championnat, formé à Tottenham dans un Club où il est rapidement devenu le capitaine, qui les a porté jusqu'à une victoire en Coupe de la Ligue en 1999 à Wembley, risque de partir pour rien du tout. Sky Andrew, son agent raconte : « C'était simple : il voulait rester à Spurs, on essayait de trouver une solution, mais il voulait aussi attendre de voir dans quelle direction le Club allait. Donc je me suis occupé des négociations avec le Club, Alan Sugar [le Chairman] en particulier. Avec le recul c'est quelqu'un que j'admire, il était très direct. »

La relation entre Sol Campbell et son président est plus compliqué. En Octobre 1998, une bagarre éclate dans le tunnel après le match à Derby County. Un stadier porte plainte contre Sol Campbell, après avoir souffert d'une main fracturée et d'une entorse du pouce. Campbell a toujours fermement clamé son innocence, il a seulement agit pour séparer les joueurs ce jour là. Seulement Tottenham lui suggère d'admettre sa culpabilité en partie, pour mettre fin à cette affaire et les laisser négocier pour qu'il ne soit pas punit. Une stratégie que Campbell rejette, le Club l'a alors informé qu'il devra s'occuper lui-même des arrangements judiciaires. Cette affaire prend fin lors de l'été 1999, abandonnée faute de preuve et de témoin. Mais Campbell est déçu du manque de soutien. Surtout que pendant la même période, Sugar est lui aussi impliqué dans une affaire concernant son investissement à Tottenham, et il demande à Sol Campbell de participer comme témoin, ce qu'il refuse. « La dernière chose que je voulais c'était de participer à un nouveau procès ». Les conséquences de ce procès c'est que les salaires des joueurs ont été rendu publiques, et le capitaine réalise à quel point son salaire de £13.500 par semaine est loin de ses coéquipiers.

Les négociations se passent pas bien, Sugar, Pleat le director of Football, et George Graham le manager trouvent Campbell peu intéressé par leur proposition et leur plan sur l'avenir, et suspectent qu'il n'a aucune intention de rester. On est au début de la loi Bosman, les Clubs doivent agir plus rapidement pour satisfaire les exigences sportives et financières de leurs joueurs pour espérer les garder, et les dirigeants des différents Clubs mettent plus ou moins de temps à s'adapter. Pendant l'été 2000, Man Utd fait une offre de £18m pour Campbell, Tottenham refuse car ils considèrent l'offre insuffisante. Une décision qu'ils vont longtemps regretter. Alan Sugar raconte à Athletic : « David Pleat et George Graham était des gens du Football très old school, ils n'ont rien compris de la loi Bosman. Je leur ai dit : « ce gars Sol Campbell, sous l'influence de son agent, il ne va pas rester. Il va partir libre à la fin de son contrat, vous en êtes conscient ? » Ils me répondaient « Non Chairman, laissez moi faire, c'est du bluff, il sera toujours là ». Je leur ai dit « Vous ne comprenez pas la loi Bosman ». On a reçu une offre de Man Utd, ils m'ont téléphoné, une offre de £18m, je leur ai dit « vous pouvez m'offrir £180m ça ne changera rien. Le joueur refusera de venir chez vous, il veut partir libre, il ne partira pas avant. » Plus tard, George Graham finit par comprendre ce qui se passe : « C'est bien gentil les gens qui disent qu'on aurait dû le vendre à l'époque, mais il serait temps qu'ils réalisent qu'on ne peut pas vendre un joueur sans sa permission. Même si on accepte une offre, Sol ne serait pas partit. Il ne voulait pas discuter avec le Club, encore moins nous donner ses exigences. On voulait lui offrir le plus gros contrat du pays, mais qu'est-ce qu'on pouvait faire d'autre ? Sol voulait aller au bout de son contrat. » Andrew justifie leur position : « Si il avait accepté de signer un contrat puis un an plus tard il leur disait « je veux partir » ... Sol ne voulait pas être hypocrite. Les gens ne donnent pas suffisamment de crédit aux joueurs qui honorent leurs contrats, ils devraient être applaudit. Quand ils quittent leur Club pour un gros transfert, ils sont critiqué, quand ils partent pour rien, ils sont critiqué. A la fin, peu importe les conditions, ils sont critiqués. »

Cette histoire dégoûte Alan Sugar du Football et il considère de plus en plus la vente de ses actions à ENIC, un fonds d'investissement. Avec le recul, Sugar aurait préféré mettre Campbell en reserve jusque la fin de son contrat. « C'est ce que j'aurais fait une fois que j'avais compris ce qu'il avait en tête .... le foutre en réserve. Je ne l'aurais plus fait jouer. Si tu ne veux plus jouer pour moi, va jouer en réserve et c'est tout. Mais malheureusement je n'avais pas ce pouvoir à l'époque. Si c'était à refaire, c'est exactement ce que j'aurais fait. On a fait plusieurs réunions avec Sol Campbell, on a joué cette charade, notamment sur « terrain neutre » dans un hotel, Pleat et Graham me disaient « il viendra demain ». Et bien sûr le lendemain, « Non, Sol préfère reporter ça à plus tard ». Ils ne s'imaginaient pas qu'Arsenal pouvaient le payer 140k/w, soit environ £7m par an, sans indemnité de transfert. Une bonne affaire. Car si Man Utd le signe pour £18m ils doivent aussi payer son salaire. Je pouvais voir à quel jeu jouaient Sky Andrew et Sol Campbell. Je me rappelle une fois Sol Campbell a été interviewé et il a dit que personne du Club ne l'a contacté pour parler d'un nouveau contrat. Un sacré mensonge, j'étais furieux, j'étais fou. Je suis allé sur Sky Sports News, et j'ai dit que c'était des mensonges. Trois fois on a essayé de lui parler, il jouait à un jeu avec nous, et malheureusement le manager et le director of Football de l'époque n'ont pas compris cette loi Bosman. J'ai été voir Sol dans le vestiaire, je lui ai dit, « Pourquoi tu mens ? Pourquoi tu racontes ça aux médias ?  » il me dit « je n'ai jamais dit ça Chairman, ils mentent » « Non, non, tu as bien dit ça ». Je pouvais voir ce qui se tramait mais je ne pouvais rien faire. »

Campbell restait vague lorsqu'il était interrogé par les médias sur son avenir. En Décembre 2000 il a déclaré : « ce serait difficile pour moi de signer à Arsenal. » De manière général il gardait ses options ouvertes, tout en réaffirmant son engagement à Tottenham. Idéalement il voulait réaliser ses ambitions avec son Club, et ne voulait pas quitter le Club avant la fin de son contrat. Lors du match le nouvel an, Tottenham est sur une série de 6 clean sheets en 7 matchs, il est interrogé par Sky Sports : « Est-ce que vous voulez rester à Tottenham ? » Il se gratte le menton, puis il répond « je reste ». En réalité, Sol Campbell cherche des preuves de progrès à Tottenham. Depuis la victoire en Coupe de la Ligue, le premier trophée en 8 ans, les Spurs réalisent le transfert record de Rebrov pour £11m, mais Tottenham reste englué dans le milieu de tableau dans les 2 saisons qui suivent. Ils n'ont jamais terminé plus haut que 7ème pendant les 8 ans de Campbell en équipe première des Spurs. Il allait dans le bureau de Pleat pour demander des informations sur les potentielles signatures, mais il était de plus en plus désabusé.

Une fois qu'Alan Sugar a vendu ses parts à ENIC, le fardeau de cette saga revient désormais à Daniel Levy. Mais après plusieurs réunions avec le joueur et son agent, il en arrive aux même conclusions que son prédécesseur. Il a même fait appel à son ancien coéquipier Gary Mabbutt, le capitaine des Spurs pendant 11 ans, pour convaincre l'actuel capitaine de rester lors d'une réunion. Pendant cette même période, Glenn Hoddle devient l'entraineur des Spurs, Levy espérant qu'il arrivera à convaincre Campbell. Hoddle était le sélectionneur de l'Angleterre qui lui a donné 22 sélection, dont le brassard de capitaine en 1998. Il l'invite lui aussi, chez lui, lors d'un diner en famille. Malgré ses efforts, il échoue lui aussi, convaincu que Campbell est influencé par son agent. La version de Campbell est différente, il n'était pas convaincu par les ambitions du Club, ni par l'attitude d'Hoddle.

A cette époque, l'Europe tourne autour de Campbell. Des premiers contacts ont lieu avec le Real Madrid, le Bayern Munich, l'Inter Milan et Barcelone. Le Bayern veut une réponse rapide en Février. Andrew raconte : « On a été approché par tout les grands Clubs du Monde, mais notre position c'était de ne parler à personne tant que la situation ne serait pas réglé avec Tottenham. Bayern a dit « Ok, si vous ne voulez pas parler, on se retire ». Pareil pour le Real. Mais d'autres sont resté comme l'Inter et le Barca. Ces deux Clubs étaient prêt à attendre pour discuter avec lui. Pendant cette période, Sol était constant avec moi, il voulait rester au Club. C'est seulement en Avril-Mai que ça a changé. » C'est à ce moment là qu'a eu lieu la dernier réunion, avec Levy, Pleat, Hoddle, Campbell et Andrew. « Ils ont donné des chiffres » se rappelle Campbell, « si on gagne ça tu toucheras tel bonus, si on termine là tu toucheras ça ... je me suis dit « Comment on est sensé atteindre ces objectifs sans recrutement ? » » Ce contrat en aurait fait le joueur le mieux payé de l'histoire du Club, mais cette offre est rejeté. Et dans les heures qui suivent, l'info fuite et est révélé sur Sky Sports News. Alors Tottenham publie un communiqué confirmant l'information, et Sol Campbell aussi. « Ca a été la décision la plus difficile de ma carrière. Elle est uniquement basée sur le Football. J'aurais 27 ans en Septembre et j'ai besoin de jouer pour un grand Club européen en Coupe d'Europe. J'ai passé 10 ans aux Spurs, et mon engagement pendant cette période a été indéniable. Le fait d'avoir pris du temps pour annoncer ma décision c'était pour donner toutes les opportunités au Club de me convaincre. »




Vince

CiterLe choix du Club

Une fois que la situation a basculé, ça devenait légal pour lui de discuter avec d'autres Clubs. A ce moment là, tout le monde est convaincu qu'il partira d'Angleterre. A cette même époque, Wenger et David Dein commencent à discuter de la possibilité de signer Sol Campbell, le meilleur défenseur anglais, gratuitement. Les Gunners doivent remplacer Tony Adams et régénérer l'équipe de manière générale, surtout la défense. Aussi, Arsenal a un cas similaire à régler avec Patrick Vieira, et un tel transfert peut le convaincre de rester. Si les Clubs étrangers peuvent discuter avec des joueurs à 6 mois de la fin de leur contrat, les Clubs anglais doivent attendre la fin du contrat, sauf autorisation du Club, donc quand il est certain de ne pas pouvoir garder son joueur. Arsenal demande alors à Andrew de les tenir informé de la situation du joueur, et quand Tottenham et Campbell confirment l'échec des négociations, une réunion s'organise. David Dein raconte : « Je met les agents dans deux colonnes : les gentils et les méchants. Sky fait partie des gentils - un mec bien. Il m'a dit qu'ils avaient reçu beaucoup d'offres, bien sûr ce n'est pas une surprise, qui ne voudrait pas de Sol Campbell ? J'ai expliqué à Sky que c'était bien, on était prêt à négocier, donc j'ai demandé à rencontrer Sol. Naturellement Sol était très réticent. On peut l'imaginer, c'est incroyablement sensible pour lui de rencontrer quelqu'un d'Arsenal. Il insistait pour que ce soit très, très discret. Donc j'ai recommandé mon jardin, à Totteridge, où la presse n'avait aucun accès. Puis il m'a demandé : « ça vous dérange si on se voit après minuit ? » »

C'est comme ça que débutent les réunions clandestines d'après minuit, dans coin rural de la capitale. La propriété de Dein dispose d'un grand jardin, une pelouse parfaite, une petite rivière, même un moulin à eau, entouré de chênes, de bouleaux, et saules pleureurs. Lors de deux visites, il est venu avec son agent, et Wenger était aussi présent. La première réunion, c'était l'opportunité pour Dein et Wenger de lui vendre leur projet, mais les Gunners se font peu d'illusions vu la concurrence. « Je ne sais pas si vous avez déjà vu Midnight Express - c'est un film où des voyous tournent en rond dans l'attente d'un train, le 'Midnight Express', qui ne vient finalement jamais. Je me disais qu'on attendait notre propre Midnight Express ! »

Arsenal, qui a gagné le doublé en 1998 et a terminé second 3 saisons de suite, est le seul Club capable de rivaliser avec Man Utd en Angleterre. Ce centre d'entrainement conçu en partie par Arsène Wenger suscite l'admiration de l'élite du Football. Et les Gunners participent chaque année à la Champion's League. Après chaque rendez-vous chez Dein, ça devient clair que ce qui paraissait impensable puisse être faisable. Dein ajoute : « C'était plusieurs fois par semaine, mais c'était important car Sol est un gars spécial. Il est très profond, très privé, et avec ses 100kg de muscles, c'est un homme difficile à cerner. Plus je discutais avec lui, plus j'ai appris à le respecter, tout comme ses ambitions. Sol était dans l'appréhension, il a connu une grande carrière avec les Spurs où il était une idole. Il était gêné de quitter ce Club, j'ai essayé de le convaincre, Arsène lui a expliqué le rôle qu'il lui donnerait, et comment il améliorerait sa carrière. J'ai trouvé que l'alchimie fonctionnait. Lorsque l'on marchait dans mon jardin, on était toujours inquiet qu'un journaliste nous surprenne. Et on a finalement été démasqué - alors qu'il a quitté ma maison à 3h du matin, j'ouvre la porte et mon fils Gavin qui rentrait de boîte de nuit est rentré au même moment. Il leur a alors proposé de prendre le petit déjeuner, et il leur a fait du pain perdu (French Toast). »

Au moment où Campbell déguste ce petit déjeuner, sa préférence se tourne vers Arsenal. Liverpool était aussi intéressé, ils venaient de remporter le triplé FA Cup, Coupe de la Ligue, Coupe de l'UEFA. Mais ils vont se concentrer sur d'autres pistes. Barcelone et l'Inter de Milan sont toujours dans la course. Les 5ème de série A venaient de perdre Laurent Blanc, partit à Man Utd. Campbell est invité à Milan, après un passage à Monaco pour rencontrer son ami Dean Gordon, il conduit 4 heures jusqu'à Milan. Malgré son retard, le propriétaire Massimo Morrati l'accueille et lui fait visiter le centre d'entrainement. Morrati est confiant après cette visite, il a même déclaré « Campbell est à nous » dans la presse locale. Barcelone a terminé 4ème lors de la dernière journée du championnat, c'est le grand favoris dans la presse pour signer Campbell. Ils ont rencontré Andrew en Catalogne et le contrat proposé était exceptionnel. « Barcelone a offert le plus gros contrat« , se rappelle Andrew. « C'était incroyable - le genre de contrat qu'ont les joueurs de Man City de nos jours, et c'était il y a 20 ans. Mais Sol voulait aller quelque part où il serait important, où il conviendrait et où il remporterait des titres. Barcelone était dans un processus de reconstruction, l'Inter était pas mal, mais n'était pas en Champion's League. Ce que les gens ne réalisent pas, c'est que pendant longtemps Sol était le moins bien payé de la sélection Anglaise, et un des moins bien payé dans son Club. Donc ça demande beaucoup de caractère pour Sol de ne pas baser son choix sur l'aspect financier. Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent, mais il a finalement opté pour le Club qui lui a donné le moins bon contrat. C'est un des rares joueurs à réellement privilégier le Football à l'argent. »

Ce qui plaisait à Campbell aussi c'est la philosophie d'Arsène Wenger et la stabilité du Club. A Tottenham, les entraineurs allaient et venaient, chacun avec une différente vision. Sol raconte : « J'étais à un moment de ma carrière où j'avais besoin de quelqu'un comme Arsène ... et les joueurs étaient sacrément bons, des battants, ils adoraient gagner, détestaient perdre, ils étaient au top de leur carrière. J'avais besoin d'être dans ce genre d'environnement. Un environnement stable, une structure, je voulais gagner des titres. » Finalement le seul doute résidait dans les réactions que ce transfert susciterait. « Mais Arsène et David ont été convaincant » ajoute Andrew. « On savait que ce serait problématique pour moi comme pour lui, on a pas pris cette décision à la légère. Mais à la fin, c'était le bon choix pour le Football. »


David Dein, Wenger et Sol Campbell lors de la fameuse conférence de presse

L'officialisation

Le mardi 3 Juillet 2001, Arsenal invite les journalistes à une conférence de presse à London Colney. A ce moment là, la presse parle d'une annonce imminente de Campbell sur son avenir, mais ils étaient très sceptique que la possibilité qu'Arsenal soit un des Club concernés. Donc quand les journalistes arrivent, ils s'imaginent que c'est pour annoncer la signature de Richard Wright pour £6m en provenance d'Ipswich, pour suppléer David Seaman. D'ailleurs le responsable de communication du Club était en vacances, remplacé par un collègue, et la conférence de presse a lieu dans la cantine. Les journalistes sont surpris de voir un grand panneau beige. « Personne ne savait exactement pourquoi on était là, mais on pensait tous que c'était pour Richard Wright. Petit à petit, on commence à se murmurer « Ils n'ont quand même pas signé Campbell ? » » se rappelle un journaliste. Plus tôt dans la journée, Dein a appelé Levy, par courtoisie. « J'ai toujours eu une bonne relation avec les dirigeants des Spurs, d'abord avec Irvin Scholar, puis Alan Sugar et aussi Daniel Levy. Et malgré leur déception, ils sont resté courtois quand je leur ai annoncé ce qui se passait avec Sol. »

David Dein a organisé la conférence de presse de manière à surprendre les journalistes. Il est le premier à émerger du panneau beige, il est suivit par Wenger, puis Campbell et Andrew. Alors les flash des appareils photos crépitent. « C'est un Club fantastique. Ma décision est pour le Football. C'est une grande équipe, un grand manager, l'organisation est faite pour gagner. Je veux être ici, et je suis ici maintenant. J'ai gardé la tête froide, pendant qu'autour de moi certains perdaient la tête. Beaucoup de situations ont été exagérées, mais c'est habituel. Je suis resté fort. Je suis ambitieux. Je veux jouer au Football. Je rêve de jouer au haut niveau. Voilà pourquoi je suis ici. » Pour détendre l'atmosphère, Dein blague : « Comme vous le savez, Sol vient des Spurs. Si il venait de Dover, on l'aurait appelé Dover Sol ! (sol commune, espèce de poisson). » Ca a eu le mérite de casser un peu la glace car tout le monde était un peu sous le choc. » Ce choc a concerné aussi ses nouveaux coéquipiers à Arsenal. Thierry Henry raconte « Il y avait des rumeurs, mais je n'aurais jamais cru ça possible. » Lee Dixon « Je ne comprenais pas son choix, je me mettais à sa place et c'était impossible pour moi de signer à Tottenham. Bravo à lui d'avoir eu les cojones de prendre cette décision. »


Les Spurs signent finalement Dean Richards pour le remplacer, mais ça n'a rien fait pour apaiser leurs fans. La férocité du retour de Sol Campbell à White Hart Lane en Novembre est incroyable - un mannequin est pendu à un lampadaire sur Tottenham High Road, d'innombrables panneau et ballons avec marqué « Judas » dessus. Même un panneau avec écrit « "John 13:27 » (un passage de la bible qui dit « dès que Judas a mangé le pain, Satan est entré en lui »). Et les chants « You fat bastard », « Scum », et pire; et les projectiles. Ce qu'avait fait Campbell symbolisait l'ultime trahison pour les fans des Spurs, et il ne sera jamais pardonné. Donc ce n'est pas surprenant qu'il n'ait pas été invité lors du match d'adieu à White Hart Lane en 2017. On parle malgré tout du capitaine des Spurs d'1 des 2 seuls trophées remportés depuis 1991, 315 matchs pour le Club.

Sky Andrew : « Pour les vrais fans, ceux qui l'adoraient en tant que joueur, je peux comprendre leur déception. Mais pas ceux qui ont envoyé des messages racistes à Sol comme à moi, ce genre de chose. On en a reçu beaucoup. On est deux noirs de la East End. Evidemment, c'était prévisible. Sol est juste un homme, ce genre de chose affecte, même si il a un gros caractère. On peut comprendre que les gens le voient partir libre et n'apprécient pas ça. On peut comprendre les gens qui le voient partir pour un rival et n'acceptent pas ça. Et il y a ceux qui n'acceptent pas ces deux choses. Mais pour moi, un joueur qui honore son contrat, c'est de la loyauté. Les fans devraient pas plutôt critiquer les joueurs qui ne vont pas au bout de leur contrat ? C'est là que le Football est un peu à l'envers. »

(Athletic)

jones79

Merci pour cet article  :up:

cafetino

LE JOUR OÙ SOL CAMPBELL EST TOMBÉ EN ENFER
PREMIER LEAGUE - Le North London Derby qui oppose Arsenal à Tottenham, ce samedi, reste marqué à jamais par le retour de l'ancien défenseur à White Hart Lane, quatre mois et demi après son transfert inattendu des Spurs aux Gunners, dans ce qui fut l'une des ambiances les plus toxiques du football anglais.
Gunners et Spurs savent tous ce qui s'est passé le 17 novembre 2001.
Campbell est le premier à sortir du tunnel au côté du grand Pat et est aussitôt conspué dans l'une des ambiances les plus hostiles jamais vécues en Angleterre. Les mots volent : "ordure", "pourriture". "Tout le monde savait que ce serait l'enfer pour Sol, raconte Ledley King dans son autobiographie, qui devait assurer la succession de Campbell à Tottenham. Je ne pense pas que Sol était préparé pour un tel niveau de haine. Même nous, joueurs des Spurs, étions choqués." "C'était horrible, horrible... dégoûtant, abominable...", confie plus tard l'ancien Gunner.
SON FRÈRE AÎNÉ ÉTAIT AU STADE, AU MILIEU DES SUPPORTERS DE... TOTTENHAM
A l'entrée des deux équipes, des milliers de ballons flanqués du mot "Judas" sont lâchés dans les ténèbres de White Hart Lane. Des banderoles, des pancartes, des cris, des insultes. Les supporters avaient promis trois minutes de silence pour marquer leur mécontentement mais la colère est trop grande. "Il nous a menti, se justifia un jour Daniel Wynne du Tottenham's Supporters Trust. Il a dit qu'il ne partirait pas et, quand il l'a fait, il est allé tout droit à Arsenal !" Impardonnable. Wenger appréhendait le moment. "Mais, après cinq minutes, quand je l'ai vu toucher son premier ballon, j'ai pensé : c'est bon, ça va aller..." La rencontre est bordée de sifflets continus et plus intenses encore lorsque le "traître" touche le ballon. Parmi les nombreux projectiles, au moins une bouteille atteint le joueur alors que celui-ci est au duel avec Sheringham près de la ligne de touche. Mais Campbell, le visage fermé, ne laisse rien transparaître et livre une performance solide.

En seconde période, alors qu'il monte sur un corner, ses yeux balaient la foule massée derrière le but et s'arrête sur un homme. Un visage connu. "Un couteau en plein cœur", lâche-t-il. Son frère aîné, Tony, supporter de Tottenham. "Je n'arrivais pas à croire qu'il était là, au milieu du purin de colère qui violait mon nom. Je veux dire, on est frères. On a le même sang." Les deux hommes se sont rarement parlés depuis. La police qui, secrètement, espérait un match nul pour éviter que les esprits ne s'échauffent davantage après la rencontre est exaucée lorsque Poyet annule, à la dernière minute du temps additionnel, l'ouverture du score de Pires.

Sol Campbell pensait avoir vécu le plus dur. Malheureusement, le calvaire s'est prolongé dans beaucoup d'autres stades anglais. Déjà victime de cris racistes à Sunderland en 1993, il fait l'objet, en 2008, alors qu'il porte le maillot de Portsmouth face à son ancien club de Tottenham, d'insultes racistes et homophobes dans un chant d'une atrocité épouvantable :"Sol, Sol, wherever you may be... (où que tu sois)

You're on the verge of lunacy... (tu es proche de la démence)

We don't care if you're hanging from a tree... (on s'en fout si tu es pendu à un arbre)

Cos you're a Judas **** with HIV. (parce que t'es un Judas de merde avec le Sida)"

Onze personnes sont condamnées dont un gamin de... 13 ans. Treize ans, c'est aussi le nombre d'années qu'il a fallu à Sol Campbell pour présenter ses excuses aux supporters de Tottenham pour la peine infligée tout en réaffirmant qu'il n'éprouvait aucun regret sur sa décision, "un grand succès sportif". Pilier de la défense des "Invincibles", il remporte le doublé (Cup-championnat) dès sa première saison (2001-2002), un nouveau titre (2004) et une autre Cup (2005), deux trophées auxquels rêvent toujours les Spurs aujourd'hui. A Tottenham, la pilule n'est jamais passée au point de ne pas inviter le joueur le jour des adieux à White Hart Lane avant sa destruction en mai dernier, malgré ses douze années passées au club.
"focused and confident"

Vince

18-12-2020, 17:24:33 #825 Dernière édition: 02-06-2021, 14:04:19 par Vince
La conférence de presse en question


Vince

CiterSol Campbell à propos de la haine des Spurs qu'il continue de subir



"C'est ridicule, parce que c'est arrivé il y a si longtemps maintenant [son transfert]. Vous allez continuer à me détester quand j'aurais 80 ans ? J'avais 25 ans à l'époque, j'en ai 46 maintenant. Vous avez probablement fait des choses quand vous aviez 25 ou 16 ans, ça n'a plus aucun sens aujourd'hui, faut passer à autre chose. C'est une nouvelle équipe [Tottenham], un nouveau stade, un nouveau style de vie, mais ils continuent de se transmettre ça comme une histoire de feu de camps, c'est ridicule. Pour moi, c'était juste une décision, il faut l'accepter et passer à autre chose.

C'est le Football. C'est un jeu. Et les gens dépassent de loin les limites, et ils se sont attaqué à des choses comme ma race. Les gens dépassent les limites du Football, ils s'en rendent pas compte, ils commencent à s'attaquer à qui vous êtes, votre personnalité, votre famille et ce genre de choses, c'est pas normal. Ca n'était pas normal. On ne laisse plus faire ça de nos jours. Ils finissent avec une peine ou quelque chose dans leur casier judiciaire. C'est différent maintenant, mais à l'époque ils pouvaient s'en sortir sans rien.

Le pire ? C'est quand on s'attaque à ce que je suis, ce que j'essayais de faire. Les gens disaient ci ou ça, et que ce soit les politiques, les journaux, les radios, tout le monde avait son avis sur moi, c'était ridicule. Et je ne parlerais pas des chants, car c'était il y a si longtemps. Ces gens savent ce qu'ils ont fait et s'en sont sortit sans rien. Enfin certains ont été sanctionnés, mais beaucoup n'ont pas été inquiété."

Vince

02-06-2021, 17:24:33 #827 Dernière édition: 02-06-2021, 17:32:44 par Vince
Citation de: undefinedCampbell - Donnez moi une chance



Cela fait presque un an qu'il a quitté son dernier poste de Manager à Southend Utd, entre temps il a postulé à 16 différents Clubs, en Grande Bretagne, des Clubs de bas de tableau de Premier League, de Championship, de League One et de championnat écossais. Combien de retour ? 1 (Sunderland). Combien d'entretien ? 1 (Sunderland). Nombre d'opportunité : 0. Il a aussi été invité à postuler pour le poste d'entraineur des U21 anglais, mais il a su récemment que sa candidature n'a pas été retenue.

"Bien sûr j'aimerai beaucoup travailler pour l'Angleterre. C'était sympa de faire partie du processus, mais ça n'est pas allé plus loin. Il y a des choses qu'ils appréciaient, d'autres moins. Je n'ai pas pu avoir de vrai conversation - c'était juste à travers une agence de recrutement. Ce serait sympa de discuter, débriefer l'entretien. Ils m'ont dit que ce serait possible une fois qu'ils auront décidé du nouvel entraineur. J'aimerai aider, j'ai adoré jouer pour l'Angleterre, j'aimerai transmettre mes connaissances car je suis un gars très soucieux du détail. C'est ce dont les joueurs ont besoin au plus haut niveau, régler les petits détails pour réussir dans les tournois. Je ne vais pas mentir - ça fait mal [tout ces refus]. Ca fait mal quand on a pas de retour. J'ai l'impression parfois que je ne fais même pas partie des possibilités. Mais ça fait partie du parcours, on connait des refus ... certains plus que d'autres."

Est-ce que c'est lié à sa couleur de peau ? "Il faut juste regarder le nombre [d'entraineurs noirs en Angleterre], ça n'a pas vraiment changé. Le Football avance incroyablement lentement. Les chiffres ne mentent pas. Il n'y a pas beaucoup de Manager noirs. J'aime à penser que le plafond de verre est très mince. Pas épais comme ça pouvait l'être. On sent que ça avance ... mais il faut une sorte de déclic." Parmi les joueurs de sa génération, Lampard a débuté à Derby County avant d'aller à Chelsea, Gerrard est aux Glasgow Rangers, Rooney à Derby County, Terry travaille à Aston Villa, Gary Neville a travaillé à Valence, son frère à Valence et a été sélectionneur anglais de l'équipe féminine, il entraine maintenant l'Inter Miami.

"Je suis content pour les gars qui ont leur leurs opportunités. J'adorerai ça, et je trouve que j'ai fait une plutôt bonne, solide, carrière internationale et en Club. Je ne dis pas que ça me donne le droit de mériter une opportunité mais si ça peut me permettre de faire juste 6 mois d'une saison pour montrer ce dont je suis capable. Pourquoi je ne pourrais pas construire ma nouvelle carrière ? Si j'avais eu les opportunités que mes amis ont eu, mes ancien coéquipiers, on aurait pu juger mes compétence. Il y avait des Clubs de Championship qui avaient de l'argent à l'époque, et ils ont eu leur soutien. Ils ont pu avoir 18 mois ou 2 ans pour montrer ce qu'ils peuvent faire."

La carrière de Sol Campbell en tant que Manager est compliquée à juger car il a récupéré des Clubs dans une situation chaotique. Lors de son premier job il parvient miraculeusement à maintenir Macclesfield. Avec Southend, il n'a pas pu réitérer l'exploit, même si ils ont terminé a égalité de point avec le premier non relégable - après être arrivé à mi saison dans une équipe qui avait perdu 11 des 14 premiers matchs et qui était interdite de recruter. Les circonstances était très loin d'être optimales. Un jour le gardien de but a été vendu alors que l'équipe était dans le bus pour aller au match. Un autre, les joueurs ont fait grève d'entrainement car ils n'étaient plus payés. Et pendant longtemps ils ne pouvaient plus s'entrainer car les terrains étaient inondés.

"Il y avait pleins de petits feux partout. Il faut les éteindre, mais pendant qu'on en éteint un, d'autres s'allument. Je n'ai jamais connu un Club stable. Je n'ai jamais eu de budget pour recruter. Donc ça limite beaucoup les choses. On est à la fois le Manager, l'analyste, le bon samaritain, on est tout ça.

Bien sûr je suis frustré, mais je ne m'apitoie pas sur mon sort. Est-ce que c'est ma couleur ? L'image que j'ai ? Mon manque d'expérience ? Certains avec aucune expérience obtiennent tout de suite un poste dans un grand Club. Qui sait ? Donnez moi l'opportunité d'avoir un entretien, on sait jamais, je pourrais vous faire changer d'avis. J'adore le Foot, quoi qu'il arrive. Je veux être Manager. Je vais continuer. J'ai les capacités, je suis prêt à saisir ma chance. Au moins donnez moi une chance, c'est tout ce que je veux."

Vince

et voilà son petit documentaire avec talkSport


Vince