Andrey Arshavin

[DiosBergkamp]

On jouait un sacré football à l'époque De fabregas, nasri etc.

[Vince]

Arshavin va divorcer de son second mariage juste 1 an après s'être marié. Elle se plaint qu'il a été infidèle, entre autre.

http://www.dailymail.co.uk/sport/football/article-4978382/Former-Arsenal-man-Andrey-Arshavin-split-wife.html

[Bouligoal]

MikArsha n'aime pas ça.

[DiosBergkamp]

Au contraire,

[gunner597]

Au contraire,

[Nono]

Dire que

[we are the Arsenal !]

Dire que

[we are the Arsenal !]

MikArsha n'aime pas ça.

Tu parles il pense surement qu'elle méritait de se faire tromper par Andrei, la garce

[darren]

La grande p

[we are the Arsenal !]

Il y a des persos comme ça qui ont marqué le forum, Mikarsha, Kofidutogo, TITIN°1...

[Bouligoal]

La grande p

[Nono]

Ouais, sur le topic mod

[darren]

Il y a des persos comme

[gunner597]

Je l'aimais bien TITI il avait une vision certes pessimiste mais il avait raison sur certains points

[darren]

J'avais fini par comprendre le fan qu'il

[we are the Arsenal !]

Il y a des persos comme

[Bouligoal]

J'avais fini par comprendre le fan qu'il était et d'avoir de l'admiration pour  sa passion et connaissance du club , perso ses coups de gueules d'avant et après matchs me manquent 

Ouaip, un personnage à part que j'aimais bien moi. Car même si dans la forme il pouvait en exaspérer certains, dans le fond, je partageais souvent ses points de vue.

[Vince]

Happy 37th Birthday to the Little Russian. Seen here working hard in training back in 2012. #Arshavin pic.twitter.com/YMKSp4p7eQ

— Stuart MacFarlane (@Stuart_PhotoAFC) May 29, 2018

[Nono]

[Bouligoal]

Et une pensée pour MikArsha du coup.

[gunners_dz]

Et une pensée pour MikArsha du coup.

[Vince]

Andrey

[Vince]

Arshavin de retour à Londres, il a pas du tout changé

il est aussi passé par le Tollington

Meet Andrey - our new barman. He’ll be with us for the 19/20 season. #WelcomeAndrey pic.twitter.com/LWeSfN6JAj

— The Tollington (@TheTollington) August 5, 2019

[gunner597]

Il devait etre avec MikArsha (si mes souvenirs sont bons )

[gunner4life]

Quelle déception ce joueur

[Vince]

Arshavin a appelé son fils Arseny (et il joue à la Masia)

[TheMerse]

Le pauvre gamin, il risque de se faire harceler par Mikarsha

[darren]

Le pauvre gamin, il risque de se faire harceler par Mikarsha

      

[Vince]

L'incroyable transfert d'Arshavin



source : Athletic

Dennis Lachter est devenu l'agent d'Andrey Arshavin lorsque ce dernier souhaitait quitter la Russie pour jouer en Europe, une saga qui s'est conclue par un transfert à Arsenal en Février 2009. Lachter a raconté ce transfert au réalisateur Guy Ritchie (Snatch, Arnaques, Crimes et Botanique, Sherlock Holmes ...). "J'étais chez Guy Ritchie avec un ami - lui et Madonna étaient séparés mais elle était chez lui ce jour là. Madonna m'entend parler hébreu et on se met à discuter de mystique juive - Kabbalah. Soudain Mike Tyson m'appelle en vidéo ..."

(Comme prévu, ce n'est pas une histoire de transfert habituelle)

"... Je connais Mikey depuis longtemps, donc on discute. Comment tu vas Mike? Je suis chez Guy Roachy-Smoachy, blablabla ... la musique était tellement forte, j'étais presque en train de crier. Ensuite Guy arrive - il connait Mike, donc ils se mettent à discuter." Pendant cette soirée, Lachter raconte à ses célèbres hôtes les détails du transfert d'Arshavin. A la fin de son histoire, Ritchie lui dit "Dennis, on devrait faire un film sur ce transfert !"

Le gros poisson

Lachter est en voyage d'affaire au Ghana en 2007 quand un appel inconnu s'affiche sur son téléphone, il répond, une voix à l'accent russe lui dit : "On veut te parler d'Arshavin". Lachter est curieux, mais Arshavin n'est pas son client. Il apprend dans la conversation que celui qui l'appelle le contacte au nom d'une personne importante l'establishment Russe qui a de grands intérêts au Zenit St Petersburg, le Club d'Arshavin. Une autre fois, on l'appelle à Moscou, et le plus curieux c'est qu'ils étaient au courant de ses déplacements. "C'était très étrange. J'ai réalisé que celui qui me contactait devait être un gros poisson, et je vous dis la vérité : je n'aime pas ce genre d'appel. Je connais la mentalité russe. Je suis né là-bas, j'ai quitté la Russie en 1992 pour les USA, mais je suis un gamin russe, donc je sais comment ça fonctionne et j'étais très suspicieux."

Quelques mois plus tard, Lachter toujours à Moscou, est à l'anniversaire d'un ami. "Un gars vient me voir et me demande "On peut parler ?", je lui répond "Vous êtes qui ?", il me dit "Mon boss est là, il veut vous parler". J'y suis allé, et j'ai rencontré le gros poisson. Il me dit "je comprends que vous soyez difficile à joindre. Parlons affaire."" Et l'affaire concerne toujours Arshavin, on lui demandé de trouver un Club pour le petit meneur de jeu. Bizarre venant d'un tiers. "On me dit qu'Arshavin en a marre, il a tout réussit en Russie,  et cet homme trouvait ça dommage et du gâchis. Il comprenait pourquoi Arshavin ne voulait plus jouer pour le Zenit, et qu'il avait la capacité de réussir ailleurs."

Le problème c'est qu'Arshavin a déjà un agent, "et pas un perdreau de l'année". Donc la mission que lui donne le gros poisson, c'est de trouver des Clubs intéressés, les présenter à l'agent d'Arshavin. C'est ce qu'il a fait, mais en discutant avec l'agent d'Arshavin, on lui dit que le joueur ne veut pas quitter la Russie. Donc il arrête sa recherche. Quelques mois plus tard, de nouveau au Ghana, un nouvel appel mystérieux arrive, encore une voix à l'accent Russe. "Vous avez quelque chose sur Arshavin ?" Lachter est exaspéré. "Putain qu'est-ce qui se passe ? J'ai fais plusieurs offres à son agent, il m'a dit qu'il voulait pas partir ! Ca fait des mois que vous m'embêtez avec Arshavin !" Donc il dit à ce mystérieux russe que si Arshavin veut lui parler, il n'a qu'a l'appeler personnellement.

Et une demi heure plus tard, Arshavin l'appelle. "Je ne sais pas qui vous êtes mais je vais être bref, je veux jouer à l'étranger, vous pouvez m'aider ?" Alors Lachter lui explique qu'il doit d'abord clarifier sa situation avec son agent avant de pouvoir collaborer. Finalement Dennis obtient l'exclusive autorisation de négocier un transfert d'Arshavin en Europe de l'ouest. Ce n'était pas simple, d'autres "gros poissons" s'intéresse à Arshavin. C'est le joueur préféré de Vladimir Putin. Et Zenit est la propriété de Gazprom, la plus grosse entreprise Russe. Et un représentant de Gazprom le contacte pour lui dire qu'ils ne veulent pas qu'Arshavin quitte la Russe. Et les pressions ne font que s'accentuer.

"Une fois un officier est venu dans ma maison à Moscou et a dit, "vous êtes invités à rencontrer le FSB  (successeur du KGB). J'ai cru à une blague d'un ami. Puis il m'a montré sa carte, et ils m'ont emmené à Lubyanka, l'ancien bureau du KGB. J'ai attendu là pendant 2 heures, personne n'est venu. Juste la caméra qui bougeait dès que je tournais la tête à gauche ou droite. Finalement après deux heures, un gars arrive. Il me dit "Dennis, vous avez vécu à l'étranger pendant longtemps, mais on a quelque chose en tête, on veut faire en sorte qu'Andrey Arshavin reste en Russie." C'était comme Rambo 4. Je me disais "on est en 2008 ou dans l'Union Soviétique des années 80s ?" Là-bas, il m'ont retiré ma ceinture, mes lacets, ils ont pris mon téléphone, tout. Pendant 6 heures personne ne savait où j'étais, même ma femme enceinte à l'époque. Ils m'ont dit qu'ils savaient où vivaient ma mère, ils voulaient que je l'appelle pour être sûr qu'elle va bien. Histoire que je réfléchisse à deux fois avant de faire quoi que ce soit. J'étais tellement en colère en partant, mais je me suis dit "Je mourrirai peut-être mais je vais tout faire pour trouver un Club à Arshavin.""



Le renard fûté

En Mars 2008, Lachter est en France pour voir Arshavin et le Zenit en Coupe de l'UEFA face à Marseille. Il apprend qu'Arsène Wenger est présent dans le stade, il était là pour observer Samir Nasri, qu'il allait signer l'été suivant. Après 55 minutes le Zenit est mené 3-0, mais dès qu'il a été présenté à Wenger, il a saisit l'opportunité. "Je lui ai demandé "vous pensez quoi de ce numéro 10, Arshavin ?". Wenger me dit "C'est le meilleur joueur sur le terrain". Alors je lui dit "Comment il peut être le meilleur joueur, ils perdent 3-0." Il me répond "je sais ce que je dis". Donc je lui demande si ce joueur l'intéresserait. Je l'ai toujours dit, Arsène Wenger est un renard fûté, vraiment ... Mais je suis aussi dans le business depuis 29 ans, j'ai fais des centaines de deals, je sais comment ça se passe. Et à travers son comportement j'ai sentit qu'il était très intéressé." Il passe la seconde mi temps à côté de Wenger, à la fin du match, Arshavin prend le ballon et traverse 45 mètres côté gauche, dribble et marque un superbe but. "Je me rappelle de la réaction de Wenger, il était tout heureux, j'ai compris là qu'il avait de l'admiration pour Arshavin."

Alors Lachter et Wenger restent en contact, pendant ce temps là le Zenit remporte la compétition face aux Glasgow Rangers à l'Etihad. L'été qui suit c'est l'Euro et il est convenu qu'aucun transfert ne peut se faire avant la fin de la compétition. A ce moment là Arshavin pensait qu'il quitterait le Zenit à la fin de l'Euro. Pendant la compétition il brille, notamment lors d'un match contre les Pays-Bas gagné 3-1 par la Russie. Dans le but d'accélérer le transfert, Lachter appelle Wenger. "Tout de suite il me dit "je t'arrête tout de suite, il est pas pour nous!" Je lui demande pourquoi, il me répond "Après une performance comme celle là, tout les grands Clubs seront sur lui, et on doit payer notre stade, Emirates Schemirates, blablabla, je suis désolé, on peut rien faire."" Pendant l'Euro, Wenger résidait à Vienne, donc pas très loin de l'hotel de la sélection russe. Lachter l'encourage à rencontrer Arshavin, Wenger réitère son admiration pour le joueur mais refuse, il ne veut pas participer à une surenchère avec tout les plus gros Clubs d'Europe. "C'est comme si il avait regardé dans un boule de crystal, car quelques minutes plus tard je reçoit un appel de Barcelone."

Mais très rapidement, il apprend que ce transfert ne peut pas se faire. Ils l'appelaient pour le prévenir qu'ils ont fait une offre au Zenit qui a été refusée. C'était la première fois qu'il apprenait qu'ils étaient intéressés. "Je leur ai demandé, pourquoi ils ne m'ont pas appelé d'abord ? Ils m'ont dit que c'était leur manière de faire, ils ne contactent jamais l'agent avant de contacter le Club. Je leur répond, "oui, mais vous n'avez pas signé de joueur russe depuis Igor Korneev, vous ne connaissez pas la mentalité"" Ils expliquent alors qu'ils ont fait une offre écrite de 25M€ au Zenit, et les Russes ont répondu "Ok, mais alors on veut 30M€ pour Messi". "Je leur ai dit "Bravo, voilà exactement pourquoi vous auriez dû me contacter avant!"". C'était difficile d'annoncer à Arshavin qu'il ne pourrait pas aller à Barcelone, le Club où il rêvait d'aller quand il était enfant. Il commence à être très frustré par la direction du Zenit. "Il était absolument détruit, il s'est arrêté de parler, il s'est assit sur le tapis, comme une momie, il ne bougeait plus." Alors il le console, "concentre toi sur le tournoi, je vais faire mon travail."

Mission Impossible

Le Club qui va tenter sa chance c'est Tottenham. Le contact de Lachter, l'agent britannique Jonathan Barnett, a reçu un mandat écrit de Daniel Levy pour négocier un transfert pour eux. Le jour suivant, Barnett et Lachter s'envolent pour St Peterburg pour rencontrer Alexander Dyukov, le président du Zenit. Mais les négociations échouent, ils ne souhaitent pas vendre. Et l'appui de Gazprom fait qu'ils n'ont pas besoin d'argent. "C'était mission impossible". Avec la victoire du Zenit en Coupe de l'UEFA , il participent à la Super Coupe de l'UEFA à Monaco contre Man Utd fin Aout. L'occasion pour des dirigeants des Spurs et du Zenit de se rencontrer. "C'était 3-4 jours avant la deadline, et on attendait avec Andrey et les représentants de Tottenham, mais les officiels du Zenit ne sont jamais arrivé." Arshavin est abattu dans le salon de l'Hotel de Paris à Monaco. "Je lui ai dit, "t'inquiète pas gamin, si tu veux vraiment partir, si tu veux vraiment que ça marche, alors on va changer de tactique. On a été trop gentil jusque là.""

Alors Lachter appelle des journalistes en Russie. "J'ai essayé de tout dire à la presse sportive russe, mais ça n'a pas marché. Donc j'ai appelé Sky Sports, le Daily Telegraph, le Daily Mail en Grande Bretagne - et là beaucoup d'histoires ont été publiées à propos du Zenit qui garde leur joueur contre son gré." Dans le Telegraph on peut lire Arshavin expliquer : "Le prix effrayait tout le monde. Seul Tottenham a tenté de négocier. Mais pour l'instant rien n'a progressé. Mon envie c'est toujours de partir, mais je ne peux rien faire, juste espérer un miracle. Je suis conscient que si je ne pars pas maintenant, je ne pourrais jamais le faire. J'espère juste qu'un matin, les Boss de Gazprom se réveilleront de bonne humeur et diront "on en a marre d'entendre Arshavin se plaindre, laissez-le partir."" Dans certains article on évoque même la possibilité qu'il puisse faire grève. C'est Dick Advocaat, l'entraineur hollandais du Zenit, qui lui répond : "Je suis sûr que Tottenham va revenir avec une autre offre plus juste. Zenit fait tout de manière correcte."

Mais en privé, le Zenit est furieux. "Ils ont commencé à m'appeler toutes les deux heures" raconte Lachter. ""Putain qu'est-ce que tu fait ? T'es fou ? Tu pense que tu peux faire ça ?" Ils m'ont mis la pression, mais ils savent pas que je suis un dur à cuire. Je leur ai dit, "Ecoutez, vous avez intérêt de ne plus recommencer, parce que je jure sur la tête de mes enfants, je vais tout faire pour emmener ce joueur en Europe !""


Dennis Lachter aux côtés d'Arshavin

Une histoire de deux Lachters

"Je suis à Hawaii, assis dans le Four Season Hotel, executive lounge. Je ramasse un magazine, il y a un article sur des voitures. Et je vois le nom du concessionnaire en Angleterre, un certain "Lachter"." Dennis Lachter est surpris, c'est un nom assez rare, et dans sa famille, des ukrainiens juifs, le grand père Aaron est l'unique survivant des camps de concentrations. Après ce voyage il retour à Londres, puis il reçoit un appel de Barnett qui lui demande de venir au bureau. "Jonathan me demande "tu as de la famille en Angleterre ?" Je lui dit Non, il me dit "Ah bon? En tout cas il y a une famille Lachter qui cherche à te contacter." Puis je regarde un article, "Andrey Arshavin ... Tottenham veut l'acheter ... et je vois une citation de son agent russe, Dennis Lachter" Lachter ? L-a-c-h-t-e-r, très étrange." Il s'agit de Joe Lachter, un fana de Football, supporter de Southend United, qui vie dans le Nord de Londres. Son cousin Daniel, (un homme plus intéressé par les voitures que par le football) a utilisé son réseau pour contacter Dennis. Barnett les met en contact.

Dennis est stupéfait. "Jonanthan appelle quelqu'un, il me le passe. C'était Daniel Lachter. Quand j'ai su son nom je lui ai dit, "vous ne seriez pas un vendeur de voiture ?" "Comment vous le savez ?!" "C'est une blague ? J'ai ce putain de magazine encore dans ma valise, sur des Cadillac, avec un numéro anglais et un certain Lachter !" On a discuté pendant 5 heures. J'en rigolais et pleurais, toutes les émotions. On n'a pas tout compris mais apparemment mon grand-père Aaron Lachter, et leur grand-père à ces deux anglais, étaient parents." Bien que le lien n'ait jamais été clairement établit, les deux familles sont originaires de la même région d'Ukraine, donc la parenté semble certaine. Alors le frère de Dennis, Tony, contacte les Lachter anglais. "Ils ont déjeuné ensemble, ils ont montré des photos de leurs grand-mères, c'était émouvant car les parents de Joe et Daniel pleuraient. Ils n'ont reconnu personne, mais d'une manière ou d'une autre on est parents, et c'était très sentimental." Mais quel est le rapport avec Arshavin ?

Dennis partage avec Joe une passion commune pour le Football. Joe Lachter joue dans la même équipe amateur qu'un certain Phil Smith. Ce dernier a demandé à Joe si il était de la même famille que ce Dennis Lachter, cité dernièrement dans les médias britanniques, sur les histoires autour d'Arshavin. Et ce Phil Smith a mis en contact Joe et Dennis avec John Smith, son frère, de l'agence First Artist qui représente notamment des joueurs, et qui a de bons contacts en Russie. "Plus tard, on a commencé à négocier avec le Zenit, et ils nous connaissaient" raconte Phil Smith. "En fait ils étaient au courant de tout, c'était incroyable." Autant Dennis avait un accord avec Arshavin, mais les Smiths avaient l'expérience dans les transferts en Premier League. Un transfert n'aurait pas pu se faire sans leur aide. Alors une collaboration entre Lachters et Smiths se met en place avec comme mission : trouver un Club à Arshavin pour Janvier 2009.

[Vince]

Wenger et Arshavin en 2020

David et Goliath

Lors de l'Automne 2008, Dennis, Joe et Phil organisent une réunion à London Colney avec Wenger. "Arsène est un des hommes les plus intelligent qu'on puisse rencontrer dans une vie" raconte Joe. "On a commencé à parler Football, puis politique, la vie, comment le monde change - pendant 45 minutes ! Et ensuite, il se redresse, tape dans ses mains et nous dit "Maintenant, parlez moi d'Arshavin". Dennis a commencé à lui dire comment ce joueur est bon, et Arsène lui répond "Il est sûrement très bon, mais si il joue à ce poste, j'ai Fabregas déjà pour ça." Alors Dennis dit "Fabregas n'est pas Arshavin". Wenger lui répond "Oh! J'ai été entraineur depuis x d'année, évidemment je dois rien connaître au Football!"" Derrière son comportement espiègle, Wenger est très intéressé par Arshavin. Arsenal a perdu Hleb en Juillet dernier, Barcelone avait identifié Arshavin comme une alternative à Hleb. Malgré l'arrivée de Nasri, les blessures long terme de Rosicky puis Fabregas laissait le Club en déficit de créativité.

Le challenge c'était de faire se rencontrer Wenger et Arshavin face à face. "J'ai parlé plusieurs fois à Arsène, et je lui ai dit qu'Andrey serait à Londres en Décembre pendant 2 jours pour une session de Photo pour Nike" raconte Dennis Lachter. "Arsène me dit "Fantastique, mais il est sous contrat avec le Zenit. On ne peut pas le rencontrer". Donc Andrey a appelé Maxim Mitrofanov, le directeur général du Zenit, pour lui demander la permission, écrite, de rencontrer Wenger pour négocier un potentiel transfert. J'ai reçu les papiers, je l'ai envoyé à Wenger, et la réunion était organisée." Joe Lachter se rappelle : "Je vais chercher Andrey après la séance photo, je le conduis directement à l'Emirates. Le problème c'est qu'on devait le faire rentrer dans la voiture de Phil Smith, car j'avais un numéro de plaque privé, et c'était reconnaissable ! Donc le plan c'était : je récupère Andrey, on le met à l'arrière de ma voiture, je lui ai donné ma casquette de baseball. A quelques mètres de l'Emirates, je me gare à Drayton Park (là où sont les lettres en béton Arsenal), et on trouve un endroit discret. Phil gare sa voiture juste derrière la mienne. Je sors Andrey de la voiture, casquette de baseball sur la tête, je le jette dans la voiture de Phil et on conduis jusqu'à l'Emirates !" Mais ça ne s'est pas passé comme prévu ... "Il y avait un gars dans la rue, évidemment un fan d'Arsenal, qui dit "Putain, c'est vraiment qui je crois ?!"" raconte Phil. "On lui a dit que c'était un sosie!"

A l'époque Phil conduisait une Maserati, et Arshavin blaguait que c'était la voiture qu'il voudrait en Angleterre. Pendant ce temps là, c'est la fête de Noel pour les employés du Club, ça veut dire qu'ils sont capable de sortir sans se faire remarquer. Dennis a poussé Arshavin a améliorer son anglais, et lorsqu'il doit rencontrer Wenger et Ken Friar, il allait tester ses progrès. Heureusement les conversations n'étaient pas très longues. D'abord Wenger lui dit "J'ai deux questions : d'abord est-ce que tu veux jouer pour Arsenal ?", Arshavin répond oui avec enthousiasme. "Ensuite" il pointe du doigt Dennis, "Est-ce que ce gars est ton agent ?", Arshavin acquiesce. "Super, tu veux voir le terrain ?" Dennis raconte : "Ils sont y sont allé ensemble. La pelouse de l'Emirates, c'est une des plus belles au monde, donc c'était une image incroyable - Wenger 1m92, Arshavin 1m72 - comme David et Goliath. Tout les deux dans un Emirates complètement vide, avec un énorme écho à chaque fois que quelqu'un parle, la pelouse couverte d'énormes lampes."

"Alors Arsène lui demande, "Tu veux jouer où ?", Arshavin lui répond "Numéro 10". Et Wenger lui dit "Mauvaise réponse ! Un bon joueur peut jouer n'importe où"". A l'époque, Ken Friar gérait encore les négociations de transfert, car David Dein n'était plus au Club depuis un an, et Ivan Gazidis devait officiellement occuper son rôle de CEO le 1er Janvier 2009. Dennis se souvient, "On était très enthousiaste après cette rencontre". Tout allait dans le bon sens, tout ce qui restait c'était de trouver un accord avec le Zenit, Gazprom, le président du Club, etc ... plus facile à dire qu'à faire.


Arshavin pris en photo à Londres pour la première fois

Deadline Day

Alors qu'on s'approche du dernier jour du mercato hivernal, Arsenal n'a toujours pas trouvé d'accord avec le Zenit, ou avec le joueur sur les termes du contrat. A une semaine de la fin (le 2 Février à 17h00), ils augmentent leur offre à £12m - toujours loin des exigences du Zenit. Alors que Wenger et Friar cherchent une solution, il est suggéré d'offrir au Zenit une place lors de la prochaine Emirates Cup, ça équivaut à £500.000. Le Samedi 31 Janvier, donc 2 jours avant la fin, Arshavin est toujours à Dubai avec le Zenit. Pendant ce temps là, à Londres on prédit de fortes chutes de neige. Pour faciliter le transfert, John Smith de l'agence First Artist propose de faire venir en avion Arshavin à Londres pour le dernier jour. "On savait que si on laissait Arshavin rentrer de Dubai en Russie, on le perdrait pour toujours" admet Joe Lachter. Dennis raconte : "J'appelle Arsène pour parler de notre plan, il répond "Non, non, non ! Ken Friar a parlé au Board, ils disent que si le joueur est à Londres ça ajoutera de la pression sur le Club pour les négociations"." Alors Joe trouve un compromis : faire venir Arshavin en avion jusqu'à Paris. Pour ça il fallait la permission du Zenit, et tout organiser, réserver une chambre près de l'aéroport Charles de Gaulle. Personne ne devait savoir qu'il était là-bas, heureusement les médias anglais sans le savoir créent une diversion.

Joe raconte : "Samedi matin, je regarde Sky Sports à 9h30, Breaking News : le reporter de Sky à Dubai, qui couvrait les préparation du grand prix, dit "les joueurs du Zenit s'apprêtent à rentrer à St Petersburg, mais Andrey Arshavin n'est pas avec eux, et selon mes informations il serait en avion en direction d'Heathrow, il va arriver en Angleterre dans l'après-midi". On était mort de rire ! On aurait jamais pu l'inventer nous-même." Pendant qu'Arshavin attend à Paris, les négociations continuent et progressent très lentement. Pour aider les deux Clubs à trouver un accord, on lance l'idée qu'Arshavin reconsidère ses exigences financières. Il a un fort caractère, il dit ce qu'il pense, et il n'avait aucune intention de baisser son salaire par rapport à ce qu'il touchait déjà au Zenit, sachant le coût de la vie à Londres. Il était aussi conscient qu'il ne recevrait plus les énormes bonus qu'il avait en Russie. "Au Zenit si vous faites une bonne saison, vous pouvez doubler votre salaire" explique Dennis. "Andrey a aussi expliqué à Phil Smith qu'il avait besoin d'une voiture".

Joe Lachter raconte : "Les avocats ont travaillé toute la nuit pour préparer un deal pour Andrey, mais on ne pouvait pas trouver d'accord. Il y avait beaucoup de tension, et étant quelqu'un qui n'était pas trop impliqué à l'époque sur le transfert, j'ai dit "Ecoutez, est-ce que je peux dire un mot ? Andrey, je pense maintenant te connaitre mieux que quiconque dans cette salle, à part Dennis. Si c'est un problème d'argent - si c'est juste une question d'argent - alors rentre au Zenit, car ça ne marchera pas ici pour toi. Mais si tu veux un challenge, si tu veux devenir le Andrey Arshavin global, connu dans le monde entier, si tu veux jouer en Premier League, te tester à ce niveau, alors tu fais ce transfert. Mais c'est ton opportunité. Si tu dis "Non", alors rentre, et tu auras une très belle vie en Russie. Mais tu auras toujours ce doute, en te levant le matin. "Et si j'étais allé à Arsenal ?" Tu as dit que tu voulais jouer en Premier League, et bien il y a un prix à payer pour ça. C'est ton choix." Après ça, Andrey se lève de la table et dit, "je vais regarder le tennis", et il sort de la salle !"

La neige commence à tomber, et finalement Arshavin accompagné de son armée d'agent s'envolent pour l'Angleterre n'ayant toujours pas trouvé d'accord sur le montant du transfert ou du salaire. Ils ont pris le tout dernier vol Paris-Londres, et avec le temps, peu de risque de trouver des journalistes à Heathrow. En arrivant là-bas, on emmène Arshavin au Village Hotel, près du centre d'entrainement - plus qu'une seule chambre est disponible donc Andrey et Dennis se partagent un lit double. Le lendemain matin, le secret est révélé au grand jour. Arshavin quitte l'hotel brièvement pour appeler sa femme - et les caméras l'ont filmé à ce moment précis. Joe lui envoie un message "Rentre!". Mais le temps qu'Arshavin traduise son message sur google translate, c'était trop tard. Le monde entier était au courant qu'Andrey était à Londres. Ca place alors Arsenal en position délicate, ils savaient qu'en cas d'échec ce serait un désastre en terme de communication, surtout pour le nouveau CEO qui débute depuis 1 mois. Dennis et Gazidis se connaissaient déjà un peu, Ivan n'avait pas été impliqué jusqu'ici dans le deal, mais le dernier jour il a dû s'y mettre.

On est donc le dernier jour, Arshavin et sa cohorte ont rendez-vous dans les bureaux d'Highbury House (à côté de l'Emirates). "A 6h du matin, Phil Smith arrive avec Joe dans sa Maserati verte pour venir récupérer Andrey et moi" raconte Dennis. "Après 100 mètres, la Maserati nous fout dans la merde ! On essaie de trouver un taxi mais impossible, il neige partout, et il n'y a pas de taxi dans ce putain de quartier !" Finalement ils arrivent à N5, là on lui explique qu'Andrey doit aller avec le responsable de la cellule de recrutement Steve Rowley pour passer une visite médicale. "Arsène me dit, "On doit être 1000000% sûr qu'il est en bonne santé, donc Andrey va faire une visite médicale comme Yuri Gagarin". Ca a pris 4 ou 5 heures pour cette putain de visite médicale. C'est la plus longue de toute ma carrière dans le Football, avec tout les clients que j'ai eu." Arshavin passe l'examen avec succès - mais toujours aucun accord. "A un moment, j'ai cru qu'on était perdu. On était à 3 heures de la fin du mercato et toujours pas d'accord avec le joueur, ni d'accord entre les deux Club, on avançait pas."

"Il y a eu un moment qui a montré la difficulté de la situation pour Andrey" se souvient Phil. "On allait nulle part. La salle où on était à l'Emirates était faite de murs matelassés, on aurait dit une cellule capitonnée d'asile. Il s'est mis à taper sa tête contre le mur, à moitié pour blaguer, mais c'était vraiment très intense, c'était son rêve qui était en jeu." Pour aider à résoudre la situation, un nouveau personnage va rentrer dans la partie : David Dein. Une semaine avant la fin du mercato, Jon Smith l'a appelé. Bien qu'il soit persona non grata à Arsenal, en particulier au Board, Dein entretien à l'époque une collaboration avec l'actionnaire ouzbèque Alisher Usmanov. "C'était une journée dingue" se rappelle Denis Lachter. "J'ai eu Dyukov (le président du Zenit) au téléphone, Mitrofanov (le directeur général du Zenit), et un autre. Puis le secrétaire d'Usmanov m'appelle. "Alisher Usmanov veut vous parler". Il me dit, "Dennis, vous êtes sûr qu'Arshavin veut jouer pour Arsenal ?" Je lui répond bien sûr. Je lui dit "Andrey est là, vous voulez lui parler ?". "Non, non". Il répond, "ça reste entre nous, je veux être sûr. Je suis prêt à me battre pour ce transfert, mais je dois être sûr qu'il veut jouer pour nous. Autre chose, vous pouvez me garantir qu'Andrey sera un succès pour Arsenal ?" Alors je lui dit, "écoutez, je ne pourrais jamais garantir ça, on sait jamais". Il me répond "Mauvaise réponse !" mais finalement il me dit "OK, je vais tout faire pour qu'il devienne un Gunner aujourd'hui"". Dennis suppose que les relations d'Usmanov avec Alexy Miller, le CEO de Gazprom, ont aidé à faciliter le transfert.

Arshavin de son côté a fait un considérable sacrifice. "Le Zenit lui devait beaucoup d'argent, environ 2.5M€ de bonus" explique Dennis. "Il était prêt à tirer un trait sur cet argent, juste pour aider la finalisation du transfert, et ça a été très utile." Finalement le Board Arsenal fait une offre de £15m, mais ça ne suffit pas à satisfaire totalement le Zenit. Un nouveau problème - ils demandaient à Arshavin qu'il leur rende la prime qu'il avait reçu lors de la prolongation de son contrat, environ 2M€. Finalement Gazidis donne l'accord pour qu'Arsenal se charge de payer cette somme à la place d'Andrey, elle s'ajoute donc au montant du transfert. Enfin un accord semble trouvé entre toutes les parties. Mais il reste encore du temps pour un dernier retournement de situation. Certains disent que c'était un fax cassé, d'autres disent que le fax n'a pas été envoyé à la bonne adresse, dans tout les cas le Zenit a décidé d'envoyer un fax à la fin pour annuler la transaction, mais heureusement ce fax n'a jamais été reçu à temps.

Ensuite il y a l'attente pour que les fédérations anglaises et russes confirment le deal. De son côté, Arshavin doit sortir d'Highbury House, où journalistes et fans l'attendaient. Il demande alors à ses agents ce qu'il doit dire au journaliste de Sky Sports qui l'attend. "C'était évident" raconte Joe. "On lui a dit, "t'as qu'à leur dire "I'm a Gooner!"" Le transfert a mis beaucoup de temps à se confirmer. "Je me rappelle il était 7h du matin" se souvient Dennis. "Ken Friar m'appelle, et me dit "amène ton garçon dans mon bureau". Andrey était comme un bébé, il était secoué. On se demandait si tout s'était bien passé." Finalement c'était pour qu'Andrey signe quelques maillots pour toutes les personnes qui ont passé la nuit à faire ce transfert. Et il n'a pas oublié la Maserati. Sur le maillot de Phil Smith il a écrit "Où est ma putain de bagnole ?"



La toute première interview d'Arshavin juste après sa signature

La dispute

La camaraderie du deadline day n'a pas duré. Avec le temps, chacun à pris des chemins différents. Et la relation entre Dennis et Arshavin s'est très mal terminé. Andrey était irrité par une histoire qui est sortie en Russie, dans laquelle Lachter aurait dit que Van Persie et Fabregas sont "jaloux" de la nouvelle recrue. Dennis insiste qu'il n'a jamais donné de telle interview, mais ça a endommagé leur relation. Puis dans la presse sportive Russe, quelques mois après son transfert à Arsenal, Arshavin révèle qu'il a envoyé une lettre formelle à Dennis Lachter disant qu'il ne veut plus être représenté par lui, qu'il n'est plus associé à son contrat avec Arsenal. "J'ai des problèmes à régler et Dennis, qui vient d'avoir un enfant, vie en Israel, et ne peut pas être souvent proche de moi, donc ce sera plus simple si je m'occupe moi-même de mes problèmes."

Dennis raconte à Athletic qu'il a été blessé, qu'il s'est sentit trahi par la manière dont cette relation s'est terminée. Arshavin considérait avant tout ses intérêt professionnels. Phil Smith et Jon Smith ont travaillé avec Arshavin pour la prolongation de son contrat avec Arsenal, mais ont eux aussi cessé ensuite de travaillé avec le russe. Finalement, le plus bizarre dans l'histoire c'est que c'est Joe Lachter est le seul à être resté aux côtés d'Arshavin - un homme venant de l'industrie de chaussures qui a été impliqué dans le transfert par accident. Il a aidé Arshavin à adapter sa vie à Londres, les deux ont voyagé ensemble de Southend à St Petersburg. Phil Smith raconte qu'il a reçu un jour un appel du réalisateur Guy Ritchie, pour lui parler de la possibilité de faire un film sur ce transfert. Mais ça ne s'est pas fait, pour l'instant.