Alan Ball

[Vince]

"Bally" était un joueur en mouvement perpétuel, maitrisant à la perfection le jeu en une ou deux touches. Il adorait quand son équipe dominait la possession du ballon, pour dicter le tempo du jeu. C'était un joueur merveilleux à regarder avec son jeu de passe courtes. Malgré ses 1m68, il n'hésitait pas à aller au duel, il était plein d'énergie avec une grande endurance.

Autre particularité, son énorme confiance en lui, symbolisé par ses chaussures blanches à une époque où tout les joueurs avaient des chaussures noires. David O'Leary, jeune joueur à l'époque, se rappelle "je me disais qu'il devait être un sacré joueur pour oser porter ces chaussures blanches - et Alan Ball était un sacré joueur. Le meilleur joueur en une touche que j'ai jamais vu. Il adorait faire circuler le ballon et proposer une solution. C'était aussi quelqu'un de très enthousiaste de manière général. Et il faisait jouer ses coéquipiers."

Bally était du genre à ne pas avoir sa langue dans sa poche, il était franc, exigent et donnait toujours son avis. Ca a occasionnellement irrité ses coéquipiers, mais il fut pour les plus jeunes de l'époque un exemple, comme se rappelle Liam Brady : "Selon moi, c'était un des plus grands joueurs de l'histoire d'Arsenal. Il m'a beaucoup aidé, comme David O'Leary, Frank Stapelton et Graham Rix. Il a beaucoup contribué dans nos carrière, en nous transmettant son expérience du Football."



Un jeune Alan Ball avec son père, puis à Everton.

Avant Arsenal ..

Alan Ball est né à Farnworth, dans le Lancashire. Son père, qui s'appelait aussi Alan, était Footballeur, même si il n'a jamais joué au plus haut niveau et s'est reconvertit comme coach. Très tôt, il a eu comme ambition de faire de son fils le Footballeur qu'il n'a pas pu devenir. Alan décrit son père comme son mentor, son coach, son conseiller, son psychologue, son boss, en plus d'être son père.

Les débuts sont difficiles, il a été rejeté par pas mal de Club à cause de sa taille. Finalement Blackpool lui donne sa chance, et à 17 ans il fait ses débuts contre Liverpool promu à Anfield. C'était le 18 Aout 1962 et il s'imposera à Blackpool pour y rester jusqu'à l'été 1966. Cet été là, il remporte la Coupe du Monde avec l'Angleterre (voir chapitre sur sa carrière internationale), et il a le choix entre rejoindre Leeds United ou Everton. Il choisit finalement Everton, il signe pour £110.000. Il devient là-bas une idole, et fait partie de ce trio au milieu surnommé "The Holy Trinity" (la sainte trinité), avec Howard Kendall et Colin Harvey. Avec Everton ils atteindront la finale de FA Cup en 1968 (défaite contre WBA 1-0), et remportent le titre de champion en 1968-69 - il soulèvera d'ailleurs le trophée en l'absence du capitaine.

Il utilise pour la première fois ses chaussures blanches lors du Community Shield de 1970. Le fabriquant Hummel n'avait pas de paire qui convenait à Alan Ball, donc dans l'urgence ils ont utilisé des Adidas qu'ils ont peint en blanc, et collé le logo Hummel dessus. Le lundi suivant, les demandes affluent; 12.000 commandes pour des paires de Hummel blanches !



Alan Ball avec Bertie Mee lors de sa signature.

Le 17 Décembre 1971, Bally est convoqué dans le bureau d'Harry Catterick son entraineur. Il lui dit : "On a reçu une offre incroyable pour toi. Une offre record de £220.000 venant d'une grande équipe. Leur manager est dans le couloir, je tu suggère d'aller le voir et lui parler." Il était heureux à Everton et ne comprenait pas pourquoi ils ont accepté de le vendre. "C'est le business fiston. Je vais doubler mon argent. Tu étais là pendant 5 ans. Je fais un profit grâce à toi, et j'ai tiré énormément de toi. Le Football c'est du business fiston."

Alan appelle son père, il raconte dont qu'Everton a accepté une offre d'Arsenal. A l'époque Arsenal vient de remporter le doublé, donc il lui conseille de s'engager pour les Gunners. Il discute brièvement avec Bertie Mee dans le couloir, et plus longuement accompagné de son père à Londres le jour suivant. Mais le soir de cette rencontre, Alan Senior appelle Man Utd car son fils redoute de partir dans le sud de l'Angleterre. Comme ils ne sont pas intéressés, il contacte Man City, qui eux sont intéressé. Le jour suivant Man Utd change d'avis et envoie quelqu'un à Euston pour les avertir. Mais Arsenal est mis au courant, et Ken Friar intercepte Alan et son père à Watford Junction, juste avant la station d'Euston. Il les emmène en voiture à Highbury. A Euston ils auraient pu prendre le train pour Manchester et l'histoire aurait été différente. Pour les convaincre, Arsenal offre à Alan Ball un salaire de £250 par semaine que Man City ne peut pas offrir (comme les temps ont changé !).



Premier match à Highbury.

Alan Ball à Arsenal ..

Il arrive à Arsenal comme une star, champion du monde. Il fait ses débuts à domicile lors du 1er Janvier 1972, contre son ancien Club Everton. Un moment magique pour les fans d'Arsenal qui peuvent voir ce joueur aux cheveux roux et aux chaussures blanches, entouré de photographes. Il est lui aussi éblouit par Arsenal : "J'ai tellement entendu parler du grand Arsenal quand j'étais jeune. Le plus grand Club du monde, le Marble Hall, impossible de trouver plus traditionnel. Et je n'ai pas été déçu ... les joueurs sont vraiment mis en valeur. La plus part des Clubs rentrent des matchs à l'extérieur aussi rapidement, et aussi peu cher que possible. Pas Arsenal. Le bus dans lequel on voyageait avait tout : saumon fumé, bœuf, salades, toutes les boissons que vous pouvez imaginer, et des cigares, même du chocolat After Eight. C'était le luxe partout, et lorsqu'on partait à l'étranger en avion, champagne, et on avait toujours les plus beaux hotels."

Mais ses débuts seront perturbé par des problèmes sur comme en dehors des terrains. Les autres joueurs n'acceptaient pas que Bally soit payé deux fois plus que les plus gros salaire de l'effectif. Charlie George qui a marqué le but du doublé la saison précédente ne gagnait que £90 par semaine par exemple. Et le style de jeu d'Alan Ball pose problème à Arsenal. A Everton, le jeu passais toujours par lui, mais à Arsenal le jeu est plus direct. On cherche sur de longs ballons John Radford et Ray Kennedy, ou alors on passe par les ailes, avec Geordie Armstrong. Alan Ball détestait ça, il avait l'impression qu'on l'ignorait au milieu de terrain.

Frank McLintock vient alors le voir pour lui dire "Écoute, on a joué comme ça pendant 7 ans, donc ne t'attends pas à ce que 10 joueurs changent du jour au lendemain pour accommoder le 11ème. Tu devras te montrer patient, et t'adapter à nous, et on essaiera de s'adapter à toi." Un conseil qu'il écoutera. Arsenal se qualifie jusqu'en finale de FA Cup en 1972, pour perdre 1-0 face à Leeds Utd. En 1972-73 Arsenal est tout proche de finir champion, mais termine finalement 2nd, 3 points derrière Liverpool. Après ça, Bertie Mee laisse partir bon nombre de cadre de l'équipe qui a remporté le doublé. George Graham, Frank McLintock, Charlie George, Bob McNab et Ray Kennedy quittent le Club et Bob Wilson prend sa retraite. Arsenal devient une équipe en transition qui termine 16ème lors de la saison 1974-75, puis 17ème lors de la saison 1975-76 - les Gunners flirtent dangereusement avec la relégation. Heureusement que Bally, alors capitaine, est là pour aider une équipe qui manque de qualité.

Finalement Bertie Mee quitte le Club, il est remplacé par Terry Neill en 1976-77. Malheureusement Alan Ball et le jeune Terry Neill ne s'entendent pas dès le premier jour. Pourtant Arsenal retrouve un nouveau souffle avec l'arrivée de "Supermac", et leur association avec Liam Brady et Geordie Armstrong fait le spectacle. Mais en Décembre 1976, Arsenal signe Alan Hudson, et 10 jours plus tard Alan Ball est vendu à Southampton. Son dernier match sera le fameux 5-3 contre Newcastle où Supermac marque un triplé contre son ancien Club.



Sa relation avec Terry Neill ..

Dans son autobiographie, Alan Ball raconte des anecdotes qui en disent long sur sa relation avec Terry Neill : "Lors de notre première session d'entrainement avec Neill, je me rappelle qu'il était derrière le but à lancer le ballon au dessus de la barre. On devait courir et marquer du pied droit presqu'à bout portant dans un but vide. Puis après un moment, c'était de la tête. Je me sentais bête. N'importe quel enfant de 6 ans pouvait faire ça. Je me disais que si mon père me voyait, il serait devenu fou."

"En pré-saison, on était à Zurich avant un match. Il amène un sac lors de la réunion, avec des figurines de cowboys et d'indiens. Il place les cowboy avec leur fusils, puis il dit "c'est nous". Puis les indiens sont posé sur la table, entouré par les cowboys, et il dit "ça c'est l'adversaire". Je ne sais pas comment j'ai fais pour me retenir de rigoler fort. Quand j'ai regardé autour de moi, j'ai vu que je n'étais pas le seul à me retenir."

"On était aussi très rapidement sur la liste noir de Neill. Lors de la pré-saison, il nous ordonne de nous entrainer le matin, après un match le samedi. "Il n'y a pas moyen que je m'entraine le dimanche" je dis à Peter Storey. Il répond "moi non plus". On est finalement allé dans un café local pour déjeuner dominical et boire quelques verres de vin. Neill a été très déçu de ça, mais il ne m'en a jamais parlé. Au lieu de ça il a envoyé le secrétaire Ken Friar pour exprimer son mécontentement. Il ne nous a même pas sanctionné financièrement. Il a gardé tout ça jusqu'à l'hiver suivant quand il m'a vendu à Southampton et Peter Story à Fulham."

"La goutte qui a fait déborder le vase entre nous, c'était en quart de finale de Coupe de la Ligue contre QPR ... Neill insiste pour que Trevor Ross prenne au marquage Don Masson pour me permettre d'être plus libre. J'ai violamment exprimé mon désaccord. Neill ne m'écoutait pas, il insistait pour qu'on utilise son plan. Mais en rentrant sur le terrain, je dis à Trevor "ignore le. Je prend au marquage Masson, toi joue librement". C'est ce qu'on a fait, et ça a marché parfaitement et on mène 1-0 ... Mais à la mi temps Neill devient fou, parce que j'ai désobéis à son ordre. Donc on a finalement fait comme il a dit en seconde mi temps, et on perd le match 2-1." Il oublie de mentionner qu'il a raté un penalty dans ce match.



Après Arsenal ..

Alan aide Southampton a monter en première division, ils sont promu lors de la saison 1977-78. Il jouera aussi la finale de Coupe de la Ligue perdue 3-2 contre Nottingham Forest. Après les Saints, il passera par Vancouver, il reviendra à Blackpool comme entraineur joueur, il reviendra aussi à Southampton avant de jouer à Hong Kong et finalement jouer sa dernière saison en 1993-94 au Bristol Rovers.

Il devient ensuite un manager de qualité qui aide Portsmouth à monter en première division. Il a aussi entrainé Stoke City, Exeter City, Southampton, Man City et a terminé sa carrière à nouveau à Portsmouth en 1999. Il meurt brutalement en 2007 à l'âge de seulement 61 ans. Alors qu'il tentait d'éteindre un feu qui se propageait dans son jardin il décède d'une crise cardiaque.



Champion du monde, avec notamment Sir Bobby Charlton.

Sa carrière internationale ..

Difficile de ne pas évoquer sa carrière en Équipe d'Angleterre. Il a été sélectionné 72 fois, marquant 8 buts. Il est élu joueur de la décennie (1965-75). A 21 ans, il était le plus jeune joueur de l'équipe d'Angleterre qui remportera la Coupe du Monde en 1966. Et même si Geoff Hust marque un triplé en finale, Bally a couvert tout le terrain, certains en font leur homme du match. Il fait aussi partie de l'Angleterre lors de la Coupe du Monde au Mexique de 1970. Don Revie a fait de lui le capitaine de l'Angleterre pour 6 matchs.

Alan Ball a joué en tout 217 matchs pour Arsenal (entre 1971 et 1976), marquant 52 buts. C'est incroyable qu'un joueur avec autant de talent n'ai jamais rien gagné avec Arsenal. Mais il reste malgré tout immortel pour ce titre de champion du Monde remporté avec l'Angleterre.

http://www.gunnerstown.com/arsenal/2017/07/03/world-cup-and-highbury-hero-the-midfield-dynamo-alan-ball/

[jones79]

Super joueur avec une grosse personnalité

[gunner4life]

Merci Vince