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Dainton Connell aka The Bear

Démarré par Vince, 27-11-2008, 21:04:08

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Vince

Vous vous êtes demandé pourquoi il y avait un mémorial proche de l'Emirates remplit de fleurs, de peluches?

Vendredi 19 Octobre 2007, plus de 2000 fans d'Arsenal ont stoppés le trafic dans l'une des routes les plus fréquentées du quartier, pour joindre les funérailles de Dainton Connell, leur leader.



Âgé de 46 ans et père de 2 enfants, plus connu sous le surnom The Bear (l'Ours), il est décédé deux semaines plus tôt lors d'un accident de voiture à Moscou. Il étais connu dans le Nord de Londres pour son amour pour Arsenal, allant à tout les matchs, à domicile et à l'extérieur. Selon ses amis, il a permit a adoucir les hooliganisme à Arsenal en devenant à la fin des années 70, et durant les années 80 le leader de la firme d'Arsenal 'The Herd'. Il avait un impact positif auprès des jeunes pour les écarter des gangs d'extrême droite.

Parmi ces fans venu à ses funérailles, des joueurs et anciens joueurs d'Arsenal. Ian Wright, et Lee Dixon par exemple, et d'autres célébrités fans d'Arsenal comme les comédiens David Walliams et Matt Lucas, le boxeur Frank Bruno ou le membre des Pet Shop Boys Chris Lowe (Mr Connell a travaillé comme garde du corps des Pet Shop Boys pendant plus de 20 ans).


Shapeshifter

Shapeshifter -

AROUN

toute mes condoléances .

olliver78

Qu'il repose en paix ce grand Fan :respect:

Vince

Ca fera demain 3 ans que \"The Bear\" est décédé, et les fans lui ont rendu un hommage avec cette magnifique banderole:




Je crois qu'elle est présente depuis le début de la saison.

Vince

CiterThe Bear of Highbury



Portrait de ce supporter historique du Club, depuis les années 70 jusque sa mort, par l'écrivain spécialiste d'Arsenal Jon Spurling dans le magazine Eight by Eight.

"C'est toujours un cas où si on a besoin de demander, c'est qu'on a pas besoin de savoir. La publicité est, était, et ne sera jamais la bienvenue." Voilà la réponse que j'ai reçu sur Twitter quand j'ai demandé des informations sur Dainton Connell, a.k.a. the Bear. Lié à la fameuse firme d'Arsenal the Herd en fin d'année 70s et années 80s, Connell était sans contestation le personnage le plus connu des terraces d'Highbury, avant de devenir le charismatique garde du corps des Pet Shop Boys. A l'époque des arrestations en masse, des invasions de terrain, des matchs abandonnés, des guerres de terraces dans des stades en ruine, il était haut en couleur.

En Octobre 2007, à l'âge de 46 ans à Moscou, Connel meurt d'un accident de voiture alors qu'il était en tournée avec les Pet Shop Boys. Lors de ses funérailles à l'Église St. Mary Magdalene Church, à Holloway Road, des centaines de personnes sont là, dont Lee Dixon, Ian Wright, le boxer Frank Bruno, la présentatrice TV Janet Street Porter, les comédiens Matt Lucas et David Walliams. La moitié d'Holloway Road a été fermé. Et lors du premier match à domicile qui a suivit sa mort, plus de 1000 fans d'Arsenal sont habillé de noir, et ont marché ensemble dans cette procession de Highbury à l'Emirates. Toutes sortes de messages sont déposés sur les deux cannons d'Armoury Square.

En 2004, dans un café près d'Highbury, j'ai interviewé Connell pour mon livre "Highbury: The Story of Arsenal in N5". J'espérais en apprendre plus sur la culture des terraces à Highbury dans les années 1980s. Il était charmant, polit, et drôle - un vrai nounours. La seule fois où l'on s'est un peu chamaillé c'était pour payer l'addition; il a gagné. Mais on est loin de s'imaginer son passé controversé d'hooligan du Football.

Même les questions directes ne suscitaient que des réponses nuancées. Je me demandais pourquoi, à l'instar des autres hooligans célèbre comme Cass Pennant (West Ham) et Martin Knight (Chelsea) - il ne frimait pas sur ces histoires fascinantes. Quand je l'ai pressé à parler d'incidents spécifiques pendant des matchs d'Arsenal contre Brighton et Millwall, il menace poliment d'arrêter l'interview.

Connell a toujours cherché à minimiser quand ça concernait son passé. Il a fait exception quand je lui ai parlé d'Andy Nicholls - l'auteur d'Hooligans - qui dans son livre le nomme "figure de proue des hooligans d'Arsenal dans les 1980s". Il a été furieux aussi du passage dans ce livre, où le fan de Stoke Mark Chester se rappelle d'un clash avec Arsenal à l'ancien stade de Stoke City en 1990 et cite son nom. "Pour lui, toutes ces histoires de terraces c'était il y a très, très longtemps, et le monde a changé" se rappelle un ancien associé. Mais les histoires restent.

Connelle est né à Brighton en 1961 de parents qui arrivaient de Jamaïque. Il a déménagé à Wood Green et passé le reste de sa vie à Londres. Il quitte l'école à 16 ans et travaille sur des chantiers jusqu'à ses 30 ans, pendant ce temps là il va aux matchs d'Arsenal home & away. Il adorait "toutes ces sensations à Highbury", il me disait, "et le sens de camaraderie lorsque l'on suivait notre équipe. J'aimais aussi être dans les terraces, les blagues et le chambrage".

Il se rappelait des matchs d'Arsenal au milieu des années 70s - quand le plus fameux hooligan d'Highbury se nommait alors Johnny Hoy. 1m90, 90kg, Hoy était une grande gueule, il organisait les fans d'Arsenal pour repousser les firmes rivales qui cherchaient à envahir les terraces d'Highbury. Deux associés de Connell se rappellent "tout le monde sur les terraces à Arsenal étaient dans la crainte de Howe, et Dainton s'en est inspiré. Le message était simple - vous vous battez pour l'honneur d'Arsenal et défendez votre territoire si vous êtes attaqués".

En 1977, Connell a son premier moment de gloire quand il parle brièvement à la présentatrice anglaise et journaliste Janet Street Porter à propos de la mode londonienne pour un documentaire d'ITV. Cette interview démontre pas seulement ses intérêts dans la musique et la mode, mais aussi qu'à l'âge de 16 ans il était déjà un jeune homme confiant, qui parle bien, et qui a un certain charisme. Il était déjà un visage noir facilement reconnaissable dans les terraces d'Highbury.

Vers la fin des années 1970s, un grand nombre d'Afro-Caribéens étaient déjà dans les tribunes des matchs d'Arsenal. Beaucoup, comme Connell, étaient les enfants de parents arrivés en Grande Bretagne juste après la Guerre. Leurs expériences à Highbury à cette époque étaient mitigées. Le père de Collins Campbell est arrivé à Tilbury en 1953, et Collins, après de mauvaises expérences à Stamford Bridge et Upton Park, a trouvé refuge à Highbury. "C'était plus multi-ethnique dans les rues autour du stade. Mon premier match à Highbury a coïncidé avec les débuts à domicile de Brendon Batson contre Sheffield Utd en Mars 1973. Honnêtement, je ne le connaissais pas avant qu'il rentre, donc j'étais un peu choqué. J'étais aussi un peu nerveux en suivant les réactions de la foule. Mais c'étaient de bonnes réactions. Ils chantaient "Batson, Batson", et il applaudissait en retour. Tout le monde était à l'aise par rapport à ça. C'était notre premier joueur noir, et une inspiration pour beaucoup d'entre nous."

Pourtant, ce serait une exagération de dire que l'harmonie raciale était présente en dehors du stade. Quand j'ai placé une pub dans l'Islington Gazette pour avoir plus d'information à ce sujet, j'ai reçu 3 témoignages similaires, à propos de problèmes vers la station de métro Arsenal, ou dans les rues avoisinantes. Au milieu des années 70s, le leader du Front National John Tyndall admettait, "On espère gonfler nos rangs en lançant une campagne de recrutement dans les alentours des stades de Football". Donc comme dans d'autres stades, le Front National s'est montré présent autour d'Highbury à l'époque en vendant le magazine d'extrême droite - Bulldog - et en faisant campagne pour recruter des membres. Collins Campbell se rappelle, "C'est vrai qu'en général les fans d'Arsenal étaient plus ouvert que les autres - et la police était plus vigilante que dans d'autres stade - mais Dainton était très utile pour gérer ces problèmes à sa manière".

Des témoins se rappellent avoir vu Connell adopter une approche plus directe avec les activistes d'extrême droite. Collins Campbell se souvient, "A une occasion, il est venu affronter un gars qui le menaçait. Le gars du Front National lui gueulait dessus mais a finalement reculé. Une autre fois, Dainton a attrapé les brochures, a rigolé au visage du gars, et est partit avec ses brochures. C'étai hilarant, mais il y avait un vrai message derrière ses actions". Un autre du groupe de Connell se rappelle, "Par respect pour Dainton, on n'imaginait même pas d'utiliser le N-word devant lui. C'était un ami loyal, un fan, beaucoup de gars qui étaient autour de lui auraient pu basculer vers l'extrême droite, mais il ne l'ont pas fait grâce à lui. Ils l'ont même aidé à débarrasser les terraces du FN. Son influence a été énorme de ce côté là."

Une fois dans le Nord de Londres, Connell s'est invité à un rassemblement du Front National avec des amis à lui de la Horde (the Herd). Ils ont fait leur chemin jusqu'à la scène, ont récupéré un drapeau Union Jack sur le chemin. "C'était sa manière à lui, il utilisait l'ironie, la parodie, le sens de l'humour - peut importe - pour calmer ce qui pouvait devenir une situation extrêmement intense. Le regard de ces gens lors des rassemblements FN quand Dainton arrivait, c'était incroyable. Et bien sûr il les regardait d'une manière de dire : "Alors, qu'est-ce que vous allez faire?", ils restaient bouche bée!"

Il était adepte de la blague et du sourire, mais Connell n'était pas un ange. Il a compté plus d'une garde à vue. Une cicatrice faites au couteau sur sa tempe témoigne que les batailles sur les terraces pouvaient parfois dégénérer sérieusement. Dans une ère où le hooliganisme était décrit comme "une maladie anglaise", il était prêt à rentrer dans le tas et user de ses poings et de ses chaussures pour se faire respecter. Au début des années 1980s à Ashton Gate - stade de Bristol City - il a mené la charge avec "la Horde" et plusieurs fans de City ont finit à l'hôpital. Un observateur a noté "les fans de City se sont séparé comme la Mer Rouge".

Après ça, il y avait une bataille sur la Westminster Road de Bristol, où les vitrines étaient explosées et d'autres fans envoyés à l'hôpital. Dans les rues autour de Goodison Park, Connell a utilisé ses poings et ses chaussures dans une bagarre contre des fans d'Everton. Lors des trajets vers les matchs à l'extérieur, la Horde vandalisait des trains, pissait sur le sol, et hurlait des obscénités. Une Horde d'animaux - pas cool, pas malin. La liste est presque sans fin, Winterslag away en 1981, Liverpool en 1983. Qu'est-ce qui s'est passé? Connell répond, "Ceux qui étaient présent le savent, ceux qui n'y étaient pas n'ont pas besoin de savoir".

Aujourd'hui il est tenu en plus grande estime que d'autres hooligans de cette ère. Peut-être parce qu'il était celui qui racontait le mieux ses histoires. "Lorsqu'il parlait, il pouvait avoir l'attention de tout un wagon, ou de tout un Pub" se rappelle un fan d'Arsenal. "Il arrivait à faire rire tout le monde. C'était sa façon de décrire ses histoires - il avait cette personnalité". C'est aussi parce que Connell ne s'est jamais vendu, contrairement aux autres célébrités de cette ère. "Ca aurait été tellement simple pour lui de faire un documentaire TV ou ce genre de chose, vu ses connexion dans le show business, mais Dainton donnait plus de valeur à l'amitié et la loyauté", explique un de ses amis. Un des membres de la Horde raconte, "On lui a offert de l'argent pour faire un livre, mais pour ça faut donner des noms, et ce n'était pas une balance".

Dix ans après sa mort, le mystère l'entoure toujours. En Mai 1982, Arsenal s'apprête à rencontrer West Ham à Highbury. Pendant des années, la fameuse firme de West Ham, Inner City Firm (ICF) avait pris pour habitude d'envahir la North Bank. Avant ce match, les Gunners se passent le mot qu'une nouvelle attaque aura lieu contre leur tribune, et qu'ils cachaient des lames de rasoirs dans des pommes de terre. Ce match n'avait que 34.000 spectateurs, donc beaucoup ont préféré éviter les affrontements. A 14h45, environ 500 ICF se rassemblent en haut de la North Bank, prêt à charger plus bas. Ils dévoilent une longue banderole blanche avec les marteaux bordeaux et bleu.

Les bagarres éclatent partout dans la North Bank, puis à 14h55, un énorme fumigène détonne, la terrace est dans la fumée pendant 5 minutes. Les tabloids racontent que les fans de West Ham en sont responsables; en fait, ce sont des fans d'Arsenal qui l'ont allumé. Les rumeurs racontent que Dainton était derrière cette explosion. Un fan se rappelle, "C'était afin de montrer aux fans de West Ham que la North Bank appartient aux fans d'Arsenal. Tout le monde a dit que c'était Dainton, alors que ses associés racontent que c'était des fans de la Clock End". Il y a eu d'autres histoires à propos de Connell cette après-midi là. Dans tout les cas, ce fut la dernière attaque sérieuse des fans de West Ham en North Bank.

Après le match, un fan d'Arsenal a été poignardé à mort dans la station Arsenal. La violence dans le Football a atteint un nouveau palier à Highbury ce jour là. Malgré les histoires de terraces lors des derbys londoniens, c'était l'unique et seul mort à cause du hooliganisme à Highbury. La présence policière a depuis augmenté, il y a aussi la présence de caméras qui ont déplacé les bagarres aux rues plus loin des stades.

Connell est resté très actif dans les années 1980s, notamment lors d'une bagarre contre les fans de Millwall en Clock End, en Janvier 1988. On dit aussi qu'il a inventé le terme "Gooner". Dans les années 1980s, on se passait le mot que les fans de Tottenham, dans le prochain North London Derby, allaient moquer leurs rivaux en les appelant "goons" (idiots). Connell a anticipé les insultes des Spurs en l'adoptant pour les Hooligans d'Arsenal. Il raconte "c'était au départ utilisé entre nous dans notre groupe, comme un surnom, et bien que de nos jours des milliers de fans d'Arsenal se décrit comme Gooners, il y a aussi un fanzine qui s'appelle the Gooner, ce n'était certainement pas aussi utilisé à cette époque". Je lui ai alors demandé "Donc c'est toi qui a inventé le terme Gooner?". Il a répondu : "Oh, non, je dirais pas ça".

Vers la fin des années 1980s, Connell s'est calmé. Il a continué de suivre Arsenal, quand Michael Thomas a marqué ce fameux but lors d'un soir de Mai 1989 à Anfield pour le premier titre en 18 ans, on peut le voir clairement pogoer parmi les fans d'Arsenal, chapeau de bouffon sur la tête. A cette époque il a été employé par les Pet Shop Boys pour se charger de leur sécurité, avec son ami et fan d'Arsenal Peter Andreas. Il utilisait de son charme, et son sens de l'humour pour anticiper tout problème.

Le chanteur des Pet Shop Boys, Chris Lowe, se souvient : "Dainton se faisait des amis partout où il allait, dans n'importe quel pays. Il était reconnu partout, alors que Neil [Tennant] et moi personne ne nous reconnaissait!". Présent lors d'une soirée chez Elton John en costume blanc, ou lors de la fête pour les 30 ans de Matt Lucas, déguisé en "Mr. Pickwick", Connell était à l'aise pour se mélanger avec tout le monde, de Brian Eno (compositeur) aux chanteur des Sex Pistols John Lydon. Un showman, il était parfois dans la lumière avec les Pet Shop Boys, comme on le voit dans le clip "So Hard" dans les années 1990s, ou présent parfois sur scène lors des live.

Alors que les tournées des Pet Shop Boys se faisaient plus rare, Connell jonglait entre sa famille (père de trois enfants) et son travail dans la sécurité, il gérait aussi une boutique de valise à Oxford Street. Lors du soir de l'accident fatal à Moscou, il avait bu du Champagne et mangé du caviar Beluga avec les Pet Shop Boys et leur entourage, il était conduit vers une boite qui s'appelait the Roof quand le chauffeur perd le contrôle du véhicule et tape un arbre, la voiture plongeant dans la rivière.

Son nom divise les opinions. Après sa mort, Arsenal Football Club n'a pas accepté d'organiser une cérémonie dans le salon du stade. Deux ans plus tard, le conseil du quartier d'Islington a voté pour retirer la plaque installé sur Armoury Square. Seuls les histoires et anecdotes restent à propos de the Bear et de the Herd. 31 ans après que le Sunday Times décrit le Football comme un "sport de pauvres, joué dans des stades en ruines et regardé par des pauvres", ce sport a changé à travers les injections d'argent grâce aux chaines de TV. Les histoires de ces batailles en terraces, la camaraderie et les montées d'adrénaline lors de bagarres ne sont présent que dans les nombreuses histoires. La mémoire de Dainton Connell - ami loyal, combattant contre les discriminations, personnalité du showbiz, fan d'Arsenal, et Hooligan - reste encore présent dans les esprits de ceux qui ont croisé son chemin. Comme elle le restera.


Hommage des Pet Shop Boys lors d'un concert (avec apparition du chanteur du groupe Madness)