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Ken Friar - Président à vie

Démarré par Vince, 28-03-2012, 23:11:15

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Vince

28-03-2012, 23:11:15 Dernière édition: 03-09-2020, 19:40:05 par Vince

[small]Ken Friar en 1982 avec l'entraineur Don Howe, et la dernière recrue Tony Woodcock.[/small]

Kenneth John Friar OBE est un dirigeant historique d'Arsenal. Né à Islington en 1934 (il a 77 ans), il a commencé à travailler pour Arsenal à l'âge de 12 ans. Lors de l'AGM du 27 Octobre dernier un buste en bronze a son effigie a été dévoilé pour célébrer ses 60 ans à l'intérieur du Club. Un des ponts autour du stade porte son nom pour rendre hommage à son travail pour le déménagement et la construction de l'Emirates Stadium. Enfin il a reçu la distinction nationale d'OBE (Officer of the Most Excellent Order of the British Empire) en 2000 pour ses services rendu au football.

Depuis l'âge de 12 ans il a fait plusieurs boulot à Arsenal avant de devenir Company Secretary en 1973. En 1983, il est devenu Managing Director, un rôle qu'il a gardé jusqu'en 2000. Après ça il s'est concentré sur le projet de l'Emirates Stadium. Enfin en 2008 il redevient Managing Director après la résignation de Keith Edelman.

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[large]AST Q&R avec Ken Friar[/large]



Le dirigeant d'Arsenal a accepté un question/réponse avec l'AST mis en ligne aujourd'hui sur son site officiel. Je vous traduis quelques unes des réponses.

Bob Wall [son prédécesseur au poste de Managing Director de 1929-1977], avait écris un livre sur sa carrière à Arsenal appelé 'Arsenal from the Heart', est-ce que vous avez déjà été tenté d'écrire un livre, non seulement au bénéfice des fans d'aujourd'hui, mais pour les futur générations de supporters d'Arsenal?
Non, j'ai reçu plusieurs offres pour écrire un livre, je les ai toutes déclinées. Le Clubs ce sont les fans, les joueurs, les managers, etc ... pas la promotion d'un individu, comme le serait l'écriture d'un livre. Pour qu'une publication soit réussie, elle doit se vendre en grand volume, et pour ça il faudrait que je donne des informations confidentielles, ce que je n'envisagerai jamais.

Est-ce qu'il serait possible que les grands Clubs anglais suivent l'exemple des deux grands Clubs espagnols et négocient la vente de leur propres droit tv?
Non. Ca ne serait pas bon pour le football en Angleterre. L'approche collective permet aux Clubs à travers les divisions d'avoir des ressources pour être compétitifs et c'est la beauté de la Premier League. Le football c'est la compétition, et si on finit avec juste une poignée de super-riches en Europe, ça ne serait pas bon pour les fans ou le football.

Pendant de nombreuses années vous étiez considéré comme l'un des meilleurs dirigeants de Club du pays et la bonne personne pour diriger la FA. Est-ce que vous avez déjà été approché, étiez vous tenté?
J'ai été approché il y a pas mal d'années, mais ma vie et mon cœur est à Arsenal. Ce serait comme un divorce.

Comment la signature d'une star, en terme de paperasse/agent/vérifications ont changé de nos jours comparé aux 70s/80s?
Les transferts ont énormément changé à travers les années. Dans les 1970s les transferts étaient souvent complétés en moins de 48h entre les deux Clubs et le joueur. Maintenant on doit négocier non seulement avec l'autre Club et le joueur, mais avec de nombreux agents, et une myriade de conseillers professionnels incluant les comptables, avocats, conseillers financier, sans oublier le corps dirigeant : La Premier League, la FA, l'UEFA, the Home Office, le service d'Immigration, le permit de travail, etc ... La liste est sans fin.

Quel Club avez vous le plus apprécié visiter, pour l'accueil qu'ils donnent aux dirigeants et en général?
C'est une question difficile à répondre vu qu'il y avait et il y a toujours beaucoup de bons Clubs. Cependant, Ipswich Town doit être placé très haut sur cette liste. Ce Club est dirigé par la famille Cobbold, dont l'histoire est légendaire.

Quel a été votre meilleur moment dans l'histoire du Club, sur le plan sportif?
Encore une fois c'est difficile d'en trouver un car il y en a tant, mais ceux qui restent sont la victoire à Tottenham en 1971, quand on a gagné le doublé sous Bertie Mee, l'autre c'est à Liverpool en 1989 quand Mickey Thomas marque dans les dernières minutes nous permettant de gagner le titre sous George Graham.

Est-ce que vous pensez que l'histoire du Club, et la longévité de certaines personnes de l'ombre comme Joe Shaw, George Allison, Bob Wall, vous-même ont permit une certaine stabilité au Club à travers les années?
La stabilité c'est le pilier sur lequel le Club a été construit. Le Board a toujours pris du temps pour nommer des personnes, que ce soit sur comme en dehors du terrain, et ensuite on leur donne la possibilité de faire ce qu'ils savent le mieux faire. Ils ne sont jamais pressé quand les choses ne vont pas trop bien, et on ne s'est jamais enflammé lors des succès. La stabilité est la chose la plus importante.

Sans trahir des confiances, est-ce qu'il y a un joueur en particulier lors de votre période au Club que vous avez été deçu de voir partir.
Je suis toujours un peu déçu de voir partir de grands joueurs, mais le Club a toujours survécu et ça n'a aucun intérêt que de regarder le passé avec regret. On a eu pleins de grands joueurs, on en a encore, et je suis sûr qu'on en aura encore pleins à l'avenir.

Arsenal est un Club qui est toujours resté proche des ses groupes de Supporters, même quand ils ont été critiques envers ses dirigeants. Ca semble une volonté du Club d'essayer de forger de bonnes relations avec ses groupes de fans. Pensez vous qu'elles vont se renforcer avec le temps?
N'oubliez pas que tout le monde au Board, et tout ceux qui travaillent pour le Club sont des fans de cœur, donc on est pleinement au courant qu'un football Club dépend de ses fans. C'est pourquoi on a travaillé dur pour forger de bonnes relations avec nos groupes de supporters à travers les années. Évidemment, on a vécu des hauts et des bas mais je suis confiant que les fans seront toujours très proche du cœur de nos pensées, et on continuera de travailler du pour maintenir ces fortes relations.

Quand on lit les transferts que le Club a fait à travers les années, de Brynn Jones, Brian Talbot à Dennis Bergkamp par exemple, ils disent la même chose, que c'était un privilège de jouer pour une telle institution qu'Arsenal. Quelle est selon vous l'importance de l'institution Arsenal, dans l'esprit des joueurs que l'on approche pour rejoindre le Club?
L'histoire du Club et sa réputation ont encore une grande importance bien que les salaires soient un gros facteur de nos jours aussi! Sous Arsène Wenger, l'équipe est devenu connue pour donner sa chance aux jeunes joueurs et les développer en talents de classe mondiale. En plus de ça, les joueurs aiment notre style de jeu et aussi le fait que l'on soit basé à Londres est très attractif. Notre stabilité aussi est importante. Les joueurs aiment savoir où ils arrivent, et le fait que l'on privilégie une approche intélligente sur le long terme plutôt que de suivre les tendances du football est aussi attractif.

Quel a été votre joueur préféré de toute l'histoire d'Arsenal, et votre joueur préféré n'ayant jamais joué pour Arsenal?
Encore une fois, c'est une question impossible à répondre car il y a eu tant de grands joueurs à travers les années. Ce serait pas bien que j'en mette un plus qu'un autre en évidence parmi tout ceux que j'ai connu. Mais en ce qui concerne les joueurs qui n'ont pas joué à Arsenal, Pelé doit être haut sur cette liste.

Vous avez rejoins le Club select des personnalités du Club qui ont leur buste, qu'est-ce que vous avez ressenti quand le Club vous a parlé de ses plans pour le buste à votre effigie?
En un mot, embarrassé. J'avais absolument aucune idée que le Board ait décidé de m'honorer de cette façon, et une fois que j'ai dépassé le choc initial, je dois admettre que je me suis senti très fier pour ma famille.


clarck59

Sympa cette interview :up:
Une personne que je ne connais pas du tout, mais on sent l'amour qu'il a pour ce club :respect::respect:

verokiss14

travailler depuis ses 12 ans pour arsenal! Ca fait 65 ans de carrière pour le club! Chapeau bas!
"I'm going to make this the greatest club in the World"- Herbert Chapman 1925-
"A dream you dream alone is only a dream. A dream you dream together is reality" - John Lennon-

Vince

Son buste a été placé à l'intérieur de l'Emirates, l'occasion pour le Club et son Board de lui rendre à nouveau hommage aujourd'hui.










Atys

ça prouve qu'on n'est vraiment pas un club comme les autres
C'est réconfortant

clarck59

Mérité avec tout ce qu'il fait pour le club :respect:

Vince

23-07-2013, 15:51:52 #6 Dernière édition: 13-08-2016, 17:02:37 par Vince
MR F


... extrait du livre \"So Paddy Got Up\" par Arseblog. Ce chapitre est écris par Nick Ames, journaliste pour Arsenal.

La porte est légèrement ouverte quand je frappe, comme c'est souvent le cas. Ken Friar OBE a du regarder par sa fenêtre, ou marcher sur le balcon surplombant Drayton Park des centaines de fois - pour regarder ce panorama poignant du nouveau Highbury Square. Mais à cet instant il a les yeux rivés sur son Mac. On est en Aout, un mois particulièrement animé dans le football moderne, et l'homme que tout le monde appelle Mr Friar ne montre absolument aucun signe de laisser aller. C'est le jour qui commence sa 62ème saison en tant qu'employé permanent d'Arsenal. Quand on y ajouté 5 année comme employé temporaire, il a été un rouage dans la mécanique d'Arsenal pendant plus de la moitié de ses 125 ans d'existence. Personne n'a représenté aussi bien la tradition des Gunners, et son adaptation à travers les époques, même si avec auto-dérision il dit \"je cherche toujours un boulot normal!\".
Si le Club a que très peu changé pendant les 50 premières années qu'il y a passé, la dernière décennie les changements ont été positivement supersonics; ça n'a jamais été simple, plutôt comme il le dit souvent exténuant. Mais il a gardé toujours le même enthousiasme, le même esprit, tout comme la flamme dans ses yeux quand il se rappelle certains de ses souvenirs à Arsenal.

Les débuts datent d'il y a maintenant très longtemps, mais on va commencer par ça? Tout le monde connait l'histoire du moment où vous avez été engagé la première fois par Arsenal, mais c'est tellement remarquable que ça vaut le coup d'être répété.
\"Honnêtement, c'est pas une histoire dont je suis fier, c'est juste une de ces choses qui se sont passé, et je suppose que le temps l'a embellie. J'étais un enfant, et comme tout les autres, je jouais au football avec une balle de tennis à l'extérieur du Stade, sur Avenell Road. La balle a roulé, je cours après, elle disparait alors sous une grosse voiture. Je me suis glissé dessous pour la récupérer, puis j'entends 'qu'est-ce que tu fais gamin?' J'avais la peur de ma vie! C'était en fait George Allison, le manager de l'époque. Pour certaines raisons, il m'a demandé ensuite de revenir le lendemain au stade. Pourquoi est-ce que je lui ai obéit? J'en ai aucune idée encore maintenant - ça aurait été plus simple de m'enfuir, et ça aurait été la fin de l'histoire. Mais je suis revenu et je suis devenu directeur général d'Arsenal, voilà comment ça a commencé.\"

Vous êtes revenu, et alors ...
\"Je suis revenu, je l'ai vu - il m'a présenté au manager de la billetterie à l'époque, et donc j'ai commencé directement comme directeur! Non, en fait j'ai commencé pour la moitié d'une couronne par semaine de courir pour délivrer des messages de la porte d'entrée jusqu'aux bureaux pendant les jours de match. J'étais à l'école à Higbury County, donc c'était un plus. Mais croyez moi, je ne sais toujours pas pourquoi je suis revenu.\"

Mais de messager, à Directeur Général, il y a encore un incroyable écart. Comment cette progression s'est déroulée?
\"Quand est arrivé la fin de mes études, j'avais pleins d'opportunités. Je voulais être un agent de change, et il y avait un poste dans une grosse entreprise qui m'intéressait beaucoup. Je travaillais déjà pour Arsenal depuis 5 années, et le Club a contacté ma famille en leur disant qu'ils aimeraient bien que je vienne travailler plein temps.  Mes parents étaient d'accord, mais je n'étais pas très enthousiaste car le salaire en tant qu'agent de change était deux fois supérieur - £3 par semaine - par rapport à Arsenal. Finalement ils ont eu le dernier mot, et j'ai commencé comme employé temps plein en 1950, pour £78 par an. A partir de là, j'ai travaillé dans tout les départements. Le business était très différent à l'époque, même quand on était encore à Highbury aux débuts des années 2000, il n'y avait 109 employés à Arsenal . Ca a presque quadruplé depuis.\"

Ensuite, votre progression a été météorique ...
\"Disons que c'était une progression constante. Je suis d'abord devenu un peu plus impliqué dans ce qui se passait au Board en 1965 - à l'époque le gros poste c'était secrétaire, et je suis devenu son assistant. En 1973 je suis devenu moi-même le secrétaire; puis directeur général 10 ans plus tard. je suis resté à ce poste jusqu'à un âge où je pensais me consacrer au golf. Enfin j'ai été profondément impliqué avec Danny Fiszman dans le déménagement vers l'Emirates, comme vous le savez.\"

Est-ce que cette progression vous étonne?
\"Parfois quand j'y repense, oui, et je pense à comment le Club a changé et évolué. Mais rappelle-toi Nick, t'as grandit dans une période où tout était déjà là. A l'époque il n'y avait pas de photocopieuse, par exemple. Tout les documents devaient être tapés, et si il fallait 12 copies, la fille devait en taper 3 fois plus. Je rédigeais ces documents, et à l'époque ça pouvait prendre 1 journée pour être fait, aujourd'hui ça prend 5 minutes.
Un autre exemple - les billets. Chaque billet était produit par un imprimeur. Ils arrivaient sous forme de carnets, et ensuite il fallait vérifier manuellement, sur chaque siège, un par un. Ensuite il fallait les vendre et les gens faisaient la queue de l'entrée principale à la station de métro - des milliers de personnes quand c'était un gros match. On faisait tout ça avec peu de personnel, mais c'est inimaginable pour les gens.
Et c'était que des exemples - il y avait d'autres secteurs. Par exemple les joueurs étaient sous contrat d'un an, avec un salaire fixe par an, tout ces contrats étaient prolongé en une journée! On avait pas non plus un nombre énorme d'actionnaires, pas trop d'opération commerciales - au lieu de ça on avait la lotterie qui nous faisait gagner £1000 par semaine, et c'était une fortune. Puis finalement on a signé le contrat avec JVC, le plus gros contrat de sponsors maillot de l'époque, pour £100.000 par an, c'était un événement à l'époque. Tout a changé dramatiquement.\"


Les pratiques ont-elles changé dans le business. C'est maintenant moins familial?
\"Ca a toujours été, et ça l'est toujours, très cordial, mais il faut se rappeler aussi que même si l'ambiance familial à toujours été là, le Club a toujours été géré comme un business. Les Sir Samuel Hill-Wood et Sir Bracewell-Smith étaient tout les deux de très grands entrepreneurs; Denis Hill-Wood était aussi cadre dans une société d'agents de change; Sir Chips Keswick était le président de l'une d'elles. Donc ce n'était pas \"comment ça va mon vieux?\" - plutôt loin de ça. Une fois que la porte était fermée, c'est comme n'importe quelle entreprise. Dans la salle de réunion du Board ça a toujours été \"Mr le président\" ou \"Sir\", même si c'était suivit du prénom, et que l'on soit tous très bons amis en dehors.\"

Je compte 20 titres majeurs depuis que vous êtes au Club. Question général, lequel a été le plus satisfaisant?
\"Difficile d'en ressortir un en particulier; il y en a eu tant, de souvenirs, de succès.  Je suppose que ce doit être le doublé en 1970/71 car on avait rien gagné depuis 1953 - 17 ans sans rien, et soudainement on a gagné des titres. C'était énorme, tellement satisfaisant. Il y a aussi en 1989 à Anfield bien sûr. Mais le match qui vient est toujours le plus important - c'est ma devise.\"

17 années sans titres, ça remet les choses en perspectives. Mais ça me mène a demander si il y a eu des périodes noires - où l'avenir paraissait incertain.
\"Il y a eu certaines périodes où l'on pense que la lumière s'est éteinte, oui. Mais, honnêtement, ça a toujours été un endroit spécial pour travailler, et c'est le genre de travail que l'on est incapable de faire si on ne le fait pas par amour. C'est plus qu'un travail de 9h-17h, c'est un travail très exigeant. Je me rappelle qu'il nous arrivait de travailler plus de 80h par semaine régulièrement, pendant presque 6 ans, quand on travaillait sur le nouveau stade. Je me rappelle que Danny m'a demandé un jour 'Est-ce que t'es fatigué?' je lui ai répondu 'oui, un petit peu', alors il m'a dit ensuite que l'on avait travaillé 86h cette semaine là. Donc c'était une période très éprouvante.
On commençait les rendez-vous dans les bureaux d'avocats à 8H, et je mettais ma clé dans la porte de ma maison parfois le lendemain matin à 6H. Mon fils vivait chez nous à l'époque, car sa maison était en rénovation - un jour j'ai fais attention à ouvrir la porte doucement pour réveiller personne. Il descend les escalier et me demande 'C'est à cette heure si que l'on rentre?!' C'est ce que je lui disait quand il était plus jeune.\"


C'est étonnant ...
\"Hé bien, pour moi c'était surtout un privilège. J'ai eu tant de chance de travailler pour ce Club. On travaillait en équipe, on avait une grosse solidarité en dehors des terrains, et ça a toujours été 'on' plus que 'je'.\"

Et dans ce \"on\", beaucoup de personnages mémorables à travers les époques, bien sûr, un en particulier vous viens à l'esprit?
\"Il y avait tellement de caractère à l'époque que l'on ne voit plus aujourd'hui, comme Dennis Hill-Wood, le père de Peter - c'était un personnage avec beaucoup de caractère, apprécié de tous, vraiment dans la tradition du Club. Des ex-joueurs aussi, ceux qui reviennent et travaillent ensuite avec nous. On voit toujours les gars de la saison 1970/71 régulièrement par exemple, et d'autres à travers les années. Arthur Shaw a maintenant 84 ans et il vient toujours régulièrement. Cette affinité, cet amour, ça ne compte pas pour rien.\"

Et puis il y avait aussi Danny ...
\"Un phénomène. Ce qu'il a fait était phénoménal. Il a tant donné, et probablement perdu beaucoup d'argent aussi, en se dévouant aussi toutes ces semaines à environ 80h - sans oublier qu'il avait une autre entreprise à gérer aussi. Il était énormément dévoué pour le Club, il l'aimait - il portait les mêmes chaussettes rouges à chaque matchs par superstition, et on allait à tout les matchs ensemble, domicile comme extérieur. C'était un grand, grand personnage, et un homme très charmant.\"

Qu'est-ce qui fait d'Arsenal un Club si différent des autres?
\"Ce sont les gens qui font ce Club. Les fans, le manager, tout les gens qui travaillent pour le Club ... On a des valeurs qui je pense sont précieuses à toutes ces personnes, et on ne doit jamais les perdre de vue - elles étaient respectées déjà il y a 80-90 ans par la famille Hill-Wood, et ont été perpétué ensuite jusqu'aujourd'hui. Je suppose, si j'ai réussit quelque chose, c'est de faire partie de ces gens qui ont fait perdurer ces traditions. Les traditions ne paient pas les salaires, mais c'est très important dans la structure d'un Club.
Voilà un exemple. En 1939, les joueurs qui partaient à la guerre devaient recevoir un bonus de £500 - une belle somme à l'époque. Ces bonus étaient prêté au Club à un taux de 2%, donc en fait ils n'avaient jamais reçu ces sommes. En 1980s on s'était rendu compte de l'erreur - le Chairman et moi avons donc cherché un par un ces ex-joueurs pour leur donner ce bonus 40 ans après. C'est le genre d'exemple qui met en évidence les valeurs que l'on cherche à faire vivre.\"


Le nombre de managers avec lesquels vous avez travaillé dépasse la dizaine, mais avec Arsène vous avez été particulièrement proche ...
\"C'était une grande époque. Il est bon a tout ce qu'il fait, il y a de quoi être envieux! On était une fois à une réunion avec des gens de 4 ou 5 langages différents, et il n'a pas arrêté de parler dans chaque langue, sans effort. Une ou deux fois il m'a vraiment impressionné - on a un joueur relativement inconnu qui nous est recommandé, et il nous sortait tout son parcours professionnel, ses détails personnels, de sa tête. On était en Espagne récemment, et il connaissait tout les joueurs sur la feuille de match, et il connaissait tout d'eux. Il a un cerveau phénoménal en terme de football, mais on peut discuter de n'importe quel sujet avec lui, il s'en sortira avec un aplomb remarquable. J'ai voyagé dans le monde entier avec lui, et je ne l'ai jamais vu perdre son calme avec qui que ce soit! Ca va sans dire que l'on a eu une grande chance de l'avoir, et le jour où il décidera de nous quitter, ce sera certainement un des plus tristes.\"

Sinon, est-ce que vous auriez imaginé un jour avoir un pont à votre nom?
\"Je suis un peu embarrassé .. Si j'attrape les responsables! On avait prévu quelque chose pour commémorer Danny, ensuite la réunion s'est arrêtée et lorsque ça a été annoncé, ils ont décidé d'ajouter mon nom pour le second pont. Je ne me rappelle même pas ce que j'ai dis pendant la cérémonie - surement un truc du genre \"quand j'ai commencé la seule chose que je pensai qu'ils nommeraient après moi serait un cintre\". Pas besoin d'ajouter que le lendemain ils m'ont faire faire un cintre avec mon nom dessus! Mais c'est incroyablement flatteur d'avoir un pont à son nom - maintenant j'attends la permission pour mettre un péage de chaque côté!\"

Quand vous traversez ce pont chaque jour, quand vous marchez entre Highbury House et le stade, est-ce que vous sentez que vous avez toujours autant d'energie qu'avant?
\"Hé bien, j'ai réduis maintenant; ce n'est plus que des semaines de 60 heures! Non, je suis toujours là le matin à 8H - j'essaie de ne pas rester le soir, et plus rien ne m'y oblige. Mais écoute, je travaille parce que j'aime cet endroit, et les gens qui y sont. Je prends toujours beaucoup de plaisir à travailler ici, et je suis probablement le gars le plus chanceux du monde, de pouvoir continuer de faire ce que j'ai toujours adoré faire.\"

L'interview arrive à sa fin, on se dit au revoir, et l'instant suivant après avoir fermé la porte, je l'entend rappeler une des personnes qu'il a manqué pendant mon entretien. Il reste 6h de travail et pas une seconde ne sera gaspillée, car aucune ne l'a jamais été.
Le paysage de son amour a peut-être changé à jamais, mais cet homme dont les services rendu au Club dépassent l'âge combiné de Theo Walcott, Jack Wilshere et Alex Oxlade-Chamberlain n'est pas prêt de prendre sa retraite.

gunner4life

merci Vince, super sympa cet interview

Vince


Nytak

Sympa l'ITW, merci Vince :)
C'est cool de parler du changement dans le club, des 17 ans sans titres etc.

jones79

Vraiment excellent cet article

DiosBergkamp


gunners_dz


Vince

Une nouvelle statue, cette fois-ci de Ken Friar, lorsqu'il était enfant*, en face du Ken Friar Bridge.



* surement une référence à son enfance, quand il jouait au football contre le mur d'Highbury, avant de travailler pendant plus de 62 ans à Arsenal.

jones79

Franchement cet homme a traversé l'histoire d'Arsenal. Combien de souvenirs a-t-il ? Combien de joueurs a-t-il vu passé?  :wtf::respect::respect::respect:

Vince

J'ai vu une citation qui m'a fait rire, il avait declaré au début d'un entretiens pour le Telegraph : \"J'aimerai dissiper une rumeur : je n'étais pas là en 1886!\"

Vince

Voilà les photos officielles ...

[large]La statue du Ken Friar Bridge[/large]


Le Ken Friar Bridge est maintenant accompagné d'une statue, celle de Ken Friar enfant. Sa famille et ses amis, ainsi que des membres du staff d'Arsenal lui ont rendu une nouvelle fois hommage par cette occasion. Cette statue le représente en 1945 lorsqu'il jouait au foot contre le mur d'Highbury. Et derrière la statue on peut lire son histoire, comment l'enfant qui jouait au foot à proximité du stade est devenu un employé du Club alors qu'il avait 12.
















Lord Harris of Peckham à gauche (Un autre dirigeant, membre du Board)


jones79

Bel hommage à un homme 100% Arsenal.

DiosBergkamp

Il a pas beaucoup grandis

Vince

Bon anniversaire à Ken Friar, 82 ans, dont 70 à Arsenal :respect:


Ben4

Bon anniversaire Ken Friar!
"My heart is tied to this football club-Arsenal is my life. This club has deep-seated roots and a tremendous heritage and it is my aim to uphold these important values and help create new history for future generations to recount.\" Arsène Wenger

clarck59

Bonne anniversaire à lui.

Vince


TheMerse

Si tu me dis que c'est toi qui l'as prise, je t'aime plu ! :lol:

Lba


jones79

Toujours là, Ken Friar.

Ben4

"My heart is tied to this football club-Arsenal is my life. This club has deep-seated roots and a tremendous heritage and it is my aim to uphold these important values and help create new history for future generations to recount.\" Arsène Wenger


TheArmoury

On s'en souvient encore de la d

Vince

CiterKen Friar - C'est comme perdre mon petit frère



https://player.arsenal.com/video/arsene-wenger-ken-friar

"Ma première rencontre avec Arsène, c'est lorsqu'il est arrivé du Japon. Peter Hill-Wood, Danny Fizsman et David Dein étaient allé le voir au Japon pour discuter avec lui.
En revenant, ils l'ont recommandé au Board, qui a accepté ces recommandations. Et Arsène s'est envolé pour Londres une fois qu'il avait terminé la saison avec Grampus Eight.
C'était un homme très impressionnant, réfléchit, brillant, capable de discuter avec vous de n'importe quel sujet, il était et est un homme très impressionnant.
Oui c'était un risque, mais ce n'était pas la première fois que ce Club a pris un risque. On essaye de les réduire le plus possible.
On y a réfléchit sérieusement, et on a décidé de prendre ce risque.

Quand il est arrivé, bien sûr il avait un avantage sur le marché car il connaissait tout les joueurs étrangers. Et il a pu faire venir de grands joueurs.
De Emmanuel Petit à Overmars et pleins d'autres. Je me rappelle une fois, et je l'ai fais seulement une fois, on nous avait recommandé un jeune joueur étranger.
Quand je lui en ai parlé, il m'a répondu "non je ne pense pas Ken, il s'est cassé la jambe il y a 2 ans et il n'est pas complètement stable, il vient de divorcer et il a deux enfants".
Il connaissait la vie de tout ces joueurs alors qu'on ne connais qu'un nom. C'était un puits d'informations sur des joueurs que l'on ne connaissait pas.
Et comme on le sait il a signé des joueurs, comme Nicolas Anelka, des joueurs que l'on ne connaissait pas du tout avant.

Là où il est vraiment exceptionnel, c'est qu'on s'asseyait avec lui, on discutait et quand il demandait combien d'argent il a de disponible pour les transferts.
Et qu'on lui réponde 5 millions ou 50 millions, il disait "d'accord, parfait, maintenant je sais avec quoi je peux travailler".
Il ne se mettais pas à râler et crier "comment je peux travailler avec 5 millions ?", jamais. Tout ce qu'il faisait était réfléchit, et c'était quelqu'un de très raisonnable.
Et on pouvait lui expliquer les raisons, et il les comprenait.

Je ne pense pas qu'on aurait pu construire ce stade sans les succès qu'il a obtenu. Parce que l'on devait trouver une énorme somme d'argent, et pleins d'autres choses.
Acquérir des propriétés, ce n'était pas juste le stade à construire. Il a énormément aidé, sa stature a aidé pour convaincre les autorités, avec les partenaires commerciaux et les banques.
Avoir un homme comme lui aux commandes de l'équipe symbolisait la stabilité.

Je vais faire en sorte qu'il respecte cette promesse, il m'a dit qu'il le ferait avant de partir, mais je lui avait demandé de prendre des vacances.
Il m'a répondu qu'il en avait prise en 1983. Même pour une soirée d'anniversaire à 18h00, il voulait rentrer à 19h45 pour voir un match.
Maintenant avec la technologie il peut enregistrer et regarder 6 matchs dans la soirée jusqu'à toute la nuit.

Le départ d'Arsène c'est pour moi comme perdre un petit frère. Je l'aime beaucoup, c'est un homme remarquable.
Non seulement il a respecté les valeurs du Club mais il les a élevé dans son comportement au quotidien. Il était très investit.
J'ai travaillé sur énormément de transferts avec lui. On a rencontré des joueurs étrangers, des agents, et autres, et il a toujours été très franc et honnête avec eux.
Rien qu'être assis lors des réunions avec lui, l'écouter parler, c'est un homme très intelligent, il sait ce qu'il veut, et probablement 9 fois sur 10 il y arrive."