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Ian Ure

Démarré par Vince, 11-01-2017, 13:46:02

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Vince

Encore une fois dans la série 'Defining Moments' pas un joueur qui a grandement marqué l'histoire du Club (pas la meilleure période de l'histoire du Club non plus) mais une interview intéressante de Ian Ure.

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RECORD MONDIAL I

J'ai signé à Arsenal en 1963. Le montant du transfert était de £62,500. Aujourd'hui ça fait pas beaucoup, mais à l'époque si. En fait, quand je suis parti de Dundee, c'était le transfert record dans le monde pour un défenseur. De nos jours, les montants sont obscènes dans le Football. Bonne chance aux gars qui en profitent. J'ai une histoire pour vous : il y a quelques années quand John Terry gagnait 250k/w, j'ai calculé que pendant mes 16 ans de carrière, le total de tout ce que j'ai gagné correspondait à 3 jours de paye de Terry. Et pourtant j'ai joué pour Arsenal et Man Utd. Si je jouais maintenant, je vivrai dans un château, avec 6 Ferrari Testarossas garé devant!

Bref, ce transfert vers le sud était inévitable. Je jouais bien pour Dundee, et il y avait beaucoup de Clubs intéressés. Bien que je sois un jeune homme de Ayr, il y a toujours eu quelque chose à propos d'Arsenal qui m'attirait. Quand j'étais enfant, j'étais impressionné par les histoires du grand Arsenal des années 30s et 40s. En plus de ça, le grand Billy Wright était le manager et c'était énorme que quelqu'un comme lui veuille me signer. Le montant était très important mais je n'ai pas ressentit de pression supplémentaire. Ce n'est pas moi qui ait fixé ce montant. C'était entre Dundee et Arsenal!

UNE PÉRIODE COMPLIQUÉE

C'était un changement très important pour moi d'aller dans le sud. J'étais excité, et pensait réellement qu'on pourrait jouer les titres. Mais très rapidement j'ai réalisé que ce ne serait pas le cas. Rien que quelques semaines après mon arrivée je savais qu'on était très loin d'être suffisamment bons. C'était décevant quand je suis retombé sur Terre. Où Commencer? Billy Wright était un homme charmant. Très sympa. Trop sympa pour le boulot de manager.

On avait de supers attaquants. Joe Baker a marqué beaucoup de buts. Il était rapide, mais n'avait pas un gros volume de jeu. George Estham avait lui une technique de magicien. Mais l'équilibre de l'équipe était pas du tout bon. Il n'y avait pas de milieu. Les attaquants ne revenaient jamais défendre, et on était tout le temps exposés. Si on marquait 3 buts ... on en concédait 5. Geordie Armstrong est arrivé et a montré comment il fallait jouer. Il avait une énergie sans fin, et défendait dès l'attaque.

On perdait le match le weekend, et le lundi matin post-mortem. Les jeunes joueurs étaient visés par les critiques et c'était inacceptable. Certains joueurs séniors se permettaient de dire ce qu'ils voulaient, et Billy Wright n'était pas suffisamment fort pour s'en prendre à eux. Ni son adjoint Les Shannon. Comme je l'ai dis - et d'autres l'ont dit aussi - Billy n'était juste pas suffisamment fort pour ce poste.

PROBLÈME AU GENOU

Cet épisode a marqué ma carrière à Arsenal. On jouait Aston Villa lors de ma seconde saison, et Tony Hateley me tacle. "Oh, c'est pas normal ça", je me dis, en regardant mon genou droit. Je savais que quelque chose n'allait pas et je suis sorti. Mais le Club a mis 6 semaines pour comprendre que ça venait du cartilage. Ils m'ont opéré et 6 semaines après j'étais de retour sur le terrain. Le Club avait désespérément besoin de moi, et j'ai été précipité bien trop tôt.

Après ça je n'ai jamais été le même. Mon genou explosait comme un ballon pendant les 7 dernières saisons de ma carrière et je prenais régulièrement du Butazolidin après les matchs. C'était comme un super-anti douleur, et anti-inflammatoire. Ils donnaient ça aux chevaux, bon dieu. Maintenant ils n'osent même plus en donner aux chevaux. Ce truc était sérieusement fort. Et j'en prenais tout le temps, puis 10 ans plus tard un éminent docteur, Alan Bass, qui travaillait avec l'équipe d'Angleterre, me dit qu'il veut utiliser mon arthrite au genou comme un cas d'étude pour ses étudiants, sur les effets néfastes de ces pilules!

WEMBLEY

Bertie Mee est arrivé et la dynamique a changé. Il y avait de bonnes vibrations. On était sur le bon chemin, et l'équipe était une équipe. On perd 2 finales de Coupe de la Ligue vers la fin des années 60s et on aurait du les gagner. On a explosé Leeds en 1968 et on aurait du gagner - mais on l'a pas fait. L'année suivante, on tombe en finale contre Swindon Town, une équipe de 3ème division. Le terrain de Wembley était une honte. Quelques jours avant il y avait eu The Horse Of The Year Show, et ils ont transformé cette magnifique surface en bourbier sans drainage.

On a quand même dominé Swindon. Leur gardien, Peter Downsborough, fait le match de sa vie. Ils marquent, on égalise avec Bobby Gould, ils prennent à nouveau l'avantage sur un but casquette, alors que la balle est freiné dans la boue. Et puis ils marquent un troisième en contre. Après le match Frank McLintock était apoplectique. "Comment ça a pu arriver? On va gagner quelque chose un jour?" qu'il a crié. On était sur la bonne voie, mais ces journées sombres à Wembley - particulièrement cette seconde finale - étaient difficile à avaler.

RECORD MONDIAL II

Je ne m'attendais pas à quitter Highbury - et je ne le voulais pas. Je m'attendais à finir mon contrat ici, dans une équipe qui était sur une tendance positive. Donc je ne m'attendais pas à ce que Manchester United - champions d'Europe la saison précédente - s'intéresse à moi. Et pour £88,000, encore un record mondial pour un défenseur. Pourtant j'avais de gros problèmes au genou, et j'avais 30 ans.

Arsenal, je peux les comprendre, était d'accord pour me vendre, et pour pas mal de raison ce transfert était bon pour ma carrière, sur le papier au moins. Mais le staff médical à Manchester United était une vraie farce. Ils me demandaient juste de plier ma jambe, et c'était tout. Je ne pensais même pas réussir ma visite médicale, donc quand j'ai eu l'occasion de signer mon contrat, je l'ai fais rapidement! Malheureusement Man Utd n'était pas bon. Ils ont été relégué quelques années plus tard, et ça pouvait se prévoir. Beaucoup trop de leurs grands joueurs étaient trop vieux et plus motivés.

C'était triste de quitter Arsenal, mais c'est le Football. J'ai apprécié mon temps dans ce grand Club. En tant que membre du Club des 100, je suis venu récemment et revu quelques anciennes têtes - Pat Rice, Bob Wilson et les autres - et j'espère venir à Londres pour d'autres matchs à l'avenir car cette équipe est une joie à regarder. C'est un peu différent que quand je vais voir mon équipe locale - Kilmarnock...




Ian Ure - Arsenal (1963-1969) 202 titularisations, et 2 buts.

jones79

Malheureusement il est parti au moment que l'équipe de Mee allait gagner des trophées