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Peter Storey

Démarré par Vince, 07-09-2015, 20:41:24

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Vince

07-09-2015, 20:41:24 Dernière édition: 07-09-2015, 20:50:45 par Vince
Il a 70 ans aujourd'hui, et voilà son histoire ..





Il avait sortie son autobiographie il y a 5 ans, True Storey: My Life and Crimes as a Football Hatchet Man, ça résume un peu le personnage. Sur le terrain un joueur très rugueux, voir plus que ça. Même à l'époque où ce genre de joueur était beaucoup plus courant, il était le plus craint par ses adversaires. Surnommé "hatchet man" (homme de main), il était aussi talentueux, il a joué un grand rôle dans les succès d'Arsenal au début des 70s (coupe d'Europe en 1970,  doublé coupe-championnat en 1971) et compte 19 sélections avec l'Angleterre.

A 16 ans il rejoint Arsenal, où il est formé, le natif du sud ouest de Londres fera ses débuts avec l'équipe première en 1965 à l'âge de 20 ans. A l'époque il joue plutôt arrière latéral, mais très tôt son agressivité fait parler, dans le Daily Express on peut lire "Storey surjoue le rôle du dur à cuire". Il assume complètement ce personnage, il explique dans son livre "Je n'essaierai même pas de m'excuser pour ce que j'ai fais sur un terrain. Le truc c'était de rentrer dans le lard aussi tôt que possible, les frapper durement, les sonner, leur faire sentir comme si ils avaient vécu un accident de voiture ou qu'ils rentraient dans un mur de brique." Il dit aussi : "Voilà quelques mots qui ont été utilisé pour me décrire : assassin, bastards' bastard (venant de Ron 'Chopper' Harris), boot boy, bully, calculating, 'cold eyes', destructive, dirty, hatchet man, merciless, pernicious, rogue, ruthless, thug, vicious."

Petit à petit il gagne sa place jusqu'à devenir un joueur régulier d'Arsenal lors de la saison 66-67. Il finit par devenir un milieux défensif, un spécialiste du marquage individuel. Le sommet de sa carrière reste les trophées remportés où il a joué un rôle capital, notamment la FA Cup où il marque 4 buts, dont 2 en demi finale contre Stoke alors que les Potters menaient 3-1 (voir vidéo). Il raconte dans son livre qu'il a faillit ne pas être titularisé lors de la finale : "C'est comme si j'avais passé des heures à faire l'amour à la plus belle femme du monde, pour qu'on me tire du lit a quelques seconde de l'orgasme" Mais il jouera ce match et les Gunners l'emporteront grâce au fameux but de Charlie George.

En Décembre 1971, Mee signe la star Alan Ball, le champion du monde 1966 prend sa place dans le XI. Storey et d'autres joueurs vont se plaindre à la direction quand ils apprennent qu'il gagne £250 par semaine, plus du double de leur salaire. Après le doublé, Arsenal ne gagnera plus de titre pendant un moment, même si les Gunners participeront à quelques finales. Et Peter Storey jouera moins régulièrement, il sera plusieurs fois sanctionné par le Club pour refus de s'entrainer avec la Reserve. Et en Mars 1977 il quitte Arsenal pour Fulham qui avait recruté quelques stars sur la fin comme  George Best, et Bobby Moore. Finalement son contrat est annulé et il prend sa retraite en Novembre 1977.


Le joueur du mois Peter Storey avec le Chairman Denis Hill-Wood en 1971

Maintenant hors des terrain, la vie de Peter Storey était tout sauf ordinaire. D'abord sa vie sentimentale : Il divorce de sa femme Susan 6 mois après leur mariage en 1969. Elle le quitte définitivement en Février 1971 à cause de son style de vie fait "d'alcool et d'imprudences". Il rencontre sa seconde femme Cathy dans la boite Playboy de Londres en Mai 1972. Ils se marieront en 1975 et ils auront une fille ensemble. Il marie sa troisième femme Gill peu après la naissance de leur fils en 1981. Il aura 2 autre enfants avec elle. Il quittera ensuite sa femme pour se marier avec une française Danièle. Puis il quittera Danièle pour revenir avec Gill .. avant de quitter à nouveau Gill et ses 3 enfants pour Danièle. En 2010, à l'écriture du livre, il dit être en contact régulier avec ses enfants, mais n'a aucune nouvelle de sa première fille depuis des décennies.

Sa vie de criminelle commence en 1975, alors qu'il lutte dans sa vie après-football. Il achète un pub, le Jolly Farmer à Islington, un bail de 3 ans. A l'époque c'était très courant qu'un joueur, une fois en retraite, investir dans un pub. Quand son mariage avec Cathy se détériore, il passe plus souvent ses soirées au pub, avec beaucoup d'alcool et de femmes, plutôt qu'avec sa femme. Il devient plus dépendant à l'alcool vers la fin de sa carrière à Arsenal. Il investit aussi dans une compagnie de taxis dans le nord de Londres, qui sera un échec financier. Pour récupérer l'argent perdu, il devient un criminel et aide financièrement les gangster locaux, the Barry brothers, dans leur projet de contrefaçon de billet. Il est arrêté, une fois en prison, avec d'autres voyous il organise un nouveau projet, un bordel appelé le Calypso Massage Parlour. Le but était de gagner suffisamment d'argent pour filer vers l'Espagne où il pourra échapper à son procès pour contrefaçon de billet. Il a été arrêté à nouveau et plaide coupable pour proxénétisme en 1979. En 1980, le procès pour la contrefaçon de billet se termine enfin, il prend 3 ans de prison. En 1982, il vole deux voitures qu'il a loué pour son entreprise de taxi, et prend 12 mois de sursit.

Après une longue période de chômage, il travaille dans un marché à Londres. En 1990 il fait 28 jours de prison pour avoir importé d'Europe 20 vidéos pornographiques, qu'il avait caché dans la roue de secours. A sa libération, il travaillera comme chauffeur de taxi à Islington, pour une entreprise qui appartient à Tommy Adams (chef de l'Adams Family ou A-team, une des plus puissantes organisation criminelle britanniques). En 1995, il travaillera comme chauffeur à Istanbul pour Hamad bin Khalifa Al Thani (Emir du Qatar) et son entourage. En 2004 il déménage dans un village près de Toulouse, dans le sud de la France avec Danièle. Il a vendu la plus part de ses souvenirs de footballeur et de ses médailles pour £20000. "Je n'ai jamais été un grand criminel, juste un ancien footballeur stupide, avec plus d'argent que d'intelligence ... ça a l'air tellement énorme, tellement glamour toutes ces histoires. Tout ce que j'ai fais c'est prêter de l'argent à des types, qui je pensais me feront gagner quelques livres" Il assume sans problème que la motivation derrière son livre est aussi financière, après la bankrupt, la prison, et les divorces, pouvoir bien vivre dans le sud de la France.


clarck59

Merci pour la traduction :up:
Drôle de vie tout de même.

Tifo

C'est vrai que c'est une histoire qui sort du commun :green:

jones79

Un joueur très important dans l'équipe de Bertie Mee.

ASH001

Quel vie ce Peter Storey quand même !!!!!
1ere LIGNE

Bouligoal

Un destin à la Souleymane Diawara :P
229 !!!!!!!!!!!!!!!!!!

Vince

CiterLui, c'est Peter Storey, « Le salaud des salauds »



Peter Storey, en train d'étrangler Gerd Muller

https://www.sofoot.com/lui-c-est-peter-storey-le-salaud-des-salauds-481769.html

Difficile d'imaginer que l'Angleterre des années 1970 surnomma cet homme le « salaud des salauds » . En 2011, Peter Storey accueille le jour de son 70e anniversaire sur le perron d'une modeste maison, en short et claquettes. Comme tant de retraités britanniques ayant choisi de terminer leur existence dans le sud-ouest de la France, l'ancien défenseur d'Arsenal habite depuis huit ans un village reculé de la vallée du Lot, avec sa quatrième femme, Danielle, une Française rencontrée à Londres, un chien, deux chèvres, six poules et sept chats. Lui-même miaule plus qu'il ne parle. Jusqu'à ce qu'on évoque sa place dans l'histoire du football anglais : celle du hatchet man, le casseur. Là, le grand-père se fait précis : « La clé, c'est de frapper tôt dans le match, parce qu'à ce moment-là, l'arbitre ne t'expulse pas. Il faut viser le ballon et - sans vouloir lui casser la jambe - prendre bien l'homme aussi. Le premier choc doit ressembler à un accident de voiture ou une collision avec un mur de béton. »

Brutal ? Simplement consciencieux, selon l'intéressé, qui nous parle d'une époque où la Premier League ressemblait plus à une grande baston géante qu'au divertissement international pour petites filles qu'elle est devenue avec le temps : « Dans ces années-là, chaque équipe avait un joueur comme moi. Certaines en avaient même deux ou trois. Moi, j'étais jeune et je voulais rester dans l'équipe. Alors je faisais ce qu'on me demandait de faire, et je le faisais bien. » Voilà : le « salaud des salauds » n'était qu'un professionnel comme un autre. Mais quel professionnel !


Formé à Arsenal, Peter Storey se fait dépuceler dans les années 1960 au contact du terrible Dirty Leeds de Don Revie. Dans son livre, True Storey: My Life and Crimes as a Football Hatchet Man ( « Histoire vraie, ma vie et mes crimes en tant que casseur » , N.D.L.R.), l'ancien international explique que sa dureté s'est forgée lors de son premier déplacement à Elland Road, durant lequel il se mangea un méchant coup de boule balancé par un Écossais du nom de Jim Storrie. « Ça m'a choqué ! J'avais une énorme bosse, et je m'attendais à ce que mes coéquipiers me consolent dans le vestiaire après. Mais pas du tout ! Ils étaient morts de rire et m'ont hurlé : "Bienvenue à Leeds, mon petit !" » La leçon sera vite apprise. Avec Arsenal, Storey réussit le doublé Cup-championnat lors de la saison 1970-1971. Son rôle, c'est de découper tout ce qui passe. Le mercredi, entre deux matchs de championnat, Peter met l'Europe à sa boot. Après avoir remporté la Coupe des villes de foires via notamment un succès sur l'Ajax d'un Cruyff totalement muselé par Storey, Arsenal tombe sur la Lazio du cinglé Giorgio Chinaglia en 1971.

Après le match dans la capitale italienne, les deux équipes se retrouvent dans un restaurant du centre-ville pour un dîner prétendument amical. Agacés par le comportement des Italiens pendant le match, les Anglais passent la soirée à se moquer des petits sacs à main en cuir offerts par le club de Rome. Quand Kennedy et Marinello voient cinq joueurs italiens en train de s'admirer devant la glace dans les toilettes, la bagarre explose. Vexé, l'un des Romains jette les sacs à la figure de Bob McNab, avant de lui attraper l'oreille et de l'envoyer valdinguer sévère. « Deux minutes plus tard, le restaurant s'était transformé en scène de guerre » , raconte John Roberts, ancien défenseur d'Arsenal. « J'étais assis à côté de Storey, se souvient quant à lui le capitaine Frank McLintock. Il ne parlait pas vraiment, il grognait. Ce soir-là, il n'a fait que mater les Italiens en grognant comme un chien. » La mêlée se déplace à l'extérieur, où Storey trouve rapidement sa cible : « C'était un mec qui avait été vraiment méchant sur le terrain. Je l'ai regardé avec un grand sourire et je me suis préparé pour lui mettre une mandale du droit. Le beau gosse a mis ses mains devant son visage pour se protéger. C'était vraiment tentant, mais j'ai entendu les flics arriver, alors je me suis calmé. »

À cette époque, Storey n'est pas seulement une brute ; il est une référence à son poste. Dix-neuf fois international sous le maillot de l'Angleterre aux côtés de champions du monde comme Bobby Moore et Gordon Banks, le défenseur fait les gros titres pour ses duels épiques contre George Best, la rock star de Manchester United. Au point qu'il réussit un jour à faire perdre son sang-froid au Nord-Irlandais en direct lors de l'émission télé Parkinson, sur la BBC. « Storey ? C'est une blague ! Ma grand-mère serait plus efficace » , déclare le cinquième Beatle. Quelques années plus tard, Best accusera Storey d'avoir menacé de lui casser les jambes. « Ça, il l'a inventé. Il s'en est même excusé quand on s'est retrouvés coéquipiers à Fulham à la fin de nos carrières » , se défend aujourd'hui l'ancien défenseur. L'année du doublé, Storey empoche 100 livres par semaine, comme tous ses coéquipiers. « Ce n'était pas un mauvais salaire, mais on était beaucoup moins bien payés que les meilleurs joueurs de Tottenham ou de Manchester United. Arsenal, c'était comme les communistes. Ils voulaient que tout le monde touche le même salaire. Ce club a toujours été radin. Ils essaient de faire plus ou moins la même chose aujourd'hui, mais je ne suis pas sûr que ça marche. » Le transfert vers Highbury pour 250 livres par semaine de l'un des meilleurs joueurs anglais de l'époque, Alan Ball, viendra finalement foutre la merde dans le vestiaire du champion. « Ball était un milieu offensif vif et doué, mais surtout, il aimait bien parler de son énorme salaire. Le club a essayé de nous cacher la vérité, mais Alan était content de nous raconter. Ça a cassé l'esprit, analyse Storey avec le recul. On était furieux. On tenait des réunions tous les vendredis et on menaçait de boycotter le prochain match si on n'était pas augmentés. »


Le déclin des Gunners coïncide avec la descente en enfer de Storey. En quelques années, le joueur passe du statut de joueur vedette, cool, beau et adoré par les filles à celui de loser total, abandonné par ses amis et ridiculisé pour sa fréquentation assidue des postes de police. Ses premières emmerdes débutent quand il est accusé d'avoir donné un coup de boule à un agent de la circulation - une histoire inventée par un flic fan des Spurs, selon lui. En 1975, Peter Storey change de braquet. Il achète le Jolly Farmers, un pub situé pas loin de Highbury, où il passe son temps à régaler les clients de ses histoires entre deux lampées de bière. Logiquement, le joueur perd sa place de titulaire à Arsenal, tente de se relancer à Fulham en 1977, mais n'a plus le même appétit et s'arrête un an plus tard. « Après tout ce que j'ai connu, c'était un peu triste de se retrouver à Fulham, avoue-t-il. Et puis il faut comprendre que je gagnais plus grâce au pub que grâce au foot. » Bel endroit en vérité que ce Jolly Farmers. Parmi les habitués de l'établissement figurent Howard Marks, alias Mr Nice, le trafiquant de drogue le plus blindé de l'Angleterre des seventies finissantes. Et puis également les frères Barry, John et Tony, propriétaires du Regency Club, à Stoke Newington.

C'est dans ce night-club que quelques années plus tôt, en 1967, les jumeaux Ronnie et Reggie Kray, la fratrie la plus sanglante du crime organisé en Angleterre, avaient liquidé Jack McVitie, l'un des membres influents de la Firm. Storey, lui, jure ses grands dieux qu'il ne savait rien de cet alignement de Borsalinos et de costumes rayés installés derrière son comptoir. « J'étais attiré par l'aura et la classe de ces gens. Ils avaient toujours une jolie nana au bras et les poches remplies de cash. Je n'ai pas réalisé que c'était des gens dangereux. J'étais con. » C'est sans doute sa naïveté qui empêche Storey de flairer l'embrouille quand les frères Barry lui empruntent deux mille livres pour lancer leur business de fausse monnaie. En 1978, la police fait une descente au Jolly Farmers et met la main sur un graveur de pièces planqué dans un coffre-fort. Au tribunal, Storey prend trois ans de prison pour fabrication de demi-souverains, une pièce en or de quatre grammes. Il est incarcéré à la prison de Wormwood Scrubs. La justice lui accorde régulièrement des journées de liberté provisoire, qu'il met à profit pour préparer sa réinsertion. L'ancien défenseur loue deux chambres sur le Leyton High Street, un quartier paumé de l'est de Londres. Il nomme l'endroit Calypso, le transforme en bordel et y plante deux jeunes femmes, connues sous les noms de Camilla et Lulu. « Elles étaient plutôt mignonnes et connaissaient le métier mieux que moi. Elles ont suggéré qu'on propose un topless massage à dix livres, avant les extras, branlette, fellation, rapport complet. Plus ce que Camilla résumait par sa formule : "Un peu de fouet et de menottes." J'ai sagement accepté la liste des prestations en souriant. »

Hélas, les affaires du Calypso ne restent pas longtemps dans l'ombre. Cinq semaines plus tard, la police débarque, et Storey rajoute six mois avec sursis à son casier. « Les journaux se sont régalés, se souvient-il. On me traitait de maquereau, ça m'a fait mal. » Pas au point de comprendre la leçon, cependant. À la sortie du tribunal, Storey va prendre l'air aux Pays-Bas. Plus précisément du côté de Rotterdam. Avec un pote, ils chargent la voiture de films X. Quand ils débarquent du ferry à Douvres, les flics flairent l'introduction illégale de matériel pornographique - un délit à l'époque en Grande-Bretagne - et retrouvent les films cachés dans le pneu de secours du 4x4 de Storey. Retour à la case cabane. En prison, personne ne cherche de noises à Peter Storey : « Si quelqu'un avait été assez débile pour m'embêter sexuellement, il aurait reçu un bon coup de pied dans les couilles. » Ce sera néanmoins sa dernière folie. Ex-grand fêtard, Storey s'assagit avec les ans, jusqu'à présenter sa vie actuelle comme celle d'un ermite. « Je promène le chien, je fais du jardinage, je coupe du bois... » Rédemption ? Il y a de ça. « J'ai fait des choses incroyablement stupides, mais ce n'était pas facile de gérer la transition. Le foot, je ne connaissais que ça. Pour moi, la chose la plus terrible a été le changement de regard des gens. Avant, j'avais plein d'amis. Le jour où les ennuis ont débuté, où étaient-ils tous partis ? Je restais à la maison et je regardais le téléphone. Mais il ne sonnait plus. »

(So Foot)

jones79

Un joueur très important dans le dispositif de Bertie Mee et aussi très populaire avec les supporteurs. Il est fameux pour avoir sauvé l'équipe pendant la demi-finale de la FA Cup contre Stoke en 1971 avec deux buts dont un penalty dans le dernier minute après que Stoke menait 2-0.