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Rivalité Arsenal / Tottenham

Démarré par Vince, 21-12-2011, 11:52:39

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Taz

Only One Arsenal ! ! ! 


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27-04-2020, 19:08:23 #125 Dernière édition: 27-04-2020, 19:16:19 par Vince
Le weekend dernier on aurait du jouer Tottenham, pour l'occasion, bel article d'Amy Lawrence.

CiterLa torture d'un North London Derby



Pour dire la vérité, c'est surtout de la torture. Si vous être partisan d'une des équipes lors d'un North London Derby et que l'on doit vous mesurer au stressomètre toute la journée, il y a de bonnes chances que la machine explose à un moment donné. Vous savez ces moments de cris aigus à l'opéra qui font exploser un verre ? C'est le genre de sensation dont on ne peut pas échapper.

Ce dont je me rappelle de mon première déplacement pour un North London Derby ? C'était comme un rite de passage, comme un bizutage. Est-ce que j'en sortirai une personne différente ? Plus mûre ? Est-ce que je vais survivre ? Est-ce que cette expérience va me conférer une sagesse qui me sera utile tout le reste de ma vie de supporter ?

Peut-être que ça n'était pas si profond qu'un voyage en solo dans la jungle australienne avec rien d'autre que son bon sens pour survivre, mais la jeune que j'étais a ressentit une euphorie ce jour là qu'elle n'a pas connu avant. C'était assez plaisant de voir son équipe quitter le territoire ennemi avec une victoire obtenue de justesse, et courir les 5km vers la maison avec le butin.

C'était une après-midi ensoleillée de Septembre, et le fait d'être rassemblé sur la terrace derrière le but nous donnait un sentiment de sécurité par le nombre suffisant pour nous encourager à chanter plus fort et plus fièrement. Arsenal marque 3 buts en 9 minutes lors de la première mi-temps juste devant nos yeux, et tout le monde chantait "we're gonna win the league", même si on ne l'avait pas gagné depuis 17 ans.

Tottenham marque 2 buts ce jour là, typique des matchs de la fin des années 1980s, le résultat était assez serré pour nous faire stresser jusqu'au bout. Il y a notamment un but de Paul Gascoigne alors qu'il avait perdu sa chaussure, il a frappé le ballon avec sa chaussette.

Imaginez se soucier à ce point de quelque chose dont on a aucun contrôle, et que même y penser vous rend malade. Je suppose que c'est pour ça qu'on grandit en sachant aimer/détester/craindre/redouter ces rencontres.

Les nerfs sont à vif dès le moment où l'on se réveille le jour du match. Le nœud dans l'estomac se resserre au fur et à mesure que le coup d'envoi approche. La peur de l'échec nous saisit. La règle fondamentale d'un derby c'est celle si : tu ne perdras point. Dans la plus part des matchs, l'aspiration pour la victoire est l'instinct primaire. Mais pas celui-là. Dans ce match là, il ne faut pas perdre. Ce message n'est pas passé à Jens Lehmann, quand Arsenal a fait match nul 2-2 après avoir mené 2-0 à White Hart Lane en 2004, à cause d'une égalisation à la dernière minute sur penalty qu'il a concédé. Il s'est sentit responsable. Seulement ce nul a permit à Arsenal de remporter le titre de champion sur le terrain de son vieux rival. Mais Lehmann est resté pendant des heures sur la déception de ce penalty.

Depuis qu'il est arrivé comme apprenti à Arsenal il y a 55 ans, Pat Rice est resté un Gunner jusqu'à l'os. Il a rempli tout les rôles possibles au Club, de joueur à manager intérimaire. Il préfère ne pas mentionner le nom du Club voisin, il les appelles plutôt "ces gars au bout de la rue" ou "le côté obscure" avec un clin d'œil. Il considérait comme une de ses responsabilité de faire en sorte que chaque recrue, même des joueurs de classe mondiale comme Thierry Henry ou Dennis Bergkamp, comprennent exactement ce qui est en jeu lorsqu'on rencontre "ces gars du bout de la rue".

Historiquement, les relations étaient considérablement plus amicales qu'aujourd'hui. Il y a des décennies, les histoires transmises racontent que dans le Nord de Londres, on pouvait aller voir un match à Highbury une semaine, puis à White Hart Lane la suivante. Le Football était moins cher à l'époque, donc l'opportunité de voir un match le samedi après-midi était volontairement saisie, même si on préfère une des deux équipes. Et les joueurs des deux Clubs partageaient les mêmes pubs, et se considéraient presque comme potes (sauf le jour du match bien sûr).

Depuis l'aigreur a pris le pas et est bien plus prononcé.

C'est presque bizarre de voir comment cette rivalité a évoluée. On pourrait résumer les profondeurs de cette toxicité par deux mots : Sol Campbell. Son transfert de capitaine de Tottenham aux Invincibles d'Arsenal est devenu la concentration de la période la plus délétère dans le Football au Nord de Londres.

Campbell lui-même a décrit son retour à White Hart Lane comme barbare. Martin Keown se rappelle que la fenêtre du bus de l'équipe a été explosée, il n'avait jamais vu "autant de haine" envers l'équipe. Bergkamp se souvient que les joueurs d'Arsenal s'amusaient à huer Campbell à l'entrainement pour le préparer à ce derby, pour dédramatiser avec un peu d'humour.

Mais l'expérience de ce retour, c'était unique pour le hollandais. "Lors de l'échauffement, on faisait des largeur de terrain. Il courrait avec moi. J'avais un peu peur, il y avait une telle haine dans les yeux des gens. Ils auraient pu s'en prendre physiquement à lui, le blesser."

Différemment, les fans d'Arsenal se préparent aussi à leur propre confrontation lors d'un déplacement à White Hart Lane. Ca peut être comparable à la rencontre à domicile, mais tout de même différent. Peut-être parce que la marche entre la station Tottenham Hale et White Hart Lane est plus longue que les 5 minutes qui séparent Holloway Road de l'Emirates, ou peut-être parce que le quartier est moins reluisant, en tout cas ce n'est pas un avant match à préparer à la légère.

Une chose qui parait évidente pour les supporters qui se déplacent régulièrement - abonnés ou habitués des matchs à l'extérieur - c'est l'ambiance différente le jour de North London Derby. C'est unique. Tout le monde dans la rue se toise un peu plus, consciemment, que ce soit pour faire en sorte de bien être entouré de fans d'Arsenal, ou pour garder une antenne en alerte au cas où l'ennemi arrive.

Le fait de se déplacer à White Hart Lane amplifie cette tension. Le nouveau stade de Tottenham est sans doute des plus brillants et classes, mais l'environnement reste le même, et le trajet reste le même. Cette fameuse marche sur la Seven Sisters Road, qui connecte les territoires Arsenal et Tottenham, ce n'est pas exactement une balade parsemé d'un tapis de roses.

A moins d'avoir la stupide inconscience de chercher la confrontation, pour un fan d'Arsenal il est important d'éviter de se retrouver isolé, et passer inaperçu. Les couleurs que l'on porte et le manque de confiance peut vous faire identifier sans même le vouloir. Il faut essayer de faire comme si on sait exactement où on va. Eviter les regards inutiles. Ne pas montrer que l'on sort de sa zone de confort.

Le tournant vers l'entrée visiteur de White Hart Lane a toujours été le point de rupture. Deux groupes de fans se forment, ceux en rouge qui font la queue pour rentrer, ceux en blanc qui jouent des coudes pour s'efforcer de les accueillir le plus hostilement. Entre les deux la police, au dessus de nos têtes le vrombissement des hélicoptères, le bruit des sabots de cheval, le bruit d'objets jetés au sol, de menaces proférées, ça ne fait qu'ajouter à l'adrénaline.

Pour Arsenal, la nervosité autour de ce match est incomparable. Tottenham a des rivalités aussi avec Chelsea et West Ham, mais Arsenal n'a aucun match comparable.

Pour les avoir vécu pendant 30 ans, pendant différentes ères de suprématie et à travers différentes expérience de spectateur, le sentiment que ce jour est une torture perdure, c'est le genre de match où on a hâte que ce soit terminé. Bien sûr une victoire est à savourer, mais uniquement après le coup de sifflet final. Quand le résultat est certain, jusqu'à ce que la sortie du stade soit autorisée, il y a suffisamment de temps pour exprimer sa joie.

Oh, et concernant ces journées de tortures. Faîtes qu'elles reviennent dès que possible.

Amy Lawrence pour Athletic

TheMerse

Moi je pense que la FA devrait juste nous laisser jouer un dernier match (bon pas le match en retard parce qu'à City) mais à la maison contre bas de tableau ? juste histoire de leur passer devant  :ascfr: