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Paul Vaessen - La déchéance du héros oublié

Démarré par Vince, 11-06-2014, 00:33:06

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Vince

11-06-2014, 00:33:06 Dernière édition: 11-06-2014, 00:44:36 par Vince
Paul Leon Vaessen est né le 16 Octobre 1961, son père était un joueur professionnel, il a joué notamment à Millwall. Très tôt il suit les traces de son père, et en 1977, il rejoint à Arsenal, il signera son premier contrat pro en 1979. Quel genre de joueur était Vaessen ? Selon Don Howe : « Il était costaud, assez lourd, le genre à prendre du poids ; il devait améliorer sa vitesse. Il n'est pas mauvais dans les airs. Il ressemblait un peu à Niall Quinn. Il avait un bon toucher de balle, il était capable de garder le ballon. C'était un très bon jeune joueur. » Gary Lewin, ancien joueur, physio d'Arsenal, et ami de Vaessen se rappelle « Quand j'étais chez les jeunes en tant que gardien, il était déjà titulaire en Reserve en attaque. Il avait une carrière prometteuse devant lui. » Paul Vaessen marque son premier but en 1979 face à Brighton en League Cup, et sa performance laisse pas indifférent.



Des débuts prometteurs ..

La saison suivante la saison est interminable avec un long parcours en FA Cup et en Coupe des Vainqueurs de Coupe. Les Gunners sont forcé de jouer le lundi de Pacques contre les Spurs, et le mercredi contre Juve pour la demi-finale de la Coupe d'Europe. Du coup face lors du Derby, Terry Neil est forcé d'aligner une équipe bis - Pat Jennings, Sammy Nelson, Graham Rix, David Price et Frank Stapleton sont reposés - Vaessen sera titulaire. Finalement les  jeunes impressionnent en remportant le match 2-1 à White Hart Lane, notamment grâce à un but de la tête de Vaessen. « We beat Spurs with 6 Reserves » chantent les fans d'Arsenal dans les jours qui suivent. Il marque donc le premier but de sa carrière en Championnat face aux Spurs, difficile de faire mieux pour être apprécié par les supporters. Deux jours plus tard, place à la Coupe des Vainqueurs de Coupe, et un match prestigieux face à la Juventus à Highbury. Ce match est très tendu, les italiens jouent de façons très agressive, Tardelli est expulsé et le score final sera de 1-1. Vaessen aura joué 6 minutes en fin de match.



Un soir à Turin ..

Deux semaines suivantes, les Gunners vont jouer le match retour au Stadio Comunale Vittorio Pozzo. A moins de faire partie des 500 fans qui ont fait le déplacement, le seul moyen de suivre ce match à l'époque était la radio. Les consultants avaient abandonné tout espoir de qualification pour Arsenal, les londoniens devaient soit gagner, soit faire nul 2-2 face à une des meilleures équipes d'Europe connu pour sa solidité défensive. L'avant-match est tendu en plus, Terry Neill s'était plaint publiquement du comportement agressif des italiens au match aller. «  On a du retirer les crampons de la Jambe d'O'Leary » [...] « Vous devriez avoir honte, ça doit être difficile d'admettre que l'on est italien ce soir » avait déclaré Neill après le match aller. O'Leary a lui dit que le tacle de Bettega était « criminel », et était déçu que l'italien ne soit même pas venu s'excuser après le match. Du côté Transalpin, le président de la Juve Giampiero Boniperti  declare « le comportement de Neill est inacceptable, il doit être viré ». Et Le directeur sportif de la Juve declare même « l'atmpsohère sera très tendue. Les émotions ont été enflammé par tout ce qui a été raconté à Highbury. On craint que nos fans préparent quelque chose pour ceux d'Arsenal. Ils sont très mécontents que les joueurs de la Juventus aient été traité d'animaux. »

Donc difficile de faire plus tendue comme ambiance avant un match de Coupe d'Europe à l'extérieur. Un match que les Gunners dominent finalement, mais les italiens tiennent le coup. Jusque l'entrée en jeu de Paul Vaessen. Rix déborde sur son côté gauche, centre et le jeune attaquant surgit pour marquer le but victorieux qui permet aux Gunners de se qualifier pour la finale contre toute attente. C'était la première fois en 11 matchs qu'une équipe anglaise l'emporte à Turin. Vaessen devient alors un héros « J'ai rêvé la nuit dernière que je rentrerai en cours de jeu et que je marquerai le but victorieux. » Plus tard il dira « Je n'oublierai jamais le silence au moment où je marque. Les pétards, les tambours, les chants, tout ça s'est arrêté. C'était bizarre. On s'est bien rattrapé après le match au bar. On a sorti le champagne. On a chanté et rigolé. La monté d'adrénaline était fantastique. Certains des gars conduisaient un tracteur autour de l'hotel à 4 heure du matin. »

A seulement 18 ans, il devient un héros, malheureusement il a déjà atteint le zenit de sa carrière. Il ne participera pas à la finale de la Coupe des Vainqueurs de Coupe (perdu aux tirs au but contre Valence), ni à la finale de FA Cup. Les Gunners manquent la qualification pour la Coupe d'Europe en Championnat, et Liam Brady, le joueur vedette des Gunners par pour la Juve l'été suivant, pour £650.000.



Une fin de carrière à 21 ans ..

La saison suivante, Vaessen est blessé de Septembre à Décembre. A son retour il marque lors d'une victoire 2-1 face à Man Utd. Plus tard, en Janvier 1981, Paul marque le but victorieux face à Everton. Et c'est la fin de la saison pour lui. Des blessures au genoux qui vont le hanter pour le reste de sa courte carrière. La saison d'après, avec le départ de Stappleton pour Man Utd, Vaessen aura l'opportunité de briller. Mais Neill préfère recruter des attaquants, et malgré la faiblesse des recrues, le coach des Gunners préfère leur faire confiance plutôt qu'à Vaessen. Il jouera donc en Coupe de l'UEFA, à l'époque contre de piètres équipes, malgré ses genoux douloureux, mais les Gunners réussiront l'exploit de perdre 1-0 contre Winterslag en Belgique. Arsenal devait renverser le score, et alors que Paul Vaessen tentait tout ce qu'il pouvait, il était sifflé par les fans d'Arsenal dès qu'il touchait le ballon. Les Gunners gagnent 2-1 mais sont éliminés à la différence de but. « La célébration qui a suivi son remplacement était sans cœur, et sévère pour un si jeune homme, héro de Highbury il y a encore 2 ans » peut-on lire dans le Times, par rapport à sa sortie en pleure du terrain. Pour le jeune Paul, ça sera une nouvelle blessure, psychologique cette fois. Ses blessures le force à mettre fin à sa carrière la saison suivante.

La vie sans le foot ..

A son jeune âge, il se trouve sans but, sans argent, et dans une interview dans News of the World il dit :  « J'avais a peine 21 ans, et les portes d'Highbury se sont fermées devant moi, j'avais aucune idée de quoi faire de ma vie ... j'étais devenu un marginal ». Finalement il travaillera comme ouvrier dans les chantiers, puis facteur. Entre 18 et 21 ans, Vaessen aura été opéré 3 fois, 3 opérations ratées sur les ligaments croisées, et il souffrait d'arthrite. Mais en plus de ses problèmes physique, il souffre d'une addiction aux drogues. Il fume son premier joint à 13 ans, mais continuera de fumer malgré sa carrière de footballeur professionnel. Don Howe ne se doutait de rien, mais ses coéquipiers savaient. Après la fin de sa carrière, il se met à l'héroïne. 18 mois après son départ d'Arsenal, il aura dépensé tout son argent, il se sera séparé de sa femme, son fils, et même ses parents. Il se drogue de façon intensive, dépensant £125 par jour. Il commence une vie de délinquant (vols, agressions, ...), il vivra dans les rues ou dans les squats, « je dormais où je m'écroulais » comme il dit lui-même. En 1985 il se fait poignardé 6 fois en peine rue lors d'un deal de drogue qui tourne mal. Après une grosse transfusion de sang, deux arrêts cardiaques, il s'en sort miraculeusement. « J'étais idiot » raconte Paul. « Je pensais que ça me redonnerai le moral, mais rien n'est pire que d'être accro à l'héroïne ». Il quitte l'hôpital après seulement 4 jours, alors qu'il aurait dû y rester au moins 3 mois. Son addiction était telle qu'il devait s'échapper. Quelques mois plus tard, sa mère raconte « Il est à nouveau en bonne forme, ce qui m'inquiète vraiment c'est qu'il ne trouve pas de sens à sa vie. Il n'a jamais vécu que pour le football ». Et l'adrénaline du football a été remplacée par la drogue dure, comme si il essayait avec l'héroïne de retrouver les émotions de cette soirée à Turin.

La seconde chance ratée ..

Comme le dit sa mère, il va mieux. Après cette expérience, il cherche à changer sa vie, il part en centre de désintoxication pendant 7 semaine à Bexleyheath. Il déménage ensuite pour vivre à Andover, où il rencontre sa seconde femme. Avec elle et sa fille ils vont vivre ensuite comme une vraie famille, il trouve du travail comme peintre en bâtiment, ils ont un fils et il devient croyant. Il trouve un sens à sa vie, en prenant l'exemple de Gary Lewin, il souhaite devenir physio et prend des cours. Malheureusement, ses blessures aux genoux l'empêchent de travailler, et il n'y a pas de rédemption pour Paul Vaessen. Il retrouve ses mauvaises habitudes, ses relations avec sa femme et ses enfants se désintègrent. Il finit par être mis à la porte de sa maison. En 1998 il est arrêté pour vol de collant pour femme dans un magasin. Il est retrouvé par des policiers dans les toilettes, se parlant à lui-même. Il trébuche alors sur un policier, et est accusé d'agression. Au procès l'avocat déclare « C'est un cas très tragique. Il y a 20 ans, mon client était sur le toit du monde, avec pleins de promesses pour l'avenir. Mais à 21 ans, les médecins lui disent qu'il sera handicapé pour le reste de sa vie si il continue le football. Toute sa vie a été détruite, il était désespéré. A cette époque il n'a eu aucun conseil ou aide, Arsenal lui a juste dit 'Merci et au revoir '. »



La fin ..

Il passe 90 jours en prison, puis pars vivre avec son frère à Bristol. Le 8 Aout 2001, Paul est retrouvé mort par un ami. Il n'avait que 39 ans. L'autopsie révèle un très fort taux de drogue sans son sang.  Don Howe raconte après l'annonce de sa mort: « Il y a tant de chose qui peuvent altérer la vie d'un footballeur. Ce dont ils ont besoin c'est d'un peu d'aide. Les Clubs doivent en être très conscients. » Tony Adams qui a lui réussi à battre son addiction: « C'est très triste, mais c'est la maladie qu'est l'addiction. C'est ce qui peut arriver et les gens doivent réaliser la gravité. Quand les choses ne vont pas dans le bon sens, les footballeurs se retrouve souvent isolés, ils ne savent pas vers qui se tourner. Certains utilisent l'alcool ou la drogue. J'espère que mon travail avec ma clinique fera qu'à l'avenir, les joueurs sauront vers qui se tourner. » Peu avant sa mort, Paul Vaessen continuait de taper le ballon dans un parc pas loin de chez lui avec les jeunes du coin, et leur racontait l'histoire de son but à Turin. Les jeunes qui jouaient avec lui, tous fans d'Arsenal, se rappellent de lui comme de quelqu'un de sympa « Ses yeux s'éclairaient dès qu'il parlait d'Arsenal ».

Lors d'une interview avant sa mort, avec Jon Spurling, il dit : « Certains gars sont né pour jouer au football. Je ne parle pas simplement de leur talent, je pense de leur mental. Comme vous pouvez le voir (il montre toutes les traces de piqures sur ses bras) je n'ai jamais été très fort mentalement.

C'était très bizarre cette histoire avec les fans. Quand je suis arrivé, j'étais la doublure de Frank Stapleton, ils étaient géniaux avec moi. Il n'y avait pas vraiment de pression sur mes épaules. Mon but à Turin, ma tête contre les Spurs, ça m'a donné du temps avec eux. Dans mon esprit, je pensais que le but contre la Juventus c'était le déclic. Tous les journaux s'enflammaient sur moi, et avec le recul, je me suis déconcentré. Quand j'ai dû passer l'étape suivante, et devenir un titulaire en équipe première, les choses ont changé. Vous n'être plus un enfant, on attend que vous fassiez la différence. Et apprendre à gérer les critiques venant des terraces, ça fait partie du métier.  Le problème c'est qu'à l'époque les fans d'Arsenal étaient très instables. Beaucoup étaient déçu que Liam et Frank soient partit, ils n'avaient plus aucune patience avec moi.

Le soir du match contre Winterslag, je dois dire que c'était une terrible humiliation. Ils ne savaient pas que j'étais blessé au genou - une blessure qui m'a forcé à mettre fin à ma carrière l'année suivante - mes mouvements étaient réduit. J'étais aussi blessé au poignet depuis Noël ... j'étais très amer de ce qui s'est passé avec les supporters ...  Venant à peine de sortir de l'équipe de jeune d'Arsenal, je n'ai jamais bien gagné ma vie. A 21 ans je termine ma carrière avec rien en poche. Mais j'ai détesté les fans d'Arsenal pendant longtemps. J'étais très amer, qu'ils puissent s'en prendre à un des leurs comme c'est arrivé avec moi ... 14 ans plus tard, je n'ai plus de rancune. Les fans paient leur argent, ils ont leur mot à dire. Je dois passer à autre chose.  Maintenant je ne garde en mémoire que mes débuts, quand les fans chantaient mon nom. Le problème, c'est que j'ai du mal à me rappeler de ces jours-là. »


Difficile de trouver traces sur les sites ou DVDs de cette demi-finale pourtant historique, un exploit passé sous silence car le Club a beaucoup culpabilisé par rapport à la déchéance de Paul Vaessen. Pas de couverture médiatique non plus lors de sa mort, juste quelques lignes dans la presse locale, où le journaliste ne rappelle même pas qu'il s'agit d'un ancien footballeur.

jones79


DiosBergkamp

Génial l'anecdote du tracteur !
Triste histoire d'arriver si haut pour ensuite gâcher sa vie.

TheArmoury

Merci pour ce moment d'histoire Vince ! Quelle fin tragique et il a connu la gloire qu'un laps court moment de sa courte vie, il a pas

gunner597


Bouligoal

Un grand merci pour ce moment d'histoire Vince  :respect: :respect:
229 !!!!!!!!!!!!!!!!!!

Vince

Et le livre "Stuck in a Moment: The Ballad of Paul Vaessen" sortira cet été, écris par Stewart Taylor (avec préface de Tony Adams)



http://www.amazon.co.uk/Stuck-Moment-Ballad-Paul-Vaessen/dp/1909050067/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1402319555&sr=8-1&keywords=paul+vaessen

clarck59

Merci d'avoir traduit cette histoire. Quelle triste fin.
Passé de la gloire à la rue :(

Bouligoal

Citation de: clarck59 le 12-06-2014, 17:05:33
Passé de la gloire à la rue :(

Clairement. C'est le type d'histoire que les entraîneurs devraient raconter à la nouvelle génération de jeunes joueurs pro péteux, qu'ils comprennent que leur carrière ne tient vraiment pas à grand chose. Ca en ferait redescendre sur terre quelques uns.
229 !!!!!!!!!!!!!!!!!!

gunner597

dans le meme style lisez la bio de Garrincha :wtf: :respect:

Son of a Gun

Belle histoire. Toujours très intéressant de pouvoir connaitre des anecdotes ou des histoires sur le club, notamment les moins connues! On ressent beaucoup de tristesse à la lecture de son histoire....Pourtant tellement réaliste, et compréhensible. Son ressentiment vis à vis des supporters...... La dure loi de ce sport, parfois cruelle... RIP Paul Vaessen

Merci Vince!


Ps: respect une nouvelle fois à Jones, qui était à highbury.... Enorme!

Vince


Vince

15 ans depuis la mort de Paul Vaessen. L'occasion de lire son histoire pour ceux qui ne l'avaient pas lu.


Ben4

Triste histoire en effet, je ne l'avais pas lu :(
"My heart is tied to this football club-Arsenal is my life. This club has deep-seated roots and a tremendous heritage and it is my aim to uphold these important values and help create new history for future generations to recount.\" Arsène Wenger

Vince

23-04-2020, 17:16:07 #14 Dernière édition: 23-04-2020, 17:20:36 par Vince
Citation de: undefinedHéros, Bouc-émissaire, drogué - la tragique histoire de Paul Vaessen



Le but à Turin ..

Il y a 40 ans, le 23 Avril 1980, les supporters de la Juve sont déjà en train de célébrer en tribune leur qualification en finale de la Coupe de Vainqueurs de Coupe. Après avoir fait nul 1-1 à Highbury, le match se dirige vers un nul 0-0 qui qualifierait les turinois grâce à la règle du but à l'extérieur. Alors Terry Neill et Don Howe se retournent et demandent au jeune n°13 de se préparer à rentrer. "Allez fiston" lui dit Howe, "marque nous un but". Le jeune d'habitude très confiant et arrogant devient alors très nerveux. "Dépêche toi !" le physio Fred Street s'impatiente. "Le match sera terminé avant que tu rentres".

Alors qu'il ne reste plus beaucoup de temps, il peine à se mettre en évidence face à une des défenses les plus solides d'Europe. Soudainement, à la 88ème minute, un débordement côté gauche. Graham Rix fait un une deux avec Frank Stapleton et élimine Claudio Gentile pour la première fois de la soirée. Rix élimine ensuite le grand Gaetano Scirea et centre au second poteau. Le ballon est hors de portée pour Alan Sunderland et le légendaire gardien Dino Zoff. Et à la surprise de tout le monde, le jeune joueur se retrouve là à glisser le ballon dans les filets. Le Stadio Communale est plongé dans le silence. Paul Vaessen, un gamin de 18 ans du Bermondsey dans le sud de Londres envoie Arsenal en finale de la Coupe de Vainqueurs de Coupe. Après le match il déclare aux journalistes "la nuit dernière, j'ai rêvé que je rentrais et que je marquerai le but vainqueur. J'arrive pas à croire que ça se soit réalisé."

Le stade était sous le choc, comme les joueurs, dont des champions du monde italiens. Ils étaient invaincu à domicile depuis des années. C'était à l'époque une des plus grandes victoire d'un Club anglais à l'extérieur en Coupe d'Europe. Au retour à l'hotel, Terry Neill laisse ses joueurs célébrer, la bière coule à flot, puis le vin et enfin le champagne. Un des joueurs trouve un buggy, et devant ses coéquipiers hilares, il fait le tour de l'hotel nu. "C'était une soirée d'enfer" se rappelle Sunderland. En rentrant chez lui à Bermondsey, habituellement un territoire de fans de Millwall, Paul Vaessen est accueillit en héro. Il est sur un nuage, il dit à sa mère "je crois que j'ai réussit maman".

La fin de carrière ..

Paul Vaessen avait fait ses débuts en équipe première à l'âge de 16 ans, avant ce but a Turin il avait déjà marqué 5 buts dont le but vainqueur lors d'un derby face à Tottenham. A la fin de la saison, Vaessen ne participe pas à la finale de la Coupe de Vainqueurs de Coupe (perdue aux penaltys face à Valence). Cependant il a un brillant avenir devant lui, Brian McDermott se rappelle "Il était un bon avant centre, il avait de la taille, il pouvait garder le ballon, il était mobile, bon finisseur. On était coéquipiers en réserve, et Vas, Raphael Meade et moi on était en concurrence pour une place en équipe première."

Le lendemain de cette victoire historique, dans le Evening Standard, on peut lire "peut importe ce qui se passera dans le reste de sa carrière, il est peu probable qu'il vive un souvenir aussi précieux que le soir où il marque le but qui qualifie Arsenal en finale de Coupe de Vainqueurs de Coupe". Une prophétie.

Le 3 Novembre 1981 à Highbury, une autre soirée européenne, Arsenal rencontre le KFC Winterslag. Contre toutes attentes, les Gunners ont perdu 1-0 au match aller. Ce jour là à Highbury, les fans d'Arsenal horrifiés voient les belges ouvrir le score à la troisième minute. Le match sera finalement remporté 2-1 mais Arsenal est éliminé par la règle du but à l'extérieur. Une soirée des plus humiliante, et particulièrement terrible pour Vaessen. Revenant d'une grave blessure au genou, il peine à trouver le rythme du match, et les fans d'Arsenal s'en prennent de plus en plus à lui. McDermott se souvient, "ça a du être sacrément dur pour lui. Honnêtement, ça l'était pour nous tous, mais Vas, pour une raison ou une autre, a été pris pour cible. On entendant de plus en plus "Vaessen Off, Vaessen Off". Je crois que ça devenait tellement grave qu'il a été sortie vers la 50ème minute. Pour un jeune joueur qui débute dans le Football ça a du être très dur".

Pendant ce temps là, son jeune frère Lee en vient aux mains avec les fans d'Arsenal qui s'en prenaient à Paul Vaessen. Leon, son père, est allé retrouver Paul, en pleure, au vestiaire. Paul Vaessen a dit plus tard à Jon Spurling pour son livre Highbury : The Story of Arsenal in N5 "c'était une humiliation totale et complète".

Quand on évoque la carrière de Paul Vaessen à Brian McDermott, c'est la soirée contre Winterslag plutôt que celle à Turin qui lui revient en mémoire. "Quand on considère sa carrière de joueur, il a connu un haut gigantesque à Turin, et un bas gigantesque aussi contre Winterslag. Deux extrèmes : nord, sud. Je ne suis pas sûr qu'il ait récupéré de ça." Il disparaît de l'équipe première pendant 2 mois après ce match, puis il fait son retour après le nouvel an, marque quelques buts, mais c'était un faux retour. Après une défaite contre Swansea en Février il ne fera plus aucune apparition en équipe première d'Arsenal. Pendant l'été 1983, alors que les fans d'Arsenal célèbrent la signature de Charlie Nicholas, dans l'indifférence totale c'est la fin de carrière de Vaessen.

Sa mère, Maureen Vaessen se souvient : "J'étais dévastée pour mon garçon. Qu'on vous dise à 21 ans que vous ne pourrez plus jamais jouer au Football, il était dévasté". Tout commence par sa blessure au genou contre Tottenham en Février 1981, une déchirure des ligaments médian et croisés de son genou gauche. Il surprend le staff d'Arsenal en parvenant à revenir dans le groupe pour la pré-saison de la saison suivante, mais il n'est plus jamais le même joueur. "Les choses n'étaient plus jamais les mêmes après ça, tout s'est effondré très rapidement".

Son addiction aux drogues dures ..

Un an plus tard, la femme de Paul, Sarah, appelle Maureen pour venir discuter. "Ils sont venu mais Paul n'était pas là, j'ai senti que quelque chose n'allait pas. On s'est assit et Sarah s'est mise à pleurer. Sa mère m'a dit la vérité, "je suis désolé de devoir vous l'apprendre Maureen, mais Paul est drogué. Il va très mal". C'était un choc terrible. Quand elles m'ont dit que c'était l'heroin, je suis devenu folle. Je ne connais rien aux drogues, mais je savais que l'heroin c'était très mauvais". Paul Vaessen était déjà plongé dans l'addiction, si ce n'était pas l'heroin, c'était tout ce qui pouvait lui tomber sous la main - cocaine, anti-douleurs, tranquillisants, médicaments ... ça lui coutait £200 par jour - la somme versée par Arsenal suite à la fin de sa carrière était rapidement dépensée. Alors il s'est mit à vendre toutes sortes d'objets appartenant à la famille. Ca a détruit son mariage et sa famille.

Un de ses amis de l'époque se souvient. "On était un groupe en vacances à Malte, avec Paul et Sarah, dans les années 80s. A l'époque il était au top à Arsenal, les gens le reconnaissaient. Quand je l'ai revu quelques années plus tard, il était méconnaissable, tellement maigre, la peau sur les os". Alors il revenait à Highbury les jours de match, essayant de trouver le chemin vers les vestiaires - soit pour trouver désespérément de la compagnie, soit pour récupérer des objets qu'il pourrait revendre, personne ne sait exactement. Stewart Robson était joueur à l'époque. "On pouvait voir vu son apparence qu'il allait très mal. Je me rappelle que Terry Neill et Don Howe devait le pousser vers la sortie du vestiaire, demander à la sécurité et à la police de l'empêcher de passer".

Gary Lewin était un jeune joueur de la même génération à Arsenal, lui aussi a connu une carrière écourtée, il est devenu ensuite physio. Alors qu'il étudiait à Guy's Hospital en Mars, il apprend qu'un ancien joueur d'Arsenal est en soin intensif après avoir été poignardé. "J'étais sous le choc. J'avais joué quelques matchs en réserve avec lui. Je savais qu'il avait pris sa retraite, mais je n'avais plus eu de nouvelle depuis. Je ne savais certainement pas qu'il était dans le monde de la drogue. Je suis alors allé le voir, il était inconscient, en sédation profonde, il était vraiment mal en point". Paul Vaessen a été poignardé 3 fois à East Street Market, dans le sud de Londres, pour une dispute autour d'un deal de £200 de drogue. Il a subit une rupture de la rate, de l'intestin inférieur, et un poumon a été percé. Il avait besoin de 20 litres de sang et 144 points de suture. Maureen Vaessen : "C'était terrible de le voir comme ça. Je ne sais pas comment il en est sortit mais il a réussit. Puis, dès qu'il est sortit de l'hôpital, vous savez ce qu'il a fait ? Il est directement revenu voir la personne qui l'a poignardé - qui l'a presque tué - pour le demander de la drogue.

Je n'arrivais pas à y croire. J'essayais de lui parler mais il n'écoutait pas. C'était comme ça pendant des années. Je le considérais comme quelqu'un de fort mais il était addict et c'était horrible. Ca a crucifié notre famille. Pendant cette même période, mon mari est partit. Je n'arrivais pas à supporter ce qui se passait. J'ai perdu 20kg en l'espace de 4 semaines. Tout s'est effondré."

Vince

23-04-2020, 17:16:12 #15 Dernière édition: 23-04-2020, 17:28:09 par Vince
Citation de: undefinedLe quotidien d'un drogué ..

Paul Vaessen créait des problèmes partout où il passait. Quand il a eu un job à la poste, il a été viré quand ils ont découvert qu'il cherchait à intercepter les cartes de crédit avec leurs codes. Quand il vendait des appareil électroménager, il a trouvé un moyen d'en vendre au black. Quand il a été livreur de fleur, il a été trouvé défoncé, dans l'intérieur du van, couché sur les bouquets de fleur. Finalement son meilleur travail c'était dans l'attraction du Donjon de Londres où il était déguisé pour faire peur aux touristes en visite. Malgré tout, il a été pris en train de faire les poches des touristes, tout faire pour récupérer de quoi payer sa drogue. De temps en temps, il disait vouloir retrouver le droit chemin. Il a rencontré Debbie qui devient sa femme, avec qui il a un fils Jamie. Il a fait un long séjour à l'hôpital pour désintoxication, puis en hôpital psychiatrique. Après ça, il était rafraîchit, revigoré, transformé. Puis à chaque fois il rechutait.

En 1993 il se sépare de Debbie, il décide alors de nouveau de faire le ménage dans sa vie. Il part de nouveau pour l'hôpital. "Il a été clean pendant 18 mois" raconte sa mère. "Il était totalement différent. On pensait que le pire était derrière lui. Mais tellement de fois on a cru ça". Il se marie à nouveau, avec Sally, avec qui il a un autre fils, Jack. Il se met de nouveau à travailler, et à reprendre des études. Il voulait devenir physio comme Gary Lewin. Il avait enfin un but dans sa vie et des raison de rester loin de la drogue. En 1994 il se sent suffisamment confiant pour accorder une interview à News Of The World, pour parler des problèmes qu'il a connu et des leçons qu'il en a tiré. Il a aussi parlé de son départ d'Arsenal. "Quand les portes d'Highbury se sont fermés derrière moi, je n'avais aucune idée de quoi faire de ma vie. J'étais qu'un tas de ferraille, plus d'utilité pour personne".

C'est ce sentiment d'inutilité et de rejection qui l'a poussé vers la drogue selon lui. Il se rappelle de sa première expérience avec l'heroin qui l'a rendu malade, mais ça l'a quand même rendu accroc. Et très rapidement, il se sentait incroyablement vide, jusqu'au moment où il se fait un fix. Il exprime ses regrets par rapport à tout les gens qu'il a pu blesser, qu'il a volé. "Je volais tout ce qui me tombait sous la main". Il se disait un homme nouveau, changé. "Pendant toute ma vie j'ai cherché quelque chose qui me manquait. Finalement je me suis tourné vers le Christ. Maintenant je prends mes responsabilités. Je suis encore dans un processus de guérison, mais j'ai un but, un espoir dans ma vie, je peux faire face aux choses sans l'aide de la drogue".

Après une opération au genou en 1997, il se déplaçait en chaise roulante, puis sur des béquilles. Mais il sortait rarement de son appartement. Il a alors été atteint de dépression et est devenu dépendant aux anti-dépresseurs et anti-douleurs. Son comportement devenait de nouveau erratique. En 1998 il est arrêté pour avoir volé une paire de collants dans un supermarché, il a ensuite été accusé d'aggression sur le policier, même si après un appel cette accusation a été annulée. Son état décline, il est arrêté pour conduite en état d'ivresse, puis pour vol. Inévitablement son mariage en a souffert.

Dans le livre Stuck in a Moment, la superbe biographie écrite par Stuart Taylor, on apprend aussi à quel point il a fait souffrir les gens qui l'entourait. Notamment son frère Lee qui l'a suivit dans son addiction aux drogues au débuts des années 90s. Vers la fin de la décennie, Lee qui est revenu dans le droit chemin invite Paul chez lui, à Bristol. Il voulait l'aider à s'en sortir. Mais c'est l'inverse qui s'est produit, c'est Paul qui l'a fait chuter avec lui. "J'ai perdu tout - mon emploi, ma femme, mon enfant, ma maison. J'ai fini par vivre avec Paul. J'avais tout perdu".

A Bristol, un ami de l'époque se rappelle. "Il avait l'air d'aller bien, il avait des gens différents qui l'entouraient, et j'étais content pour lui. Puis d'un coup il disparaissait." Il racontait aux gens de Bristol ses exploits sous les couleurs d'Arsenal, mais il perdait de plus en plus pied avec la réalité. Maureen Vaessen : "A un moment il a été retrouvé dans la rue en panique, en train de demander aux gens "Vous avez vu mon frère ? Il a 7 ans. Je dois retrouver mon frère, mon grand père nous attend." Son frère avait la trentaine et son grand père était mort il y a des années."

La fin ..

Le 8 Aout 2001, Paul Vaessen a été trouvé mort à l'âge de 39 ans, dans la salle de bain de son appartement à Bristol. Lors de l'autopsie, pleins de différentes drogues sont détectées par les analyses de sang. Dans le Bristol Observer on peut lire : "La drogue met fin aux jours d'un addict". Pas "ex Star d'Arsenal", ou "joueur de Football déchu", ni "héro de Turin", juste "addict". Arsenal a exprimé ses condoléances à sa famille et ses proches dans le programme d'un match, un article de seulement 88 mots. On est très loin de l'hommage rendu à David Rocastle en Mars 2001, un autre enfant d'Arsenal.

Quand Taylor a travaillé sur le livre Stuck in a Moment, il s'est rendu compte que certains de ses coéquipiers n'étaient même pas au courant de sa mort. Quand il leur disait qu'il écrivait un livre sur Vaessen, leur réponse c'était "Comment il va ?". Un des joueurs lui a admit que Vaessen était le mauvais souvenir qu'Arsenal souhaite garder secret, lui exprimant ses doutes à trouver du côté du Club l'aide pour son livre. Seulement c'est l'inverse qui s'est produit, le Club l'a aidé à collecter des témoignages de supporters. Sa famille aussi était inquiète de ce qui pourrait être révélé de douloureux dans le livre. Mais ils ont au contraire été reconnaissant.

"Certaines personnes ne savaient pas comment me parler de Paul avant ce livre, mais je me sens bien mieux pour leur en parler" raconte Maureen. "C'est bien que l'on puisse parler du bon chez Paul - avant sa chute". Lors d'un événement sur la sortie du livre, à l'Emirates, Maureen a pu rencontrer Tony Adams. Il avait 5 ans de moins que Paul Vaessen, il était à l'Academy quand Paul est libéré par Arsenal. Il trouve chez lui des similitudes avec son histoire. Il a écrit la préface du livre. "J'ai un sourire au visage quand je me rappelle le but de Vas contre la Juventus, mais une larme à l'oeil et de la tristesse dans mon cœur quand un Footballeur et addict ne réussit pas à s'en sortir". Tony Adams a crée la clinique Sporting Chance en 2000, qui permet aux sportifs de se désintoxiquer de leurs différentes addictions. "Tony a dit que si il avait pu bénéficier de cette aide suffisamment tôt, ça aurait pu sauver Paul, il pensait que Paul serait toujours vivant aujourd'hui".

Maureen était persuadée que son fils s'est tourné vers la drogue à cause de sa blessure et le rejet d'Arsenal. Mais c'est après sa mort qu'elle a su que l'addiction aux drogues de son fils date de bien avant ces événements, dès l'âge de 14 ans. "Il faisait ce qu'on appelle des expériences. Prendre une tablette de ci, essayer ça, et ça." Son ancien coéquipier et ami à Arsenal, Nicky Law, actuel responsable de l'Academy de Burnley, se souvient : "Quand Paul et moi on a grandit ensemble, il y avait des tentations, pas toutes bonnes. Est-ce que Paul prenait des drogues quand il était à Arsenal ? Oui. Il y a des choses que Paul testait, je voyais bien ce qu'il faisait. Ca n'a rien changé à notre amitié. J'allais avec lui dans certains endroits, moi j'étais plus sur la retenue par rapport à tout ce qui se passait dans ces endroits. Paul participait à tout."

Un autre ami d'enfance se rappelle : "Il était pas vraiment drogué à l'époque, il fumait juste un join de temps en temps, prenait un peu de coke occasionnellement. C'est surtout après sa retraite qu'il a été addict, car il était dans un apitoiement sur lui-même. Il y est allé à fond, malheureusement. On a découvert que les gens qui sont vulnérables à l'addiction aux drogues utilisent un événement marquant de leur vie comme déclencheur. La blessure de Paul était son déclencheur. Ce n'était pas juste la gloire et l'adulation, tout s'est écroulé après ça. Il s'est sentit rejeté."

Law est d'accord sur ce constat. "Paul m'a dit qu'il se sentait abandonné. Il pensait qu'Arsenal aurait du faire plus pour lui. Pas d'un point de vue médical mais financièrement. Il sentait que ses problèmes n'allait qu'empirer après sa retraite. La réalité c'est qu'à l'époque on ne soutenait pas les anciens joueurs comme on le fait maintenant. De nos jours on éduque les joueurs, on s'occupe de leur bien être, on les conseille. Alors qu'à l'époque on venait s'entrainer, puis on rentrait chez nous, il n'y avait aucun suivit. La société était très différente aussi. On est tous fait différemment. Je pense qu'il avait ça en lui. Quand on a ce problème, est-ce que ça disparaît un jour ? Peu importe les événements qu'il a connu, peut-être qu'il aurait quand même connu les mêmes problèmes, comme beaucoup d'autres. On parle de Paul car c'est un Footballeur, mais c'est une tragédie humaine. Quand un homme quitte ce monde trop tôt, c'est juste très triste".

Concernant sa mort, Maureen Vaessen a des doutes. "Ils ont dit mort accidentelle, mais je me demande si il n'en pouvait plus. Quelques mois avant, il a dit "Lee, je ne serais plus là quand j'aurais 40 ans". Il a pris des drogues depuis si longtemps, il savait ce qu'il pouvait supporter et ce qu'il ne pouvait plus supporter. Une part de moi se demande." Puis elle découvre dans le livre Stuck in a Moment que lors du jour de Noël 1980 - avant sa retraite, avant sa blessure, juste quelques jours après cette grande soirée à Turin - Paul s'était coupé au niveau des poignets. "Il y avait une rumeur sur un joueur d'Arsenal qui aurait tenté de se suicider à l'époque, je me dis que ça aurait pu être Paul".

Elle pensait bien connaître son fils, ses qualités et ses défauts, mais beaucoup de choses lui ont échappé, comme sa tendance auto-destructrice qui a débuté lors de l'enfance. Il a très bien su cacher sa part d'ombre, qui avec le temps a pris le dessus sur lui. "Mes enfants ont eu une bonne éducation. Ils étaient aimés. J'entends les gens dire que c'est la faute des parents. Ce que j'ai envie de leur répondre, c'est que j'espère que la drogue n'entrera jamais dans leur famille, car ça déchire les familles."

"Lee et moi on a eu une discussion franche au téléphone l'autre soir, très émouvante. Il m'a dit que Paul voulait m'appeler quelques semaines avant sa mort, pour dire qu'il était désolé de tout le mal qu'il a pu faire, mais il n'a pas pu le faire. Donc Lee s'est excusé pour lui. C'est quelque chose que j'avais besoin d'entendre. Je savais que mon Paul n'était pas un ange. Je sais qu'il a fait de mauvaises choses. Je sais qu'il a blessé des gens. Il m'a blessé moi, il m'a tellement déçu. Mais ça reste mon fils. Et je l'aimais, je l'aime toujours. J'essaie de ne penser qu'aux bons moments. Comme quand il est rentré de Turin. Tout Bermondsey chantait son nom. Je me rappelle quand il roulait dans sa voiture de sport, Alfa Romeo, pour m'emmener faire du shopping."

Elle vient rendre visite à sa tombe au Albin Memorial Garden, et elle trouve dessus une écharpe d'Arsenal, ou des fleures rouges et blanches, laissées par des inconnus. Malgré tout ce qui s'est passé en 40 ans, ces 15 minutes de gloires restent un souvenir marquant dans l'esprit des fans l'époque. "Et ensuite je le gronde. "Paul, stupide, stupide gamin. A quoi tu pensais ? Qu'est-ce que t'as fait de ta vie ?" puis je lui dit que je l'aime, et qu'il me manque terriblement."

Oliver Kay pour Athletic

jones79

Triste de histoire.Il a fait partie de i'équipe pour la saison 1979-80, qui allait finir dans un échec terrible.Début avril 1980, Arsenal est qualifié pour la demi-finale de deux compétitions la FA Cup et la C2 en Europe.Un hiver rigoureux, avait vu plusieurs matchs de championnat annulés et pour cette raison il fallait jouer beaucoup pendant avril 1980.

Le 07 avril 1980: Arsenal joue Tottenham à White Heart Lane. Arsenal avait demandé à Tottenham de décaler le match car deux jours plus tard il faut jouer contre Juventus en demi-finale de la C2 à Highbury. Refuse de Tottenham, donc Arsenal joue avec une équipe qui manque plusieurs titulaires. Néanmoins Arsenal s'impose 2-1 buts de Sunderland et Vassen.

Le 09 avril 1980:Demi-finale de la C2 Arsenal Juventus à Highbury 1-1. Le match retour se présente mal.

Le 12 avril 1980:Demi-finale de la FA Cup Arsenal Liverpool. Devant 50174 spectateurs à Hillisborough dans un match très fermé et aucune occasion de but pour les deux équipes 0-0, donc match à rejouer.

Le 16 avril 1980:Demi- finale de la FA Cup,match à rejouer.A Villa Park devant 40679, spectateurs Fairclough oeuvre le score pour Liverpool dans un match intense .Sunderland égalise pour Arsenal.Après 120 minutes c'est un score de 1-1.Match à rejouer car à l'époque il n'y a pas de séance de tir aux buts.

Le 19 avril 1980: Il faut jouer Liverpool en championnat à Anfield. Kennedy marque pour Liverpool mais Talbot égalise pour Arsenal. Match nul et un bon point pour Arsenal.

Le 23 avril 1980: Demi-finale de la C2 contre Juventus. Voir l'article de Vincent plus haut.

Le 26 avril 1980: Match de championnat contre West Brom Ablion à Higbury. Devant 30000 spectateurs, match nul 1-1 avec un but de Stapleton.

Le 28 avril 1980: Demi-finale de la FA Cup deuxième match à rejouer.A Villa Park devant 42975 spectateurs Sunderland marque pour Arsenal dans la premier minute mais Dalgleish marque pour Liverpool à la quatre-vingt dixième.Après 120 minutes il faut rejouer le match.

Le 01 mai 1980: Demi -finale de la FA Cup troisième match à rejouer. A Highfield Road Coventry nous sommes que 35335 spectateurs car même pour nous la fatigue s'installe. Talbot marque pour Arsenal et l'équipe tient pour oeuvre les portes de Wembley, victoire d'Arsenal 1-0.La délivrance.

Le 03 mai 1980: Retour à Coventry pour un match en championnat. Arsenal gagne 1-0 avec un but de Vassen.

Le 05 mai 1980: En championnat à Higbury Arsenal 0 Notts Forest 0.

Le 10 mai 1980 Finale de la FA Cup. Devant 100000 spectateurs Arsenal perd 1-0 contre West Ham à l'époque en deuxième division.

Le 14 mai 1980 Finale de la C2. Arsenal perd aux tir aux buts après 120 minutes de jeu contre Valence.

Le 16 mai 1980. Wolves- Arsenal en championnat. Il faut l'équipe se mobilise car il faut finir troisième en championnat pour se qualifier pour la C3 en Europe pour la saison 1980-81.Arsenal gagne 2-1 avec des buts de Walford et Stapleton.

Le 19 mai 1980: Middlesbrough-Arsenal.L'équipe craque complètement. Arsenal perd 5-0 et Ipswich passe devant Arsenal pour finir troisième.

Pour la saison 1979-80 Arsenal avait joué 70 matchs et nous avons fini avec rien. La déception a été terrible.Après avoir battu deux de plus grandes équipes en Europe, Liverpool et Juventus en demi-finale de la FA Cup et la C2 nous sommes tombés à la dernière marche et raté une qualification pour la C3 pour la saison 1980-81. Pour enfoncer le clou Liam Brady annonce son départ pour la Juventus.

En tant que supporteur j'ai participé à 44 matchs.Les matchs contre Liverpool dans la FA Cup me reste dans la mémoire.Une super ambiance parmi les supporteurs d'Arsenal et la victoire finale à Coventry a été intense,même après 40 ans je me souviens encore.

Malheureusement, l'histoire se souvient que du vainqueur en finale et le reste est oublié avec le passage du temps.