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Freddie Ljungberg

Démarré par RedArmy, 11-01-2009, 04:09:54

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Vince

27-11-2020, 20:34:20 #300 Dernière édition: 27-11-2020, 20:43:15 par Vince
CiterFreddie Ljungberg Interview



Ses débuts comme entraineur avec les U15 d'Arsenal ..

"Je suis devenu professionnel quand j'avais 16 ans, on avait une bonne équipe en Suède, on s'entrainait à 15h00. Je me rappelle que mon père me disait "tu ne vas pas rester à rien faire à la maison, aller t'entraîner à 15h00, puis rentrer et rien faire à la maison, tu dois travailler". Donc j'ai travaillé, on partait à 6h du matin, j'ai travaillé dans un chantier, après on allait manger à 13h00, un long voyage en bus pour rentrer puis l'entrainement. Ca m'ennuyais à l'époque, mais ça m'a fait prendre conscience de la chance que j'avais d'être joueur professionnel.

Donc quand j'étais à Arsenal, j'ai voulu emmener les jeunes sur un chantier pendant 2 jours - les faire commencer à 6h00, rester jusqu'à 16h00, voir comment la vie c'est dur, juste pour qu'ils apprécient les choses ensuite. Aussi quand ils arrivaient trop tard à l'entrainement, j'avais l'idée de les faire travailler avec les jardiniers, faire des travaux. J'ai jamais pu mettre ça en pratique, mais ce sont des choses que j'aimerai ajouter dans la formation - pour qu'ils comprennent à quel point ils sont privilégiés."


Son départ pour Wolfsburg ..

Le travail de Ljungberg plait tellement à Andries Jonker, le responsable de l'Academy de l'époque, que lorsque ce dernier part pour entrainer Wolfsburg, il demande au suédois de devenir son adjoint. Un avion pour l'Allemagne l'attend mais Freddie souhaite discuter avec Arsène Wenger. "J'avais un jet qui m'attendait à l'aéroport, mais j'attendais Arsène car il voulait me rencontrer. Il me dit "Freddie, pas de soucis, tu peux partir, mais essaie d'apprendre. On aimerait que tu reviennes un jour pour aider". Arsène n'était plus là quand je suis finalement revenu, mais c'est resté dans ma tête."

Son retour à Arsenal avec les U23s ..

Il rentre lors de l'été 2018 pour devenir l'entraineur des U23, une idée de Wenger un an avant son départ.
"Il m'a conseillé de faire étape par étape les équipe de jeune, puis entrainer les U23. De cette manière j'apprendrais mieux, les joueurs apprendraient de moi, et c'est une bonne base. C'est pour ça que c'était très important pour moi d'entrainer les U23. Être le Boss, avec mon staff, c'est une bonne préparation pour le travail d'entraineur en équipe première.

En plus de ça, quand on regarde l'équipe première maintenant, Balogun, John-Jules, Saka et les autres, c'étaient mes joueurs en U15 quand j'ai commencé. Je voulais apprendre d'eux : qu'est-ce qui est important pour les jeunes joueurs ? Je suis un dinosaur, la manière de penser n'est plus du tout la même. Je voulais savoir ce qui les motive pour avoir une meilleure communication avec eux. Pour moi c'était une école parfaite pendant 2 ans et j'ai beaucoup appris et pris beaucoup de plaisir."


Les raisons des problèmes actuels d'Arsenal ..

Lui qui a été assistant d'Emery, puis entraineur par interim d'Arsenal, puis assistant d'Arteta sait mieux que quiconque les problèmes qui freinent les progrès du Club.
"Quand on parle de ça, c'est un peu juger, et ce n'est pas ce que je veux. Mais quand j'étais joueur d'Arsenal, sans manquer de respect, gagner c'était tout pour nous. Rien d'autre que gagner. Certains joueurs ont ça en eux. Mais en terme de recrutement pour l'avenir, on doit prendre des joueurs qui ont gagné des choses, et qui ont encore faim de gagner, car ça fait une grosse différence. Gagner c'est pas simple mais c'est une mentalité. Je ne dis pas que certains joueurs ne veulent pas gagner. Mais par exemple à mon époque certains joueurs ne se comportaient pas bien à l'entrainement après une défaite lors d'une opposition, mais le samedi c'était la victoire à tout prix. Et il y a encore ça chez des joueurs, donc c'est pas comme si ça n'existe plus. Mais je dirais que c'est une des choses à améliorer.

Il y a de très bons joueurs, regardez Aubameyang, c'est un très très grand joueur. Je pense par exemple que Kieran Tierney sera fantastique pour le Club, il a clairement cet état d'esprit, on l'a vu contre Leeds. Et Bernd Leno les a tellement sauvé. Ensuite il y a ces jeunes joueurs, qui selon moi sont des talents incroyables. Donc il y a une bonne base pour construire. Il faut juste leur donner du temps et ça viendra."


Mesut Özil ..

"Mesut est un grand joueur, tout le monde le sait. On a tous différentes opinions, et tout le monde doit accepter qu'on puisse avoir chacun son opinion. Mais pour moi, vu la façon dont le Football a évolué, dans certains matchs il manque d'athlétisme défensivement. Par exemple vos allez jouer à Man City, vous allez passer le match à courir, peut-être qu'il faut des joueurs plus athlétiques. Ce à quoi je crois, c'est qu'il faut adapter ses choix en fonction de l'adversaire quand on rencontre Man City, ou quand on joue une équipe qui va jouer bas en bloc. Dans ces cas là il faut un joueur capable de débloquer la situation, et Mesut en a la qualité. Je pense qu'il y a la place à Arsenal pour un joueur comme lui.

Mais ensuite, il faut communiquer avec le joueur - pas juste Mesut, tout les joueurs. Il y a différents matchs qui conviennent à différents joueurs. L'époque où les joueurs jouent chaque minute de tout les matchs, ça n'arrive plus. Quand j'ai quitté le Club cet été, il était toujours dans le groupe, maintenant il ne l'est plus. Qu'est-ce qui s'est passé ? Je peux pas répondre. Je ne sais pas si il s'est passé autre chose, j'ai aucune idée. Mais d'un point de vue purement Football, ma réponse est assez évidente. Quand j'étais entraineur par interim, je l'ai titularisé dans certains matchs où j'avais besoin de lui pour créer le décalage, malgré son apport défensif. Donc c'est mon opinion, il devrait jouer certains matchs."


Nicolas Pepe ..

"Je pense que Nico ira bien. Nico veux bosser, tout les joueurs font des erreurs. Je me suis fais expulser face aux Spurs ! Faut pas trop les accabler, car ça nous arrive tous. L'important c'est la réaction, si il se retrousse les manches, travaille encore plus dur pour prouver sa valeur. Il n'a pas connu des débuts faciles, mais les yeux sont rivés sur lui. Je pourrais dire quelque chose de simple comme "il a besoin d'enchaîner les matchs". Mais tout les joueurs ont besoin d'enchaîner les matchs. C'est difficile. Venant de France il a besoin de s'adapter. C'est un Football totalement différent, sur le terrain, en dehors. Donc il faut enchaîner les matchs et les résultats aussi, c'est un équilibre pas simple à trouver."

L'ambiance à la fin de l'ère Emery ..

"Je pense d'abord qu'on avait perdu la connexion avec les fans. Pourquoi ? Je ne pense pas que ce soit Unai. C'était les joueurs, le staff, tout le monde qui en était responsable. On dit que c'est à cause de son anglais, mais c'est exactement comme Arsène qui cherche les poches de sa doudoune - dans le monde entier on se moquait de lui parce qu'il n'arrive pas à fermer son manteau ! J'ai souvent entendu ça à propos d'Unai, mais je sais qu'il prenais 3 leçons d'anglais chaque semaine, et il a beaucoup progressé.

Moi j'ai appris beaucoup. Unai est un super coach. Il l'a montré dans sa carrière, et je pense qu'à Arsenal aussi, au début. J'essaie toujours d'apprendre autant que possible, donc de ce côté là c'était une superbe expérience. Par exemple j'ai connu beaucoup d'entraineurs qui avaient une ou deux façon de jouer, et ils s'y fiaient tout le temps. Unai utilisait beaucoup de tactiques différentes, certaines que j'ai découvert ou que je n'avais jamais vu utilisé de cette manière. Il avait beaucoup d'espagnols dans son staff, donc j'observais comment il fonctionne avec eux, comment ils s'organisaient. C'était des gens très gentils. J'ai beaucoup travaillé avec Carlos Carcedo. C'était un mec incroyable, il m'a beaucoup appris."


Son interim comme entraineur et la fameuse victoire à West Ham ..

Avec Ljungerb aux commandes, Arsenal met fin à une longue série de mauvais résultats à l'extérieur avec une victoire 3-1.
"Quand je suis devenu l'entraineur, on avait une totale déconnexion avec les fans, selon moi, à domicile. C'était très difficile car j'adore les fans, je suis un fan. Dans mes 6 matchs, 4 étaient à l'extérieur, et Arsenal n'avait pas gagné à l'extérieur depuis le premier match de la saison. J'ai pu voir qu'on se faisait souvent prendre en contre, donc j'ai voulu régler ça. Aussi je voulais redonner le sourire aux joueurs, je voulais qu'ils se libèrent. Aussi, j'ai remarqué qu'après 60-70 min les joueurs fatiguaient, la condition physique n'était pas assez bonne.

C'était 3 choses que je voulais corriger autant que possible en l'espace de ce court moment, et c'était super d'avoir ces discussions avec le staff. "OK je peux les entrainer plus dur (j'aime les entrainement courts mais intenses, pas besoin que ce soit long mais quand on travaille, on travaille). Mais on ne peut pas les entrainer trop durement sinon ils se blessent." Ce genre de discussion, on a essayé de changer des choses. Le soulagement de la victoire à West Ham, avec la performance ... Chacun son avis, mais je m'inspire de Klopp et Guardiola, et j'ai trouvé qu'on avait fatigué West Ham, on a très bien joué, et dans les 20-30 dernières minutes quand on a pu garder le ballon on a marqué les buts.

Après le match quand on s'est pris dans les bras avec les joueurs, il y en avait un ou deux qui avaient les larmes aux yeux. On sentait la pression sur leurs épaules, l'anxiété au fond d'eux. C'est quelque chose que je n'oublierai jamais car il faut comprendre comment fonctionne les joueurs de nos jours. A notre époque on avait pas les réseaux sociaux, de nos jours la pression sur les joueurs est plus grande. Ils connaissent une pression, une anxiété qui n'existait pas avant. Pour moi, chaque minute passé comme entraineur, c'était de l'or, et un très bon souvenir."


Pas tenté par le poste de manière définitive ..

"C'était de l'intérim. Arsenal a été assez clair là-dessus, ils ont dit qu'ils cherchaient un entraineur pendant que je dépanne. J'ai d'ailleurs demandé un adjoint - c'était une personne qui n'avait pas d'emploi et qui pouvait aider. J'ai pas pu l'obtenir. Alors j'ai su que ce serait du très court terme, et pas de soucis. Je connais les règles, j'ai juste essayé de faire de mon mieux pour le Club que j'aime."

Son rôle après l'arrivée d'Arteta ..

Était-il vraiment dans le staff d'Arteta ?
"En gros le jour du match j'étais en tribune pour voir le match d'en haut. J'avais une oreillette, j'étais en contact avec le banc. Donc je pouvais dire comment l'adversaire presse, si il y a un trou quelque part, si un de leurs joueurs oublie de s'aligner, si on doit attaquer de ce côté, ou si on a des problèmes quelque part, si des joueurs n'appliquent pas ce qu'on a travaillé à l'entrainement. C'est difficile de tout voir du banc, donc j'ai pris des notes, j'ai dessiné, j'ai parlé au banc, je descendais à la mi temps pour leur dire ce que je voyais. Bien sûr c'était différent de mon travail sur le banc, mais c'est ce que voulais le staff de Mikel et c'est ce que j'ai accepté de faire.

Je préfère être sur le banc, les sensations, la camaraderie, l'appréhension, les émotions. Donc je me sentais un peu déconnecté le jour du match, mais j'ai essayé de prendre du recul et d'apprendre. Je n'avais jamais connu ça avant, donc quand je serais prêt, j'utiliserai ces connaissances."


Son avenir ..

Difficile de donner le poste d'entraineur à l'ancien joueur aux cheveux teints en rouge qui faisait la pub pour des sous vêtements.
"Qui sait ? [si c'est à cause de ça] ... J'espère pas ! Peut-être que je suis assez introverti. C'est pas parce que j'ai emmagasiné beaucoup de connaissances en tant que joueur, que j'en parlais. Certains joueurs aiment étaler leurs connaissances. Ce n'était pas ma personnalité. Quand j'ai grandis à la maison, on jouait presque aux échecs avec des joueurs - "Si je met le joueur ici, qu'est-ce qui se passe ?". Donc même jeune j'ai toujours adoré ça. Mais quand j'étais joueur j'en parlais pas souvent.

Je trouvais qu'Arsène était super avec ses tactiques. Pourquoi est-ce que je prendrais la parole pour parler tactique ? C'est son job. C'est pas parce qu'on en parle pas qu'on ne s'y connait pas. J'ai beaucoup observé Klopp et Guardiola, c'est probablement un mélange de ce que j'aimerai appliquer. Pour les conseils, j'ai mon sélectionneur, mais je pense que j'irais toujours voir Arsène. Quand j'ai décidé de devenir coach, j'ai demandé à beaucoup de gens ce qu'ils en pensaient, évidemment Arsène était l'un d'eux. L'un de ses super conseils, c'était "Freddie, d'abord prépare toi", quand on est ancien joueur parfois on brûle les étapes. "Fais le bien, sans raccourcis. Comme ça tu as toutes les connaissances quand ce sera ton moment, plus tard dans ta vie"."


(Athletic)


Vince

CiterLjungberg, l'entraineur sans staff



Ljungberg revient, cette fois dans le Telegraph, sur son aventure comme entraineur par intérim à Arsenal en Décembre dernier. Non seulement il reprenait dans l'urgence une équipe malade qui n'arrive plus à gagner, dans une ambiance délétère avec des supporters frustré, mais le Club lui a refusé un staff et il a dû s'occuper de l'équipe quasiment tout seul.

"En fait c'était moi et Per Mertesacker. D'ailleurs c'était marrant, on était assis à réfléchir tactique, en regardant City [avant le match à l'Emirates contre les Citizens], quand en plein milieu Per me dit, "je dois te laisser". "Pourquoi?", il me répond "j'ai la fête de Noël des U12". Je me suis dit "ok, je vais continuer tout seul .."." Mertesacker est l'adjoint mis à disposition par le Club, mais il a déjà un travail à plein temps à l'Academy, et il n'est pas coach.

Il revient sur les conditions de son intérim : "C'était très turbulent. On sentait qu'on avait probablement perdu la connexion avec les fans, et les joueurs n'était pas particulièrement heureux. C'était comme ça, une situation très difficile. Mais quand on m'a demandé, c'était Arsenal, j'ai été là depuis 20 ans, peu importe si c'est le bon moment ou pas, ils ont besoin de mon aide, ce n'est pas une question de devoir, mais de loyauté. Je savais qu'il y avait beaucoup de choses à régler, mais c'était une bonne expérience.

Je n'ai jamais imaginé obtenir ce poste de manière permanente, ils ont été très clair avec moi, "on va chercher un remplaçant pendant que tu travailles". Ils m'ont dit ça dès le premier entretien. J'ai demandé un assistant, quelqu'un qui n'était pas en poste, pour m'aider, on m'a dit "non", donc je savais que c'était du court terme."


Dans ce groupe il retrouve un de ses joueurs en U15 puis U23, Bukayo Saka. Un joueur qu'il a replacé piston gauche en U23. "Oui, il était pas content ! J'ai changé mon sysème pour un match à l'extérieur et Bukayo devait jouer piston gauche et il n'a pas apprécié. Je lui a dit "mais Bukayo, ça pourrait être ton poste". Je le connais depuis qu'il a 15 ans, pour moi c'était très clair, il n'y avait rien à discuter. C'est un garçon humble, il a faim d'apprendre de nouvelles choses, et bien sûr c'est un talent spécial. Quand j'ai quitté le Club, c'est la seconde personne que j'ai appelé. Avec sa famille, pour qu'ils soient au courant de mon départ avant de l'apprendre dans les médias. Je suis content de le voir réussir."

Un retour possible à Arsenal, en tant que coach permanent ? "J'ai été au Club pendant 20 ans, j'ai connu beaucoup d'émotion, je suis comme un fan, j'ai essayé d'aider dans une situation difficile en interim. Je pense que je n'étais pas prêt pour ce poste de manière permanente. Je devais partir ailleurs pour me développer. Je sais pas ce que l'avenir me réserve, si ça arrive de nouveau un jour, peut-être que je serais mieux armé."

Vince

CiterThe coaches' voice : Freddie Ljungberg



Entrainer Arsenal par intérim ..

C'était un honneur incroyable. Donc c'est un mélange d'émotions. Tout le monde savait que je voulais un staff, avoir au moins un adjoint, je n'ai pas eu ça. Ensuite c'était difficile de tout faire marcher, mais j'ai appris beaucoup, et les joueurs ont réagit. Je pense que vers la fin ça allait mieux et je savais que je ne serais pas le manager du Club à l'avenir.

Titulariser Smith Rowe et Saka ensemble pour la première fois lors de son dernier match ..

Je savais que l'avenir du Club c'était ces jeunes joueurs. Donc j'ai fais débuter Emile, contre Everton. Pour moi c'était important. C'est l'avenir d'Arsenal Football Club, et j'ai pu au moins tendre vers ça, pousser ces joueurs. Evidemment en tant que Gunner, c'est un grand honneur d'avoir pu faire ce que j'ai fais, et à partir de là on peut avancer.

Être le mentor de Saka ..

Bukayo a fait tout le travail tout seul, il a travaillé dur, c'est un très bon professionnel. Quand j'avais les U23s à Arsenal, j'ai demandé à le promouvoir en U23, et j'ai du me battre un petit peu pour ça. On me répondait "non il joue avec les U18, il n'est pas prêt". J'ai dit que si je suis le responsable de cette équipe, il va s'entrainer avec nous et je vais vous montrer qu'il est prêt.